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Une revalorisation qui donne du grain à moudre

11 septembre 2019 | Edition N°2579

Orbe – La Municipalité et le groupe Orllati ont dévoilé, lundi, les contours du futur bâtiment des Moulins, situé sur la rive gauche de l’Orbe. Le projet prévoit la création de 22 logements et la rénovation du musée.

La conservation des anciens Moulins Rod et son patrimoine suscitent l’inquiétude des Urbigènes depuis plusieurs années. Propriétaire des bâtiments, le groupe Orllati avait, dans un premier temps, envisagé de démolir l’ensemble de cette construction, dont les premiers éléments architecturaux remontent au XVe siècle, au grand désarroi des habitants. Consciente de cet «aspect émotionnel», la Municipalité d’Orbe a convié la population à une séance d’information, qui s’est déroulée lundi au casino. À cette occasion, les promoteurs ont présenté les contours du futur projet, qui sera soumis à l’enquête publique à la fin du mois de septembre.

Depuis près de trois ans, Orllati travaille sur la question de la revalorisation du site, en concertation avec les autorités cantonales et communales. Pour ce faire, plusieurs études ont été nécessaires, dont un relevé archéologique, un examen historique et un inventaire du patrimoine mobilier et immobilier. La Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) du Canton de Vaud a d’ailleurs émis un avis favorable.

Selon Pierre Gottreux, associé du bureau d’architectes Brönnimann & Gottreux, il s’agit d’un «projet ambitieux en matière de volumétrie». En ce qui concerne le futur musée, il devra intégrer le mobilier existant. «Nous avons l’obligation de le conserver et il est impossible de déplacer certains éléments. De plus, nous devons maintenir au maximum les planchers et la structure existants», a expliqué l’architecte. Pour cette partie du projet, il est prévu d’aménager un grand hall à l’entrée du musée et de créer une lumière zénithale grâce à une verrière sur la toiture. Quant à la question de savoir si le groupe Orllati sera partie prenante du projet muséal, le directeur immobilier Sébastien Ohl a assuré qu’il n’y a «rien de prédéfini» avec les acteurs actuels.

Par ailleurs, les promoteurs prévoient la création de 22 logements et des espaces pour de futures activités. Des contacts doivent être pris avec les associations concernées par la revalorisation du site.

Une contrainte majeure vient s’ajouter aux défis architecturaux. «Nous prévoyons la mise en place d’une dalle au cas où il y aurait un risque de débordement de l’Orbe», a souligné Pierre Gottreux. Quant à la passerelle qui reliera la rive gauche à la rive droite, elle fera l’objet d’une mise à l’enquête ultérieure. Toutefois, «cette zone traversera le bâtiment et servira d’accès à certains logements», poursuit l’architecte.

Quid des places de parking?

À la fin de cette séance d’information, le public a soulevé plusieurs questions, notamment le fait qu’aucune place de stationnement n’ait pas été prévue, alors que c’était le cas dans le projet initial. Une «aberration», selon les dires de nombreuses personnes. «C’est problématique, reconnaît le syndic Henri Germond. Dans la vieille ville, il n’y a aucune obligation de construire des garages et des places de parking.» Et d’ajouter que la rue du Moulinet est piétonne et que cela n’a jamais posé de difficultés. Sur un rayon de 300 mètres, le réseau de transports sera dense, en sus de la mise en valeur de la mobilité douce, avec l’arrivée du RER Vaud et la création d’une station de bus à proximité du futur quartier de Gruvatiez.

Cependant, à qui s’adresseront ces logements? À des bourgeois-bohèmes? «Pas du tout, estime Sébastien Ohl. Mais c’est vrai que ça limite le champ des possibles, et ces appartements s’adresseront à un type spécifique d’habitants.»

Impossible de connaître le coût total de cette rénovation, malgré notre insistance. «Nous avons eu un coup de cœur pour ce projet. On essaie de le faire vivre, mais nous n’allons pas faire des gains astronomiques», se défend Sébastien Ohl. Si tout se déroule comme prévu, les travaux devraient débuter fin 2020 et se terminer à l’horizon 2022.

Quant au projet prévu sur la rive droite – IP-Suisse a un contrat de location pour une durée de cinq ans –, il est toujours en stand-by.

Valérie Beauverd