Une main tendue aux étrangers

Orbe – Des ressortissants étrangers, hors requérants d’asile, ne sont pas toujours au fait de leurs droits. Une permanence dédiée, animée par le Centre social protestant, pourvoit à leur information et les aide dans leurs démarches administratives.

Francisco Merlo et Guadalupe de Iudicibus tiennent cette permanence un mardi sur deux à Orbe.

La grande table qui saute aux yeux quand on pénètre dans les locaux apparaît d’emblée comme une invitation à discuter. Elle symbolise la démarche de la permanence régionale infoconseil migration ouverte à Orbe pour tout le Nord vaudois, depuis la mi-septembre dernier. «L’accueil est collectif, anonyme et gratuit», explique Francisco Merlo. Assistant social à la Fraternité (lire encadré), il anime ce bureau avec sa collègue Guadalupe de Iudicibus.

Ensemble, ils accueillent une population confrontée aux problématiques migratoires et peuvent trouver ici des réponses à leurs démarches d’intégration, de naturalisation, voire dans leurs relations avec les administrations.

«Dans une écoute collective, on expose directement les problèmes, les échanges sont plus fluides et, parfois, des solutions mutualisées émergent de l’expérience même des autres personnes», résume-t-il. Ceux qui fréquentent de telles permanences sont souvent des primoarrivants qu’il faut orienter vers des cours de français et des associations- relais. D’une manière générale, il s’agit de personnes peu au fait de leurs droits et devoirs, francophones y compris. Parfois des chefs d’entreprise désireux de faire travailler des personnes sans-papier viennent aussi se renseigner. «On a même vu passer par ces permanences des Suisses qui reviennent au pays après des décennies vécues à l’étranger», note-t-il encore, balayant ainsi l’idée -plus ou moins reçue-, que le lieu serait plutôt destiné aux requérants d’asile.

Ici, le cadre institutionnel de référence ressort davantage de la Loi sur les Etrangers (LETR) que de la Loi sur l’Asile (Lasi).

Les questions tournent autour de des processus de renouvellement de permis, de regroupement familial. «Souvent, les gens ont peur de voir leurs titres de séjour non renouvelés en raison d’infractions à la loi sur la circulation ou questions liées à une rente AI», détaille Francisco Merlo.

Et, comme pour ne pas le démentir, le visiteur de ce milieu de matinée se révèle être un ressortissant québécois en proie à des difficultés sociales, alors que son permis B expire à l’été prochain et qu’il a choisi de s’installer définitivement en Suisse pour exercer son métier de professionnel de la santé.

Réseau de permanences

«Les gens doivent repartir avec une réponse, qu’il s’agisse d’un simple ré-aiguillage ou du constat difficile qu’ils ne peuvent plus rien faire», souligne Guadalupe de Iudicibus. Les deux animateurs doivent déployer des compétences sociales, juridiques et aussi jongler avec divers langues étrangères européennes. Le tout saupoudré d’un peu de droit, car la loi distingue les ressortissants de l’Union européenne des autres, qui dépendent d’accords bilatéraux entre la Confédération et leur pays.

La permanence urbigène est venue compléter le maillage d’un réseau qui, outre Lausanne, comprend des accueils à Renens et Payerne.

Orbe a été choisie également pour se rapprocher d’une population- cible de nouveaux arrivants qui tend à s’installer en périphérie pour des raisons économiques et éprouve aussi des difficultés de déplacements. Les logements restent rares et chers sur la côte lémanique pour des personnes en situation de précarité. De plus, il fallait aussi tenir compte du développement du Nord vaudois ces dernières années.

Permanence info-conseil-migration un mardi sur deux de 10h30 à 13h30, rue de la Tournelle 7-9 à Orbe. Les questions liées aux violences conjugales, aux maladies graves et aux problèmes pénaux dans les dossiers personnels font l’objet d’un traitement individuel.

Mandat du Canton

La Fraternité constitue le service social spécialisé pour immigré-e-s du Centre social protestant (CSP-Vaud). Ce réseau de permanences a été organisé sur mandat du Bureau cantonal à l’intégration, qui dépend du Service à la population (Spop).

https://www.youtube.com/watch?v=_-C1qUGNbuk