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Une carrière forgée dans l’art contemporain

17 septembre 2015

Vallorbe – Sébastien Mettraux, artiste visuel, recevra, en fin de journée, l’une des huit bourses culturelles décernées par la Fondation Leenaards. Portrait d’un homme aux innombrables ressources.

Sébastien Mettraux devant l’une des toiles du projet qui a séduit la Fondation Leenaards. © Michel Duperrex

Sébastien Mettraux devant l’une des toiles du projet qui a séduit la Fondation Leenaards.

A l’issue d’un véritable labyrinthe, nous franchissons enfin le pallier de la porte. Niché au coeur de la gare de Vallorbe, l’atelier de Sébastien Mettraux laisse transparaître une grande partie du caractère du personnage, tout comme de sa vie. Des pinceaux, du café, un endroit où s’assoupir et des jouets d’enfant apparaissent, petit à petit, derrière les portes. Polyvalent et passionné, l’artiste trentenaire est satisfait de son dernier succès: une bourse culturelle de la Fondation Leenaards.

Le bipied, 2014. © Ariane Honegger, CACY, 2014

Le bipied, 2014.

Son histoire avec l’art débute il y a bien longtemps. Très jeune déjà, Sébastien Mettraux était certain de vouloir «devenir dessinateur, sans vraiment savoir ce que cela voulait dire», sourit-il. Adolescent, sa grand-tante lui montre concrètement la voie en lui apprenant les bases de la peinture à l’huile, technique qu’il manie aujourd’hui avec brio. Il se dirige plus tard vers l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), avec pour projet de devenir enseignant en dessin. S’il avoue que cette école lui insufflera plutôt «l’envie de créer et d’exposer», l’artiste ne lâchera pas pour autant ce désir d’apprendre l’art aux plus jeunes. Actuellement, les élèves de la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, tout comme ceux du Gymnase intercantonal de la Broye, peuvent appeler Sébastien Mettraux «professeur». Les deux jours par semaine consacrés à l’enseignement lui plaisent beaucoup, mais lui offrent également une certaine assise financière parfois difficile à atteindre pour les artistes: «On ne peut pas vivre uniquement du travail artistique », confesse-il.

Chanteur et papa

Un diptyque exposé au TBB en 2014. © Ariane Honegger, CACY, 2014

Un diptyque exposé au TBB en 2014.

Entre peinture, sculpture et photographie notamment, le trentenaire a l’habitude de jongler entre différents domaines, faculté qu’il maîtrise tout autant dans sa vie privée. Chanteur et bassiste dans un groupe de rock fondé avec des amis vallorbiers, il y a plus de dix ans, il avoue un grand plaisir pour la composition et l’écriture de paroles de chansons. Mais Sébastien voue également une adoration sans norme à son fils. Si le garçon n’apprécie guère le dessin -il «tient le crayon comme un bâton de ski», rigole son pèreil aura au moins hérité de la fibre musicale de son père. En effet, le petit homme de trois ans rêve déjà de jouer de la batterie.

Série de 25 toiles

Sébastien Mettraux retrouve ses racines à Vallorbe en 2008 en y implantant son atelier. Guidé par une intuition inexplicable, il avance que c’est le lieu où il arrive à être «très créatif et productif ». A l’heure actuelle, il se consacre au projet qui lui a permis de décrocher la bourse culturelle Leenaards (50 000 francs): une série de 25 toiles représentant des machines industrielles en 3D. Parce qu’en addition à tout le reste, l’artiste a une longue expérience d’ouvrier, de laquelle a découlé un attrait particulier pour les machines. Avec toutes ces cordes à son arc, l’artiste peut rêver d’un bel avenir déjà bien amorcé.