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Une pièce de Claudel pour finir la saison

9 septembre 2014

Le Théâtre du Petit Globe, à Yverdon-les-Bains, tire sa révérence ces prochains jours avec «L’Echange», une création originale. Témoignage du metteur en scène Raoul Teuscher.

Sorti du Conservatoire de Lausanne en 1988, Raoul Teuscher réalise son rêve en tant que metteur en scène.

Sorti du Conservatoire de Lausanne en 1988, Raoul Teuscher réalise son rêve en tant que metteur en scène.

«L’Echange» de Paul Claudel. Voici ce qui attend les spectateurs au Petit-Globe, le théâtre élisabethain de la Cité thermale, de demain à vendredi. Ce chef-d’œuvre composé par le dramaturge français en 1894, lors de son premier séjour aux Etats-Unis, Raoul Teuscher avait à cœur de le mettre en scène. «Le Théâtre des Amis m’a proposé de co-produire le spectacle. Ma présence ici s’explique car je connais bien les Dyson (ndlr : les co-directeurs du Petit Globe), qui apprécient mon travail et ont eu envie de me voir réaliser une création théâtrale au Petit Globe», indique-t-il.

Une scénographie adaptée

Conquis par la magie des lieux, Raoul Teuscher a décidé de tenter l’expérience, préparant une scénographie spécialement adaptée aux caractéristiques du théâtre yverdonnois. Une démarche initiée en octobre dernier. «Le Petit Globe est très particulier, avec sa scène en éperon. J’ai, entre autres, choisi de grands roseaux comme éléments de décor pour offrir une semi-transparence au public», commente-t-il.

Une dizaine de personnes travaillent depuis le 1er septembre sur cette création dont Raoul Teuscher s’avoue très content. «J’ai la chance de travailler avec une équipe formidable. Le rôle de Marthe est, par exemple, joué par une jeune actrice suisse prometteuse dont c’est le premier rôle professionnel.»

«L’Echange», de Paul Claudel, est «un polar digne des séries américaines » raconté dans «une langue d’un lyrisme absolument splendide », selon Raul Teuscher. Il met en scène «deux jeunes idéalistes aux prises avec les réalités de la vie, aussi dures et sordides soient elles». Ces personnages vivent en Amérique, à la manière de «deux routards » dans une cabane, sur une plage. Le jeune homme du couple fraîchement marié trompe sa femme avec celle de son patron, tandis que ce dernier veut acheter l’épouse de son employé. Un échange se profile, en somme.

Un amoureux de Rimbaud

«Claudel a conçu L’Échange alors qu’il était un jeune homme révolté et amoureux de Rimbaud», précise-t-il. En phase avec le monde actuel, dans le sens où elle questionne sur le matérialisme et les valeurs qu’il véhicule, cette pièce a, aux yeux de Raul Teuscher, l’avantage de raconter une histoire. «L’être humain a besoin de narration. Le théâtre contemporain s’en débarrasse», déplore-t-il.

Après Yverdon-les-Bains, «L’Échange» sera joué un mois durant à Carouge, au Théâtre des Amis. Son metteur en scène espère que le succès sera rendez-vous, et que d’autres dates viendront s’ajouter la saison prochaine.

«L’Echange», de Paul Claudel (1ère version). Mise en scène : Raoul Teuscher, avec Jenna Hasse, Anne Vuilloz, Philippe Mathey, Frank Michaux. Demain, jeudi et vendredi à 20h au Théâtre du Petit Globe. Plein tarif : 30 francs ; AVS, étudiants, apprentis : 22 francs ; moins de 16 ans : 15 francs.