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Une légende vivante en visite à Grandson

11 septembre 2015

Voile – L’Américain Dennis Conner était dans le Nord vaudois, mardi, pour le début du Grand Chelem de la Star Sailor League. Il a aussi participé à l’inauguration officielle de la compétition, au Musée olympique, où un espace dédié à sa discipline a vu le jour.

Dennis Conner a découvert les quais de Grandson. © Christiane Baudraz

Dennis Conner a découvert les quais de Grandson.

Grande effervescence, mardi, en fin de matinée, sur les quais de Grandson, à l’arrivée de Dennis Conner, venu saluer les régatiers et découvrir le port d’attache du Grand Chelem SSL, qui se déroule jusqu’à dimanche dans la Cité d’Othon.

Mythique skipper américain, il est né à San Diego en 1942 et a été médaillé de bronze aux Jeux olympiques d’été de Montréal, en 1976, en Tempest. Il a à son actif neuf participations à la Coupe de l’America, pour quatre victoires en 1974, 1980, 1987 et 1988. Il est aussi connu pour avoir été le premier «defender» à être battu, par John Bertrand, sur Australia II, en 1983. Il ramènera le trophée en 1987, sur Stars & Stripes, et perdra à nouveau l’aiguière d’argent en 1995 face au Team New Zealand, barré par Russel Coutts.

Grand monsieur de la voile, Dennis Conner connaît la Suisse et le Léman, puisqu’en 1989, il avait participé et remporté le Bol d’Or sur son catamaran novateur Stars & Stripes, établissant par la même occasion un nouveau temps de référence en 6h57’33.

Mardi, en fin de journée, lors de l’inauguration de la compétition au Musée olympique de Lausanne, en présence de Thomas Bach, président du CIO, Denis Conner se rappelait ses souvenirs des Jeux de Montréal: «Je me suis demandé ce que moi, simple navigateur, je faisais au milieu de cette élite sportive. Aujourd’hui, parmi tous ces champions olympiques et du monde ici réunis, je tiens à dire que la voile est un sport exigeant et complet, qui mérite sa place au sein de la famille olympique. Si la voile a été par le passé un sport prisé, elle a connu un lent déclin, aux Etats-Unis aussi. Maintenant, avec la Star Sailor League, un souffle nouveau agite une certaine vison de la voile et je ne peux que m’en réjouir.»

Quant à Thomas Bach, il n’a pas caché sa satisfaction de réunir autant de médaillés olympiques d’une seule discipline dans le musée et a remercié les athlètes qui ont offert des objets afin de permettre la création d’un «corner» dédié à la voile. Et de conclure: «Le monde de la voile est fascinant, et je le découvre. Mon expérience personnelle s’est terminée avec l’apprentissage de noeuds marins qui m’apparut fastidieux. Il m’est donc difficile de m’adresser en connaisseur à vous, légendes vivantes de la voile, mais c’est un très grand honneur pour moi. Enfin, rappelons que le Star fut voilier olympique durant huit décennies, pas moins. La Star Sailor League parviendra-t-elle à reconduire cette fameuse série à régater sous les cinq anneaux? J’y suis personnellement favorable.»

 

«Le Duc» au coté d’un champion du monde

Les régates se poursuivent jusqu’à dimanche. © Christiane Baudraz

Les régates se poursuivent jusqu’à dimanche.

Mercredi, le premier jour de compétition, le comité de course a pu envoyer quatre manches, disputées dans d’excellentes conditions, par cinq à quinze noeuds de bise. Il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois, lors de la première régate, et instaurer «la règle qui tue», soit la disqualification des concurrents qui franchissent la ligne du départ prématurément.

La première manche a été largement gagnée par le Brésilien Torben Grael et son équipier Guilherme De Almeida. Torben Grael n’est pas un inconnu dans le monde de la voile. Cinq fois médaillés olympiques (deux fois en or, une en argent et deux en bronze), quatre fois champion du monde et deux fois médaillé aux jeux panaméricains (une fois en or et une en bronze). Fin analyste des conditions météorologiques, tacticien de Luna Rossa lors de la Coupe de l’America 2007, il a été un des artisans des bons résultats de son équipe jusqu’en demi-finale, contre les Américains de BMW Oracle.

«L’endroit est très joli!»

Mardi, avant les régates, le Brésilien se réjouissait de naviguer à Grandson pour sa première venue en Suisse: «L’endroit est très joli, les airs sont au rendez-vous. L’élite de la série est présente et les écarts vont être serrés. Je suis très heureux de retrouver mes concurrents européens, je les sais bien entraînés et combatifs. J’admire aussi ce petit club qui se lance dans un tel championnat. C’est génial de rencontrer tous ces gens souriants, motivés et passionnés.» Victime de sa rage de vaincre, il a été disqualifié lors de la deuxième manche en raison d’un départ anticipé et pointait à la quatrième place au terme de la première journée.

L’Américain George Szabo (un titre mondial et quatre d’Europe) et son équipier régional Patrick Ducommun, se hissaient, eux, à une magnifique deuxième place provisoire. Sans équipier pour ce championnat, il s’est approché du sociétaire du Cercle de la voile de Grandson, avec qui il s’est déjà entraîné à San Diego. «Le Duc» avouait avant les régates être très tendu: «George ne parle pas français et je ne sais que quelques mots d’anglais. La communication ne va pas être facile. Je peux apporter mes connaissances du plan d’eau, mais au côté de George, j’aborde ce championnat avec beaucoup d’humilité. » Les régates se poursuivent jusqu’à dimanche, tous les jours dès 9h30.

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Christiane Baudraz