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Une invitation à la rencontre des Yéniches et des Manouches

26 mai 2016 | Edition N°1750

Yverdon-les-Bains – Les gens du voyage sont à l’honneur, une semaine durant, au Parc des Rives, à l’occasion d’un festival dédié à la présentation de leur culture et de leur mode de vie.

Comme le veut la tradition yéniche, tout le monde s’est réuni autour d’un cervelas grillé: Valérie Jaggi Wepf, Albert Barras, Jean-Daniel Carrard et Catherine Carp, accompagnés de deux membres de la Police Nord vaudois (de g. à dr.). © Simon Gabioud

Comme le veut la tradition yéniche, tout le monde s’est réuni autour d’un cervelas grillé: Valérie Jaggi Wepf, Albert Barras, Jean-Daniel Carrard et Catherine Carp, accompagnés de deux membres de la Police Nord vaudois (de g. à dr.).

Une année après avoir défrayé la chronique en s’installant illégalement à Yverdon-les-Bains, la communauté nomade suisse est de retour dans la Cité thermale. Mieux, elle est, cette fois, accueillie à bras ouverts par les autorités. Depuis hier et jusqu’au 2 juin prochain, les caravanes yéniches et manouches, en provenance de toute la Suisse romande, ont pris place au Parc des Rives. L’Association Jenisch-Manouche-Sinti (JMS), en collaboration avec l’Office fédéral de la culture, y organise un festival dédié à la culture et au mode de vie de cette communauté méconnue et souvent méprisée.

«Après les événements de l’an passé, revenir à Yverdon est tout un symbole», lâche François Miche, secrétaire général de l’association JMS, au moment de commenter le choix porté sur la Cité thermale pour ce festival culturel, la première halte d’une tournée à travers la Suisse romande. «Il ne faut pas oublier que le Nord vaudois entretient une longue tradition de côtoiement avec les gens du voyage, en particulier jusqu’au début du siècle dernier.» Une vie de nomade souvent confondue avec les Roms, «des groupes très différents des Yéniches», souligne l’éthnologue et anthropologue.

Concerts, démonstration des métiers artisanaux propres à la culture yéniche, comme la vannerie, et expositions de photographies, de multiples activités seront proposées durant une semaine, afin d’offrir à la population une occasion de mieux connaître cette communauté souvent persécutée. «On souhaite mettre en avant les aspects de leur vie de tous les jours. Encourager les échanges nomades-sédentaires et une manière de casser les préjugés», conclut François Miche.

Les Yéniches, une minorité nationale

Considérés à tort comme des étrangers, les Yéniches possèdent le passeport à croix blanche. Au nombre de 35 000, ils représentent la communauté nomade la plus importante. Présents depuis des siècles, ils voyagent au gré de leurs emplois, malgré un manque criant de places d’accueil.

Simon Gabioud