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Une médaille tombée comme un fruit mûr pour le «quatre» suisse

6 août 2018
Edition N°2303

Les pistards helvétiques, dont font partie les deux pensionnaires du VC Orbe Cyrille Thièry et Théry Schir, n’ont été battus qu’en finale lors de la poursuite par équipes des Championnats d’Europe, à Glasgow.

«On n’a pas l’habitude de courir dans des vélodromes pleins à craquer. A l’entraînement, on est seuls, et les compétitions nationales ou régionales ne drainent pas énormément de spectateurs en Suisse.» Pour le plus grand plaisir de Cyrille Thièry et de ses compères de l’équipe helvétique de poursuite, les Britanniques, eux, sont affamés de cyclisme. Autant dire que, depuis les qualifications de jeudi dernier jusqu’à la finale du lendemain, les places laissées vacantes au sein du vélodrome de Glasgow lors de la compétition de poursuite par équipes se comptaient sur les doigts d’une main.

Le déclic en qualif’

Attirer un maximum de monde, ainsi que les meilleurs athlètes du continent, le tout dans des infrastructures déjà existantes, c’est exactement l’objectif de ces premiers Championnats d’Europe multisports, organisés conjointement à Glasgow et Berlin. Le résultat, pour l’heure, semble à la hauteur. Et il faut bien dire que, vu de Suisse, l’événement a tout pour plaire et suscite un réel intérêt.

Un intérêt que peuvent se vanter d’avoir fait croître les cinq pistards de l’équipe nationale, dont font partie le Chavornaysan Cyrille Thièry et son collègue au VC Orbe Théry Schir.

Tout a commencé jeudi, alors que le cœur de la planète cyclisme battait encore pour «l’après-Tour de France». Visiblement à l’aise sur le sol écossais, le «quatre» suisse (sans Théry Schir, qui faisait figure de cinquième homme) obtenait un brillant 2e rang lors des qualifications. «C’est véritablement là qu’on s’est rendus compte qu’il y avait quelque chose à faire. Je veux dire, on savait qu’on était en forme et on ne voulait pas se contenter des places d’honneur. Mais rouler aussi vite dès la première manche et se classer 2e, on ne l’avait pas tout à fait prévu», explique Cyrille Thièry. Ce n’était pourtant que le début…

En demi-finale, le lendemain, place au duel contre la France. L’adversaire idéal, comme il a été qualifié par plusieurs membres de l’équipe. Au bout de l’effort, une victoire totale, une place en finale et, surtout, un nouveau record national en 3’56’’ 542. «Ce temps, c’est la vraie surprise de la compétition, car le vélodrome de Glasgow n’est pas hyper rapide, reprend le Nord-Vaudois. Si cela veut dire qu’on peut aller plus vite? Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on mette deux secondes à notre record à chaque sortie. Mais, oui, on doit pouvoir faire mieux.»

«Un rôle secondaire»

La finale face à l’Italie (une défaite nette), elle, a été marquée par le remplacement de Claudio Imhof, préservé en vue des autres courses de ces Européens, par Théry Schir, permettant ainsi au Lausannois du VC Orbe de se joindre à la fête. «Le rôle que j’ai occupé dans cette compétition est très secondaire, a modestement commenté celui qui disputera la madison aux côtés de Claudio Imhof aujourd’hui. Ce sera un effort différent, durant lequel je pourrai davantage me mettre en valeur. Je n’étais pas totalement prêt physiquement pour la poursuite par équipes. C’était une belle récompense de pouvoir participer, après ces deux dernières années d’intense préparation. Mais j’aurais aimé pouvoir faire mieux.»

Dans une discipline qu’il affectionne et avec un partenaire de valeur, Théry Schir aura tout le loisir de se rattraper cet après-midi. Le jeu en vaut la chandelle, la course pour se qualifier pour les JO 2020 ayant été lancée.