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Vers une fusion raisonnable

31 janvier 2025 | Textes: Jean-Philippe Pressl-Wenger | Photos: Duperrex-A
Edition N°3882

Réunie aujourd’hui en assemblée générale à Suchy, l’Association des planteurs de betteraves à sucre de la plaine de l’Orbe va au-devant de changements structurels, dans un climat de travail qui reste tendu pour les producteurs.

«Plus forts ensemble!» Ce pourrait être le slogan des partisans de la fusion évoquée dans l’ordre du jour de l’assemblée générale  de l’Association des planteurs de betteraves à sucre de la région de la plaine de l’Orbe. En effet, à Suchy ce matin, les membres seront informés des derniers développements concernant le projet de fusion entre la section urbigène et celle de la région Venoge – La Côte – Genève. Cette fusion, qui pourrait être entérinée lors d’une assemblée générale extraordinaire, probablement à la fin du mois de mai, donnerait naissance à un acteur majeur dans la branche. Si cela devait se faire, la nouvelle section réunirait environ 600 exploitants et représenterait ainsi pratiquement les trois quarts des cultivateurs de betteraves du canton de Vaud.


Steve Montandon: «Cela permettra d’optimiser les ressources»

Vous êtes le président de l’Association des betteraviers de la plaine de l’Orbe. Pourquoi proposer cette fusion aujourd’hui?

Il y a deux raisons. Tout d’abord, cela permettra d’optimiser les ressources, d’être efficients à une plus large échelle et d’avoir logiquement plus de poids dans les discussions. Ensuite, comme de nombreuses associations, il devient de plus en plus difficile de trouver des gens qui sont prêts à s’engager.

Quel est le gros dossier qui vous occupe actuellement?

Là aussi, on doit travailler sur deux plans qui sont liés. Tout d’abord un axe financier concernant le changement d’affectation ou de provenance des subventions. Celles que nous recevions du Plan phytosanitaire vaudois devront bientôt venir du Plan climat cantonal. Il s’agira de proposer des mesures concrètes pour réduire encore l’impact carbone de la betterave et d’optimiser l’utilisation du sol.

Une question à régler donc sur le plan cantonal. Et pour le deuxième axe, de quoi s’agit-il?

Le deuxième défi se joue au niveau national. Aujourd’hui, les industriels n’ont besoin d’intégrer plus que 50% de sucre indigène pour avoir le droit d’apposer la petite croix fédérale indiquant la «swissness» du produit. Par ailleurs, la Suisse est passée sous le seuil de 50% d’autosuffisance en sucre pour les besoins de l’industrie alimentaire. Une des raisons réside dans la perte de production liée à l’abandon de plusieurs molécules de synthèse sans alternative disponible. Cette décision a engendré l’arrivée de nouvelles maladies et de nouveaux ravageurs.

Malgré les défis qui vous attendent, comment se porte la branche à l’heure actuelle?

Pour l’instant, ce qui sauve encore la betterave suisse demeure les subventions de la Confédération. D’autre part, la betterave reste une culture spécifique où les associations possèdent encore une influence sur le prix payé aux producteurs. La transformation et la distribution s’effectuent via Sucre Suisse SA, FENACO par exemple n’intervient pas. Avec des partenaires comme Economie sucrière vaudoise ou encore la Fédération suisse des betteraviers, nous pouvons encore avoir un impact au niveau politique.

A quoi devez-vous également rester attentifs au niveau politique?

Nous devons garder un œil sur la volonté de réduire la surconsommation de sucre. Il est important que les mesures touchent les sucres cachés, notamment dans les produits importés, et pas seulement les produits suisses. Nous devons pénaliser le sucre importé de façon cachée qui ne respecte pas nos normes de production.