Une épopée digne de Tintin à Grandson
31 mars 2014Le scaphandrier vallorbier Thierry Goël s’est immergé dans les eaux du lac avec un équipement d’époque.

L’équipement de Thierry Goël, digne de la bande dessinée Le Trésor de Rackham le Rouge, est un modèle russe typique des années 50, en provenance de Saint-Pétersbourg.
A cinquante ans, certaines personnes ont à coeur de réaliser un voyage au bout du monde. D’autres souhaitent simplement passer un moment convivial avec leur entourage. Et puis, il y a les désirs moins conventionnels. «A cette occasion, j’ai voulu acquérir un équipement de scaphandrier pieds-lourds. J’ai toujours été dans l’eau. Mon père regardait Cousteau à la télévision. A l’âge de 25 ans, j’ai fait mon baptême de plongée à Lanzarote, c’est devenu une passion», déclare Thierry Goël.
Afin d’être complètement opérationnel pour son demi-siècle, qu’il fêtera l’année prochaine, cet informaticien à la Direction des systèmes d’information du CHUV domicilié à Vallorbe doit franchir un certain nombre d’étapes. Celle d’hier matin, un entraînement dans le port de Grandson, avait notamment pour but de tester un système de communication vocal et une nouvelle échelle un peu plus large.
Un poids conséquent
L’exercice l’a souligné, les scaphandriers pieds-lourds, qui effectuaient, entre autres, des travaux d’entretien sur les navires dans les ports russes au milieu du siècle dernier, devaient composer avec plusieurs paramètres susceptibles de mettre en danger leur intégrité.
Premièrement, le poids de l’équipement, environ 80 kilos au total. Thierry Goël le revêt pièce par pièce avec l’assistance de Maurice Zundel, son collègue au CHUV et sous l’eau. Appelé «peau de bouc», le vêtement de plongée «pèse bien 5 kilos». Les chaussures, 8 kilos chacune. Le coussin d’épaule apporte un peu de soulagement au scaphandrier vallorbier, compte tenu du poids du casque (20 kilos). La pèlerine ajoute «5 à 6 kilos» à l’accoutrement. Elle sert à soutenir les deux médailles, des lests de plomb de 16 kilos chacune.
Après environ une demi-heure de préparatifs, Thierry Goël est prêt à effectuer sa deuxième immersion en milieu lacustre (il en a déjà réalisé une dans le Léman). Elsbeth, la femme d’Olivier Cavin, un autre plongeur de l’aventure, et la plongeuse Corinne Arbasetti, entrent en jeu dans un rôle crucial. A la force de leurs bras, elles actionnent la pompe, un modèle allemand des années 1940. La combinaison se gonfle avec l’air injecté à travers le tuyau reliant Thierry Goël au plancher des vaches.
Aux environs de 10 heures, le scaphandrier disparaît dans les eaux du lac de Neuchâtel. Le plongeur Pascal Mercier est à ses côtés en cas de pépin et Maurice Zundel communique avec lui par transmission radio depuis la terre ferme. La longueur du tuyau et les exigences sécuritaires limitent l’évolution de cet hôte aquatique inhabituel, qui se cantonne à une profondeur de 3 à 4 mètres aux alentours du ponton. Après une escapade d’une vingtaine de minutes, Thierry Goël ressort ravi de son expérience.
La concrétisation d’un rêve d’enfant.
Renseignements sur www.scaphandrier.ch