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Une montée aux larmes de joie
Photo: Michel Duvoisin

Une montée aux larmes de joie

9 juin 2021

A chaque pas vers l’alpage, après chaque virage, l’émotion gagnait un peu plus la famille Mayor. Alors, quand elle a atteint samedi La Grandsonnaz-Dessous entourée de ses amis à deux et à quatre pattes, elle a ressenti la définition du mot bonheur.

Samedi, 6h du matin: tout le monde est prêt. Les 160 vaches et génisses sont tout propres, certaines sont coiffées d’un minisapin décoré ou garnies d’une cloche traditionnelle, d’autres se pavanent simplement dans leur robe naturellement tachetée. Les trois générations de la famille Mayor, bien que stressées depuis une semaine en raison des préparatifs, sont réunies à Provence, devant la ferme familiale. Des proches et des curieux se sont aussi levés avec les poules pour les accompagner dans leur périple annuel. Même le soleil est sorti de son sommeil pour éclaircir l’horizon. Il est 6h15, et la joyeuse troupe se met en marche. Et elle ne peut pas trop traîner, car elle a de la route à parcourir pour relier Provence à La Grandsonnaz-Dessous, à Bullet. Une atmosphère décontractée, presque festive, gagne le cortège, qui en oublie presque l’effort considérable qui lui est demandé. «C’est une superbe ambiance. Tous les gens apprécient ces petits moments, même les automobilistes ont été très patients avec nous», remercie Amélie Mayor, qui a troqué son nom de famille pour prendre celui de Bolens.

Au fil des kilomètres, la pression redescend et laisse place à un tumulte de nouveaux sentiments. «On peut vraiment dire que c’était une montée d’émotions!, témoigne-t-elle. Quand j’ai vu les vaches arriver tout en haut, toutes belles et en pleine forme, cela m’a fait quelque chose. Il y a eu des petites larmes, j’avoue!»

Amélie, son mari, ses frères, sa belle-sœur et ses parents peuvent désormais démarrer avec le sourire leur deuxième saison à l’alpage de La Grandsonnaz. «Cette année, on connait les lieux. C’est comme si on arrive chez nous là-haut!»

Reste à savoir si les vaches, les poules, les poneys, les cochons, les veaux et les chèvres se sentent aussi comme à la maison sur le Balcon du Jura. Réponse dans notre prochain épisode.

Christelle Maillard