Les permanences ont débuté au temple d’Yverdon. André Henry, paroissien reconnaissant, témoigne de sa gratitude pour cette offre destinée à tout un chacun, sans distinction de croyance.
La crise engendre un véritable besoin de solidarité, mouvement qui a émergé en masse depuis le mois de mars. Les jeunes ont fait les courses des aînés, des dons ont été versés, des applaudissements ont retenti sur les balcons pour le personnel de la santé. Chaque geste de soutien et d’encouragement, aussi petit soit-il, est bienvenu. Certains s’en remettent à leur entourage et d’autres à une force supérieure, loin de l’humanité abîmée: la foi. Dans tous les cas, la paroisse du temple d’Yverdon-les-Bains ouvre ses portes à toute personne, croyante ou non, afin de proposer une écoute bienveillante lors d’une permanence quotidienne.
André Henry a 73 ans. Veuf et sans famille, il est seul. Particulièrement croyant, il se dit toujours accompagné par Dieu, mais privé de rencontres et de dialogues. André a ressenti le besoin d’une écoute. Cet ancien professeur plutôt loquace s’est retrouvé d’un moment à l’autre sans interlocuteurs. Il a alors trouvé du réconfort auprès du pasteur Olivier Bader, au temple.
«J’ai eu le grand privilège de pouvoir rencontrer monsieur Bader. Nous avons parlé au moins trois quarts d’heure! Ça m’a fait beaucoup de bien», avoue André, le sourire aux lèvres. «Je vais venir au moins une fois par semaine.» Le pasteur Bader affirme l’avoir trouvé soulagé à la fin de cet entretien et encourage tout un chacun à tenter l’expérience.
«Je ne peux plus aller au café, ni aux courses, ni au culte, je ne rencontre plus personne. J’ai toujours été proche de l’église, le culte me manque beaucoup», poursuit André, qui passe ses journées à lire des chapitres de la Bible, ou à se balader dans la nature. S’il aime passer du temps seul, ou prier, il estime qu’il est très important de pouvoir dialoguer. «Je raconte tous mes problèmes à mes connaissances, ils doivent en avoir marre!», confesse-t-il en riant. Mais il peut dès lors s’entretenir avec le pasteur, le diacre ou un autre professionnel de l’écoute lors de ces permanences. «J’ai été vraiment gâté. On a été très à l’écoute, très compréhensif envers moi, et nous avons pu traiter de sujets personnels, que l’on n’aborde pas forcément avec son entourage. J’en suis ressorti ressourcé et je conseille vivement aux personnes qui se sentent seules en cette période d’en profiter.»
Le pasteur Olivier Bader pense que davantage de monde pourrait bénéficier de ce service: «Il y a beaucoup de personnes seules, mais la société change et a plus facilement recours à un psychologue. Les Suisses sont très réservés mais il faut franchir le pas de venir. Nous avons la capacité d’accueillir plus de monde! Nous sommes formés pour écouter.» Habitué aux rencontres, il assure que «cette goutte dans l’océan» le motive malgré tout beaucoup à soutenir son prochain.
Une permanence d’accueil du lundi au samedi
Du lundi au samedi, de 15h à 18h, des pasteurs, des diacres ou des personnes qualifiées pour l’écoute offrent une permanence d’accueil au temple Pestalozzi.
Tout un chacun y sera reçu pour un moment de dialogue ou pour partager une inquiétude. Le visiteur ou la visiteuse y recevra une écoute attentive et respectueuse et, en cas de souhait, la prière; ceci dans la confidentialité et le respect des mesures sanitaires.
Renseignements: pasteur Olivier Bader, au 079 785 90 42.
