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Vittorio Bevilacqua n’est plus l’entraîneur d’Yverdon Sport

7 avril 2015

Football – 1re ligue • Le Tessinois a été relevé de ses fonctions, vendredi dernier, au lendemain de la défaite concédée contre Bavois (6-2). Le président Mario Di Pietrantonio estime que son message ne passait plus.

Vittorio Bevilacqua a assurément marqué l’histoire d’Yverdon Sport.

Vittorio Bevilacqua a assurément marqué l’histoire d’Yverdon Sport.

Vittorio Bevilacqua ne s’assiéra plus sur le banc du Stade Municipal. Vendredi dernier, au lendemain de la défaite concédée contre le FC Bavois (6-2, lire compte-rendu en page suivante), le président Mario Di Pietrantonio a relevé son entraîneur de ses fonctions. «Nous avons eu une longue discussion, lui et moi. A mon avis, le courant ne passait plus avec l’équipe, justifie-t-il. J’étais très inquiet pour la suite. Cela ne pouvait plus aller en s’améliorant.» Dimanche, depuis le Tessin, le technicien se disait «très déçu, attristé», tout en affirmant qu’il respectait la décision du président du club.

Relations intenses

Il conteste toutefois les motifs qui ont motivé le choix. «Je peux accepter tous les reproches, mais pas qu’on me dise que cela ne passait pas avec les joueurs», lâche-t-il. Vittorio Bevilacqua a toujours eu des relations très intenses avec ses protégés, lui qui est capable de leur «remonter les bretelles» de manière très virulente et de tomber dans leurs bras quelques minutes plus tard. «Moi, mon système, c’est de mal parler aux gens», assume-t-il. Et il est convaincu qu’il n’y avait pas de problème insoluble dans son vestiaire. «Depuis vendredi, j’ai reçu beaucoup de messages de soutien de la part des joueurs, qui m’assurent qu’ils regrettent la situation», précise-t-il.

Mario Di Pietrantonio, lui, estime qu’un point de non retour avait été atteint. «Je ne vois pas comment il pourrait remonter le moral de l’équipe», lance-t-il. La claque reçue à Bavois a-t-elle pesé dans la balance? «Oui, mais ce n’est pas tant le résultat que l’attitude des joueurs que je retiens, le manque de réaction…» Il assure que le tempérament bouillant de Vittorio Bevilacqua -qui dit de lui-même qu’il n’est «pas facile à gérer»- n’est pas entré en ligne de compte dans sa décision: «Moi, je n’ai jamais eu de problème avec lui. Nous nous sommes toujours bien entendus et j’espère que cela va continuer.»

Le Tessinois avait repris les rênes de l’équipe en septembre 2013, pour son troisième passage dans la Cité thermale, après deux aventures en Challenge League. Sous sa conduite, l’équipe a terminé septième du dernier championnat de 1re ligue et était encore deuxième du classement à Noël.

Printemps difficile

Aujourd’hui, l’équipe est sixième, à trois points de la deuxième place, synonyme de participation aux finales. Donc toujours dans le coup, malgré une reprise en demiteinte, avec quatre points en quatre matches. «C’est exactement la même entame que l’automne dernier », rappelle Vittorio Bevilacqua. Il explique ce début de deuxième tour par une préparation rendue difficile par les conditions, par l’absence de certains cadres lors du camp d’entraînement organisé au Maroc ou, encore, par le fait que son milieu de terrain, qui a dû être redessiné (départ de Demiri, blessure de Jankuloski), n’a pas encore retrouvé son rendement. «Je pensais pouvoir régler la situation, mais le club en a décidé autrement, regrette Vittorio Bevilacqua.

Pour lui, même s’il loue son engagement sans faille sur le terrain, Sacha Margairaz -à la fois capitaine de l’équipe et impliqué au sein du marketing du club- a eu une influence dans l’affaire, ce dont se défend le président Mario Di Pietrantonio. «Je suis proche de l’équipe et je vois clair, assure-t-il. Ma décision n’était pas facile à prendre, je ne l’ai pas arrêtée en dix minutes, mais, à mon sens, elle s’imposait. Pour moi, le message de Vittorio ne passait plus, malgré ses efforts.»

Voilà donc le point final des aventures d’YS sous Vittorio Bevilacqua, un entraîneur qui a assurément marqué le club. «Ce qu’il me reste, c’est que je pense qu’une partie de la progression des joueurs, c’est grâce à moi», conclut-il.

 

Demarque ad interim

En attendant que le successeur de Vittorio Bevilacqua soit connu, Philippe Demarque (coordinateur de la Commission juniors YS et région) assurera l’interim, en tout cas au niveau des entraînements. «A l’heure actuelle, je ne sais pas si nous auront choisi quelqu’un d’ici le match de samedi, contre Azzurri 90 Lausanne, précise le président Mario Di Pietrantonio. Dans l’idéal, nous aimerions un entraîneur-formateur, pour encadrer la progression de nos jeunes.»

Lionel Pittet