Valentin et Sylvain Fridelance, fers de lance du Tryverdon
7 juin 2013Triathlon – Les deux talentueux triathlètes de Saint-Barthélémy portent désormais les couleurs du club de la Cité thermale, où ils poursuivent leur apprentissage ensemble, entraînés par Joël Maillefer. Rencontre avec deux frères complices.

Sylvain, 17 ans (le plus grand en taille, mais le plus jeune), et son frère Valentin Fridelance, 21 ans, sont deux des meilleurs espoirs du triathlon romand.
«Quand Sylvain se rapproche de moi, bien sûr, ça me titille. Mais au fond de moi, je suis content. Ça veut dire qu’il progresse.» Valentin, l’aîné, et Sylvain Fridelance, sont non seulement frères et partenaires d’entraînement, mais avant tout complices. Le duo de Saint-Barthélémy est le nouveau fer de lance du Tryverdon. Malgré les quatre ans qui les séparent, les deux triathlètes sont très proches l’un de l’autre et se poussent à se dépasser. «L’entente est parfaite», ose même le grand frère de 21 ans.
Le triathlon, ils y sont venus par curiosité, alors qu’ils pratiquaient l’athlétisme. Entraîné par des copains qui voulaient s’essayer à la discipline, Valentin a fait le premier pas, suivi une année plus tard par son frère. «On est ensuite venus au triathlon progressivement», se souvient l’aîné.
Une dizaine d’années plus tard, tous deux se retrouvent au Tryverdon, club que Sylvain a rejoint en 2012 déjà, une année avant son frère. Le benjamin a changé d’entraîneur, désormais coaché par Joël Maillefer, qui distille son savoir au club yverdonnois, d’où sa venue dans la Cité thermale.
Rythme d’enfer
Leur niveau devenu presque identique, à présent que Sylvain a 17 ans, leur permet à présent de s’entraîner un maximum ensemble. Ce d’autant plus qu’il sont, depuis cette année, suivis par le même homme. Ils s’astreignent à un rythme d’enfer: deux entraînements quotidiens, avec un jour de pause chaque semaine. Ils participent aussi à deux des trois entraînements hebdomadaires du Tryverdon, où ils côtoient «la super équipe» du club.
Un rythme que les deux s’imposent, tout en poursuivant leurs études. A l’Université de Lausanne pour le plus âgé, au Gymnase sportif pour le second, ce qui lui permet d’avoir des horaires aménagés.
«Sylvain est plus fort que ce que j’étais à son âge», souligne son grand frère. Si Valentin a fait partie des cadres nationaux de la relève, il était «toujours un peu limite», reconnaît-il, alors que Sylvain jouit d’un meilleur statut.
Une leçon difficile en France
Ce dernier a déjà débuté sa saison il y a quelques semaines, en Coupe d’Europe juniors, à Vierzon, en France. Une course qui ne s’est pas du tout bien déroulée pour lui. Après avoir eu froid dans l’eau, il a tiré le peloton tout le long pour revenir sur la terre, payant ses efforts en explosant totalement en course à pied. «Qui me permet habituellement d’aller chercher un résultat», regrette-t-il, ayant bien retenu la leçon de son erreur tactique.
Cette année, le jeune triathlète du Gros-de-Vaud visera un podium sur le circuit national et aux Championnats suisses de sa catégorie d’âge. De bons résultats doivent lui permettre de se qualifier pour des manches internationales. Les choses sérieuses se poursuivent demain, à Zoug, où les juniors s’élanceront en même temps que les pros. «Et c’est déjà une des courses les plus importantes, puisqu’elle est qualificative pour une épreuve en Allemagne», se réjouit-il.
Un nouveau départ
Après avoir contracté une déchirure musculaire -il est en sport à l’Unil-, Valentin va, lui, débuter sa saison demain, avec les pros bien sûr. Il va donc s’élancer sans repère sur cette course qui fait figure de Championnats suisses de sprint. «J’espère avant tout avoir de bonnes sensations, glisse-t-il. Le but, pour moi, est de garder le contact avec les pros pendant mes études, qui devraient être terminées dans deux ans.» Alors, il pourra se consacrer à son sport, après avoir connu des années plus difficiles depuis qu’il a commencé l’Université. «Je veux montrer que j’existe encore, lance-t-il. Il y a aura une Coupe d’Europe à Genève en juillet. J’espère y cartonner, pour retrouver le cadre national.»
C’est aussi pourquoi il a décidé de suivre son petit frère à Yverdon cette année, entraîné par Joël Maillefer, «pour repartir sur de nouvelles bases. Pour rebondir». Et pour cela, il sait qu’il aura plus de chances avec son frère à ses côtés. Pour le rattraper, le pousser à se dépasser.