Les Urbigènes Julie et Nicolas Franconville sont de nouveau champions de Suisse, comme en 2024. Mais cette fois dans des catégories différentes.
Julie et Nicolas Franconville allaient-ils être capables de conserver les titres remportés l’an dernier en double dames, avec une autre Nord-Vaudoise, Cloé Brand, respectivement en double hommes? La réponse est non. Néanmoins, pleine de ressources, la fratrie urbigène du BC Yverdon a fait tout aussi bien en allant chercher deux nouvelles couronnes!
Julie Franconville, 22 ans, est devenue championne de Suisse en simple, dimanche à Genève, au terme d’une finale maîtrisée de A à Z, face à Dounia Pelupessy, joueuse lausannoise avec qui elle a progressé durant leur formation commune. «Elle stresse beaucoup lorsqu’elle m’affronte et, ces dernières années, elle n’a pas joué à son meilleur niveau face à moi. En plus, de retour de blessure, elle a besoin de temps pour retrouver ses sensations d’avant», souligne, bienveillante envers sa camarade, la nouvelle tenante du titre.
Le titre en simple représente le sommet pour la joueuse formée à Orbe. «C’est ma catégorie depuis toujours, alors m’imposer compte beaucoup pour moi, c’était mon rêve depuis petite. On ne m’a pas toujours encouragée dans cette voie, plus jeune, lorsque j’étais en équipe de Suisse. On me poussait plutôt vers le mixte, car trop petite pour le simple, mais c’est pourtant toujours dans cette discipline que je suis le plus à l’aise et que je prends le plus de plaisir.»
Jérôme Franconville, le papa, peut être aux anges. Quelques minutes avant la consécration de sa fille, il avait déjà pu assister à celle de son fils en double mixte. Associé à Aline Müller, Nicolas Franconville, 20 ans, a lui aussi ajouté un deuxième sacre national élite à son palmarès. «Je n’avais pas spécialement d’attentes au début du tournoi, hormis de jouer mon meilleur badminton, lâche le jeune homme. Toutefois, avec la paire tête de série n° 1 forfait, on se savait attendus.»
Sa coéquipière et lui ont eu très chaud en demi-finales, devant sauver un volant de match. «On a commencé à être nerveux, sachant que, sur le papier, on devait s’imposer. Passer à la trappe aurait été un échec», admet celui qui a été soulagé de franchir cet écueil. En finale, face à Tobias Künzi, le meilleur joueur de simple du pays, et Ronja Stern, ils ont cette fois joué le feu, obtenant un probant succès à Genève.
Nicolas Franconville a ainsi fêté son premier sacre national en double mixte. «Je suis d’autant plus satisfait qu’il y a souvent plus de concurrence dans cette catégorie qu’en double hommes, reprend le jeune joueur du BCY. Et je suis le premier à gagner ce titre depuis Anthony Dumartheray.»
La dernière victoire en mixte de l’entraîneur du club yverdonnois date de 2016, avec Sabrina Jaquet. Le duo avait décroché l’or onze fois de suite. Nicolas Franconville est averti!
Le premier titre suisse en élite de Lucie Amiguet
La médaille de bronze en 2023, celle d’argent l’an passé, et désormais l’or! Lucie Amiguet progresse d’année en année, et la voilà championne de Suisse élite de double dames à 20 ans seulement. Un titre acquis au côté de la Lausannoise Caroline Racloz, avec qui elle fait la paire à l’international également.
«La catégorie n’est pas toujours très compétitive aux Championnats de Suisse. Cette fois, ça l’était vraiment, avec quatre paires qui disputent des tournois internationaux. Il fallait batailler pour s’imposer. Cela rend la victoire d’autant plus belle», apprécie la jeune badiste d’Orny, formée au BC Orbe.
En finale, Lucie Amiguet et sa partenaire ont réalisé un tout grand match. Si elle avait déjà été sacrée chez les jeunes, la régionale tient là son premier titre national en élite. «Et ce n’est pas pareil. Voilà plusieurs années que je dispute ces Championnats de Suisse, que je vois les filles qui gagnent et les carrières qu’elles réalisent. Je suis fière de me trouver à cette place de n° 1.»
Celle qui avait pris le 3e rang des Championnats d’Europe juniors de 2022 avec son ancienne partenaire, Vera Appenzeller, savait qu’avec Caroline Racloz, cette année, elles abordaient le tableau dans la peau des favorites. Le duo a tenu le choc, sur les terrains de la Queue d’Arve, à Genève, et même mieux que ça.
«C’est beaucoup de joie, ce d’autant plus qu’on s’entend super bien avec Caro. C’était chouette de partager cela avec elle. Je ressens aussi de la fierté et, enfin, j’éprouve de la gratitude envers tous ceux qui me permettent de pratiquer mon sport.»
La prochaine étape, dans le parcours de Lucie Amiguet, consistera non seulement à confirmer sa domination sur le plan national avec sa partenaire en double dames, mais également à réussir à franchir le stade des quarts de finale en simple, et donc de monter sur le podium. Samedi, elle a été battue en trois manches par la future finaliste, la Lausannoise Dounia Pelupessy, au terme d’une bonne prestation.
Lucie Amiguet incarne l’avenir du badminton féminin suisse, et il est en marche.
