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Une légende à la Maison d’Ailleurs

10 décembre 2014

Le célèbre illustrateur, membre de la direction artistique des deux trilogies cinématographiques «Le Seigneur des Anneaux» et «Le Hobbit» sera présent, samedi, au musée yverdonnois, qui expose actuellement ses oeuvres.

John Howe, qui a illustré l’univers du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, dédicacera, samedi, à la Maison d’Ailleurs. © Michel Duperrex

John Howe, qui a illustré l’univers du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, dédicacera, samedi, à la Maison d’Ailleurs.

Pour les fans de l’univers de Tolkien, et plus généralement les amateurs de cinéma fantastique, c’est sans aucun doute l’événement de l’année. Aujourd’hui, en effet, sort sur les écrans de cinéma le dernier volet de la saga «Le Hobbit », du réalisateur Peter Jackson. Une oeuvre qui résonne comme un adieu à la Terre du Milieu et à ses personnages légendaires, orques, elfes, nains, magiciens trolls et autres dragons, après pas moins de six films, pour autant de succès planétaires (chaque volet du «Hobbit» a, ainsi, rapporté plus d’un milliard de dollars au niveau mondial).

Pour prolonger la magie, la Maison d’Ailleurs propose une rencontre exceptionnelle, samedi après-midi, avec John Howe, membre de la direction artistique des deux trilogies «Le Seigneur des Anneaux» et «Le Hobbit». Véritable légende dans le milieu du fantastique, une partie de ses oeuvres sont actuellement présentées dans le musée yverdonnois, dans le cadre d’«Alphabrick». Une exposition, consacrée aux univers étendus, que John Howe vient de découvrir. «Elle s’est montée pendant que j’étais en Nouvelle-Zélande, où j’ai vécu les cinq dernières années pour les besoins des films, souligne l’illustrateur. C’est Marc Atallah qui a sélectionné les oeuvres. Cela fait bizarre de redécouvrir certaines oeuvres que j’avais réalisées dans les années nonantes.»

Canadien d’origine, né à Vancouver, John Howe, qui s’est installé à Neuchâtel il y a une trentaine d’années, se réjouit d’exposer à nouveau dans son pays d’adoption. La dernière fois, c’était à Saint- Ursanne, en 2007.

 

Rencontre publique et séance de dédicaces avec John Howe, samedi, de 16h à 18h, à la Maison d’Ailleurs, à Yverdon-les- Bains. Entrée libre.

 

«Tolkien nous offre un billet aller-retour pour un monde fantastique»

De passage, hier, à la Maison d’Ailleurs, John Howe pose devant certaines de ses oeuvres qui ont inspiré le réalisateur Peter Jackson pour les deux premiers volets de la trilogie «Le Hobbit». © Michel Duperrex

De passage, hier, à la Maison d’Ailleurs, John Howe pose devant certaines de ses oeuvres qui ont inspiré le réalisateur Peter Jackson pour les deux premiers volets de la trilogie «Le Hobbit».

Vous avez consacré une grande partie de votre travail d’illustrateur à Tolkien. Qu’est ce qui vous fascine autant?

Tolkien a réussi à synthétiser des milliers d’années de mythologie nordique. Il nous offre un billet aller-retour pour un univers fantastique, à la fois complexe et proche de nous. On y retrouve les grands thèmes de toutes les sagas: la quête, le héros blessé, le pouvoir qui corrompt…

Comment avez-vous été embarqué dans l’aventure des deux trilogies?

Tout a commencé par un coup de téléphone très matinal de Peter Jackson qui avait mal calculé le décalage horaire. Il voulait travailler avec moi. Je n’avais jamais entendu parler de lui, mais quelques semaines plus tard j’étais dans l’avion pour la Nouvelle-Zélande. On ne peut pas dire non à un tel projet. Depuis, avec Alan Lee (ndlr: illustrateur anglais), nous avons réalisé, pour ces six films, plus de 10 000 dessins.

Comment passe-t-on du travail solitaire de l’illustrateur au gigantisme d’une production hollywoodienne?

En mettant de côté son égo. Sur un film, on est que l’un des petits rouages de la machine. Nous avons fait, refait plusieurs fois, des dessins, afin de créer un univers dans lequel le réalisateur se sente bien. J’étais une petite fourmi laborieuse… Mais pourvoir participer à une telle aventure a été un véritable cadeau.

Dans quel sens?

C’est incroyable de reconnaître ses dessins sur l’écran. Et, sur le plateau, voir des acteurs aussi immenses que Ian McKellen et Christopher Lee revêtir les rôles de Gandalf et Saroumane était juste magique.

Quels sont les décors que vous avez préféré dessiner?

Il y a, par exemple, le royaume des elfes de la Forêt noire, le repaire de Beorn (ndlr: l’homme solitaire qui peut se transformer en ours) ou la ville du lac. Pour cette dernière, je me suis inspiré de l’imagerie du XIXe, qui représentaient les cités lacustres d’autrefois de nos contrées. Dans mes dessins de la Terre du Milieu, on retrouve aussi beaucoup de couleurs et ambiances des forêts du Jura.

Après toutes ces années, n’êtes vous pas lassé du monde de Tolkien?

En aucun cas. Ce monde est tellement vaste… D’ailleurs, l’autre jour, j’ai relu quelques passages de Bilbon le Hobbit. Cela m’a donné envie de l’illustrer. Le cinéma, c’est bien, mais il ne faut pas oublier les livres.

Yan Pauchard