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Une vitrine sur le savoir-faire digital
Yverdon, 30.08.19, Y PArc, Numerik Games, Transformers. © Carole Alkabes

Une vitrine sur le savoir-faire digital

2 septembre 2019 | Edition N°2572

Yverdon-les-Bains – Les novices comme les férus de culture numérique se sont donné rendez-vous au Numerik Games Festival, ce week-end. Ils ont assisté à l’effervescence helvétique dans ce domaine.

Les arcades ont réuni différentes générations. Certains visiteurs sont restés des heures accrochés  à l’écran en jouant avec Street Fighter II, à l’image de Jonathan Ingargiola et Matthieu Pelley. © Carole Alkabes

Les écrans sont éteints, les arcades débranchées et les tenues de cosplays rangés, Y-Parc retrouve sa tranquillité après trois jours de fête au Numerik Games Festival. La manifestation, qui achevait hier sa quatrième édition, entendait présenter la magie du numérique dans toute sa variété. L’occasion pour beaucoup d’acteurs locaux de présenter leur savoir-faire et pour les visiteurs de découvrir une richesse qu’ils méconnaissent parfois

Festival plus compact

Les festivaliers déjà présents l’année passée n’ont pas dû être déboussolés. Des arcades à la grande tente abritant la scène, la manifestation a gardé ses repères et son aspect «comptoir». L’allée centrale était davantage animée et les stands de nourriture centralisés. Aussi, la zone Nintendo, autrefois présente dans les bâtiments adjacents, a été rapatriée sous la tente. Une répartition spatiale qui donnait au festival une allure plus compacte, moins ambitieuse en taille, mais plus lisible et plus vivante.

Cette année encore, le Numerik Games Festival a tablé sur un programme hétéroclite pour s’assurer que tout le monde y trouve son compte. «Nous sommes ici pour découvrir, expliquait Sonia Christ, qui venait de battre à plate couture son compagnon sur un jeu développé par l’École cantonale d’arts de Lausanne. Et d’ajouter: «Les projets des étudiants sont très intéressants, ainsi que les conférences. Je veux absolument voir le groupe de danse japonais!»

Ainsi, nombreuses étaient les familles à flâner dans le festival. «C’est intéressant et c’est ludique», confiait Gisèle Grataloup, venue de France retrouver ses enfants et petits-enfants. Invitée au festival par sa famille, elle assure qu’elle ne serait pas venue d’elle-même. Sa fille, Delphine Grataloup, saluait le succès intergénérationnel du Numerik Games Festival. «Mon père est en train de jouer avec mon mari!» Toutefois, certains parents ne le cachaient pas: «Nous sommes venus avec notre fille de 10 ans et sa copine. On a fait de tout, mais on trouve que c’est plus pour les enfants que pour nous», a lancé Veronica Ojica, 38 ans.

Les exposants comptaient pourtant sur cette curiosité. Pour Pierre-Bernard Castelier, membre des Fablabs, ces ateliers qui prêchent la débrouille mécanique, «l’important est de faire connaître notre monde, car nous prônons la transmission des connaissances par la technologie». Même son de cloche pour la Haute école d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud: «Nous cherchons à montrer au public ce qui se passe dans les laboratoires de recherche», développait Laurent Bolli, professeur associé. Des étudiants des écoles d’art romandes ont aussi présenté leurs travaux, dont certains inspirés du folklore suisse. La Fédération suisse d’e-sport, qui cherche à faire un pont entre le monde de la compétition vidéoludique et celui des développeurs du pays, a organisé un tournoi de jeux estampillés Swiss made. Vendredi soir, le Canton a d’ailleurs attribué son premier soutien public à de jeunes développeurs du cru.

Un ancrage local qui a certainement fait le sel de cette édition du Numerik Games Festival. À voir désormais si la cinquième mouture saura continuer sur sa lancée tout en sachant se renouveler.

Guillaume Guenat