Ella Norgren a rejoint l’UC Yverdon l’été dernier. Rencontre avec une joueuse suédoise au parcours atypique, à quelques jours du coup d’envoi du tour de playouts face à Trimbach.
Lorsqu’on tape le nom «Ella Norgren» sur un moteur de recherche, difficile de trouver trace d’une joueuse d’unihockey. En fait, la plupart des liens renvoient vers une joueuse de tennis, qui n’est de toute évidence plus en activité. Mais étrangement, la ressemblance entre la jeune Suédoise qu’on a pu voir à l’oeuvre, canne en mains, à la salle des Isles et celle qui apparaît sur notre écran d’ordinateur est frappante. «C’est normal, puisqu’on est une seule et même personne!», sourit Ella Norgren. Hein?
L’Indiana, pas la Californie
«En réalité, j’ai longtemps hésité entre les deux sports. J’ai commencé l’unihockey il y a longtemps et j’ai sans doute toujours été plus à l’aise avec une canne qu’avec une raquette. Mais le tennis m’a toujours attirée, j’en fais aussi depuis petite. Et puis, c’est une discipline plus réputée, dans laquelle il est plus facile de faire carrière», détaille la sportive. Voilà pourquoi, à 18 ans, elle a quitté le domicile familial pour partir étudier aux Etats-Unis. «J’avais envoyé mon dossier là-bas. Je rêvais de Californie. Finalement, le premier coup de fil est venu d’Indiana. D’une région assez conservatrice, où il n’est pas tous les jours évident d’être étrangère. Mais le programme pour jouer au tennis était cool. Alors je n’ai pas trop hésité.»
En parallèle de ses études, Ella Norgren s’entraîne alors une trentaine d’heures par semaine sur les courts. Un rythme effréné qu’elle maintient pendant plus de trois ans. «Aujourd’hui, il ne faut plus me parler de tennis, rigole la jeune femme de 24 ans. En vérité, je dois énormément à ce sport. J’ai beaucoup appris durant cette période de ma vie. Faire de la compétition seule, c’est tout autre chose de jouer en équipe. L’un n’est pas mieux que l’autre, il y a du bon à puiser des deux côtés.»
Lausanne, Genève et Yverdon
Reste qu’aujourd’hui, la Suédoise a choisi de suivre la voie collective. Mais au fait, comment Ella Norgren est-elle arrivée en Suisse? «Quand j’étais enfant, ma famille m’emmenait souvent au ski ici. On venait à Engelberg ou à Saas-Fee. J’adorais ça. Du coup, j’ai toujours eu une bonne image du pays. Lorsque je suis partie des Etats-Unis, une porte s’est ouverte pour moi à Genève. C’était à l’été 2017. L’occasion de poursuivre mes études tout en travaillant comme stagiaire dans une entreprise américaine spécialisée dans les produits cosmétiques. Une opportunité en or.»
«Attendez, on doit faire quoi?»
Son arrivée à Lausanne, où elle s’est installée, coïncidait aussi avec l’envie de faire un break sportif. «Ça a duré une année. Le temps que je me pose et que je m’adapte à ma nouvelle vie. Et puis, j’ai eu envie de reprendre l’unihockey. Je sais que la discipline s’est bien développée en Suisse, mais que le niveau global n’est pas le même qu’en Suède. Alors j’ai plutôt recherché une bonne équipe.» Et vu qu’Yverdon est la seule formation romande en ligue nationale, le champ des possibles n’était pas trop vaste.
Pas vraiment gênée par la barrière de la langue, Ella Norgren s’est vite adaptée à ses nouvelles couleurs. Il faut dire que son coach l’a rapidement placée sur la même ligne que Tanja Coquoz, parfaitement à l’aise en anglais. «C’est parfois encore un peu difficile, puisque Nico (ndlr: Nicolas Richard, l’entraîneur) parle uniquement en français. De temps à autre, il donne ses consignes, les filles repartent sur le terrain en sachant quoi faire et moi, je suis là, un peu perdue: attendez, on doit faire quoi? Mais globalement, ça se passe très bien. Les filles font beaucoup d’efforts avec moi.»
Des efforts, il faudra se remettre à en faire dès dimanche (17h aux Isles), pour le début du best of 3 face à Trimbach qui doit permettre à l’UCY d’assurer sa place en LNB. «Ça va faire trois semaines qu’on n’a pas joué: on est impatientes! Et puis, on a démontré tout au long de la saison qu’on a notre place dans la catégorie.»