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Une campagne pour ses cinquante ans

5 novembre 2014

Portrait des candidats à la Municipalité 3/3: Dans les rangs du conseil communal depuis 20 ans, Valérie Jaggi Wepf avait la municipalité en tête. Son élection constituerait l’aboutissement de sa carrière politique dans la ville qui l’a vu naître.

Valérie Jaggi Wepf, qui a fait son apprentissage aux Grands-Magasins Gonset, est restée très attachée au centre-ville. © Michel Duperrex

Valérie Jaggi Wepf, qui a fait son apprentissage aux Grands-Magasins Gonset, est restée très attachée au centre-ville.

«Je m’offre une campagne électorale.» Voici la réponse que donne Valérie Jaggi Wepf aux personnes l’interrogeant sur ses projets liés à la célébration prochaine des ses cinquante ans. Bien que formulée sur le ton de la plaisanterie, qui correspond au naturel espiègle de la candidate PLR, cette affirmation renvoie à une réalité. L’accession à l’Exécutif serait perçue comme un magnifique cadeau par cette enfant d’Yverdon-les-Bains. La concrétisation d’un projet qui l’habitait depuis un certain temps. «Mon année à la présidence du Conseil communal, du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 m’a donné la motivation de m’investir à un autre niveau. La Municipalité est l’aboutissement d’une carrière politique au plan communal», déclare-t-elle.

La sienne a commencé il y a 20 ans de cela -2014 marque cet autre anniversaire-, sous l’impulsion de son patron de l’époque, qui a décelé en elle l’âme d’une politicienne. «J’ai assisté à une séance du Conseil communal avant de m’inscrire sur la liste du parti radical, duquel mon père, commerçant, était membre. Je n’ai pas tout saisi mais je me suis dit que si je voulais comprendre ce qui se passe dans ma ville, je devais être ici. A 30 ans, j’étais la plus jeune conseillère de l’époque.»

Oublier le manque d’ambition

Valérie Jaggi Wepf prend petit à petit ses marques. Elle siège dans différentes commissions, comme celle des naturalisations -ou des «faiseurs de Suisses»-, un mandat de huit ans qui lui permet de rencontrer «des gens incroyables». D’autres souvenirs sont plus amers, à l’image du rejet du projet de port et de marina, ainsi que du parc nautique. Deux décisions symptomatiques, à ses yeux, d’un manque d’ambition qu’elle voudrait remplacer par une politique de développement active, en intégrant les autres communes du Nord vaudois, une région qui «n’a rien à envier à l’arc lémanique».

Son passage à la Commission de gestion offre à Valérie Jaggi Wepf une vision complète de la ville qui l’a vu naître, à la rue Saint-Georges. Et dont elle n’a pas pu se détacher alors que la raison plaidait pour un éloignement. «Mon mari est Genevois. Nous nous sommes dits qu’habiter à Morges serait un bon compromis, mais il a vite compris que j’étais très attachée à Yverdon et à sa région. J’ai réussi à le faire venir ici», se félicite-t-elle.

Quitter la banque pour la ville

Complétée par sa fille de neuf ans, la famille est la priorité de Valérie Jaggi Wepf. Sans son consentement, sa participation à l’aventure électorale n’aurait pas été envisageable. «Mon mari m’a directement dit vas-y fonce, c’est le moment, je connais ton envie», relève-t-elle. Quant à sa fille, elle envisage la situation avec les yeux d’une enfant de son âge. «Elle aime bien voir maman sur des affiches, mais déteste quand je ne suis pas avec elle.»

Si elle est élue, Valérie Jaggi Wepf se consacrerait uniquement à son mandat municipal, qu’elle juge non conciliable -«personne ne serait satisfait»- avec son poste de responsable de l’agence BCV de Chavornay, qu’elle occupe depuis une quinzaine d’années. Un emploi bancaire ponctuant un parcours professionnel initié par un apprentissage d’employée de commerce aux Grands-Magasins Gonset, au centre-ville, le «poumon d’Yverdon» qu’elle veut redynamiser en respectant les intérêts des commerçants.

Adepte de nouveaux challenges, la conseillère communale utilise une métaphore liée à sa passion pour le ski -entre autres engagements associatifs, elle est à la tête du Ski-Club Yverdon-les-Bains depuis près de vingt ans- pour refléter son état d’esprit à l’approche du sprint final: «On ne se lance pas dans une descente pour la perdre», affirme-t-elle.

 

Ses priorités pour la ville

Le centre-ville: «C’est le poumon d’Yverdon, un lieu de rencontres privilégié auquel je tiens particulièrement. Il faut que tous les commerces vivent. Je soutiens également la création du parking souterrain de la place d’Armes».

Un campus: «Yverdon-les-Bains est une ville estudiantine, or elle n’a pas de campus à proprement parler. En avoir un permettrait de garder les jeunes ici et de développer la vie nocturne».

Logements: «Il faut créer davantage d’appartements protégés et des logements à prix abordable pour les représentants de la classe moyenne».

 

Nom: Jaggi Wepf

Prénom: Valérie

Parti: PLR

Age: 50 ans le 13 novembre

Etat civil: mariée, mère d’une fille de 9 ans

Profession: responsable d’une agence bancaire

Entrée au Conseil: 1994

Ludovic Pillonel