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Une vision ambitieuse pour les EHNV «du futur»

11 mai 2012

Les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois, réunis en assemblée générale hier soir, ne manquent pas de projets. Des investissements, aux yeux de leur directeur, sont nécessaires pour s’adapter aux nouveaux besoins de la population. Mais leur financement est encore incertain.

André Perret, président du Comité direction des EHNV, Robert Paul Meier, directeur général, et Pascal Cotter, directeur général adjoint.

Les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV), marqués en 2011 par le départ de leur directeur André Allmendinger, auquel a succédé l’ancien secrétaire de la Fédération des hôpitaux vaudois Robert Paul Meier, a finalisé l’année dernière, sa stratégie de développement, intitulée «Vision du futur». Un projet qui a d’ores et déjà reçu l’aval du conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard.

Il s’agit, selon André Perret, président du comité de direction, d’adapter l’offre de soins et l’infrastructure aux besoins des patients qui sont en constante évolution, croissance démographique et vieillissement de la population obligent. «Une restructuration s’avère nécessaire. Nous sommes confrontés à la raréfaction des ressources, notamment humaines», confirme Robert Paul Meier.

Ainsi, à moyen terme, «idéalement aux environs de 2018», les EHNV ne devraient plus compter qu’un seul hôpital régional de soins aigus, à Yverdon, ainsi qu’un unique centre de traitement et de réadaptation regroupant les activités de Chamblon et d’Orbe, et deux centres de proximité à Saint-Loup et La Vallée.

Financement difficile

Pour atteindre cet objectif, les EHNV entendent procéder par étapes. En ce début d’année, des travaux d’extension du service des urgences sur le site d’Yverdon ont débuté. «Le doublement de la surface dévolue aux urgences et la création de cinq boxes supplémentaires nous permettront de traiter les gens plus rapidement et d’apporter une réponse efficace à l’augmentation constante de la demande», souligne Robert Paul Meier. En 2011, plus de 15 500 personnes ont été accueillies aux urgences d’Yverdon, soit 13% de plus qu’en 2010. «Nous réfléchissons aussi à un projet pilote pour le canton de Vaud de réseau de soins intégrés et coordonnés, qui impliquerait l’ensemble des prestataires de soins», ajoute-t-il.

Mais pour que la «Vision du futur» devienne réalité, de nombreux investissements seront nécessaires. (environ 100  millions rien que pour le site d’Yverdon). La modification de la Loi sur l’assurance maladie et l’introduction de la nouvelle tarification SwissDRG (une sorte d’équivalent de Tarmed mais pour les hôpitaux) rendent le financement des prochaines étapes plus incertain.

En effet, si auparavant l’hôpital sollicitait une certaine somme d’argent auprès de l’Etat pour une acquisition donnée, aujourd’hui les investissements sont financés directement via les tarifs qui ont été augmentés de 10% à cet effet, une hausse assumée par l’Etat, mais aussi par les assureurs.

C’est ensuite à l’établissement lui-même de gérer cette entrée d’argent supplémentaire comme bon lui semble. «Je crains que cela ne soit pas suffisant. Jusqu’ici nous avions dû aussi utiliser nos fonds propres. Cette situation ne pourra pas perdurer», s’inquiète Robert Paul Meier. D’ailleurs si le compte d’exploitation, pour l’année 2011, est équilibré, l’exercice se solde sur un déficit de 1,8 million, que l’on peut attribuer à ce prélèvement dans les fonds propres et à des ajustements relatifs aux exercices antécédents.

 

Une activité en hausse constante dans tous les secteurs

Plus de naissances et d’interventions

Les EHNV ont enregistré un peu moins de 72 000 hospitalisations de soins aigus et de psychiatrie en 2011, soit une hausse de 1,7%. La chirurgie ambulatoire a connu une augmentation de ses activités de 23% (2249 interventions). Même évolution positive pour la réadaptation (+5,6%) et l’hébergement médico-social (+5,2%).

Mais c’est la maternité qui a enregistré la progression la plus impressionnante, avec un nouveau record de 1066 naissances (+25%). La nouvelle garde pédiatrique d’Yverdon répond visiblement à un besoin puisqu’en 2011 plus de 1500 personnes ont fait appel à elle, soit 30 consultations par week-end, ce qui a permis de désengorger un peu les urgences, qui malgré tout continuent à accueillir de plus en plus de patients (+13%).

L’unité hospitalière dédiée à l’anorexie et la boulimie affiche, elle aussi, complet et un agrandissement de ce service n’est pas à exclure dans les années à venir.

Sonia Délèze