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YF aura une couronne à reconquérir

30 novembre 2018 | Edition N°2386

La Servettienne Sandy Maendly a fait très mal à Yverdon Féminin en inscrivant l’unique but du derby romand dans les arrêts de jeu, mercredi au stade municipal.

 

Voilà plus d’une décennie qu’Yverdon Féminin représente fièrement les couleurs de la Suisse romande dans l’élite du football féminin. Depuis la saison 2006/2007, la LNA n’a connu d’autre pensionnaire romande que les Nord-Vaudoises. Il y a eu les heures de gloire, des moments plus compliqués, mais les filles de la présidente Linda Vialatte sont toujours là, douze ans plus tard.

Depuis l’été dernier et la promotion de Servette Chênois, Yverdon n’est toutefois plus seul de ce côté-là de la Sarine. Si cela a créé une rivalité particulière entre Vaudoises et Genevoises? «Pas vraiment. En fait, de notre côté, on voit cela d’un bon œil. Une deuxième équipe romande en LNA, c’est super positif pour la région», glissait l’éternelle arrière yverdonnoise Mirjana Pajovic.

Mettre le rival derrière… ou GC

Le problème, c’est que les deux formations n’ont pas les moyens de rivaliser avec les grosses écuries, même si ce n’est peut-être qu’une question de temps dans le camp grenat. Pour cette saison, en tout cas, Yverdonnoises et Servettiennes n’ont quasi pas le choix pour survivre: mettre la rivale derrière, quitte à la condamner à la culbute. «Dans un monde parfait, on se sauve toutes les deux et GC coule», lâchait Mirjana Pajovic. Un scénario idéal et crédible, les Zurichoises luttant aussi pour leur survie dans l’élite depuis quelques années.

Reste que le salut d’Yverdon Féminin risque bien de passer par une reconquête de la couronne de meilleure formation romande. Car mercredi soir, toutes admirables que se soient montrées les protégées d’Admir Bilibani, Servette Chênois a un peu plus assis sa domination. D’une façon très cruelle, certes (Sandy Maendly a inscrit l’unique réussite de la rencontre à la 91e minute), mais pas imméritée.

Rapport de forces défini

Attention, Audrey Riat et ses coéquipières auraient tout à fait pu faire la différence en première mi-temps et repartir avec au moins un, voire trois points. Qendresa Krasniqi (quel match, encore une fois!) a notamment bénéficié d’une chance en or, bien placée dans la surface, mais son envoi est parti directement sur la gardienne adverse. Toujours est-il que la fantastique réalisation de Maendly – passe en retrait venue de la gauche, reprise directe des vingt mètres sous la latte – n’est pas tombée de nulle part et a mis en évidence un certain rapport de forces entre les deux équipes.

Bas de classement disputé

Yverdon Féminin possède maintenant dix-huit parties pour tenter de l’inverser, ou en tout cas de le diminuer. La situation n’a absolument rien de dramatique pour l’heure. YF ne compte que trois longueurs de retard sur GC, avec deux matches en moins, et cinq sur Servette (une rencontre en moins). Le calendrier des Nord-Vaudoises avant la trêve n’a rien d’aisé – Zurich (1er), Lugano (2e) et Bâle (5e) –, mais celui de leurs concurrentes directes non plus. Les filles d’Admir Bilibani sont loin d’avoir déjà partie perdue. Et en plus, elles possèdent un atout de choix par rapport à leurs rivales: la lutte pour leur survie, elles connaissent mieux que personne.

 

Yverdon FémininServette Chênois 0-1 (0-0)

But: 91e Maendly 0-1.

YF: Zurkinden; Spälti, Riat, Pajovic; Tamburini, Staffoni, Muino (75e Boccali), Bodenmann (63e De Piccoli), Nkamo; Krasniqi, Rahm (90e Vilela). Entraîneur: Admir Bilibani.

Servette: Silva; Faure, Sciboz, Felber, Laaroussi; Di Pasquale (37e Colville), Serrano, Maendly, Duclos, Tufo (79e Jakupi); Sarrasin (92e Pezzotta). Entraîneur: Eric Sévérac.

Notes: Stade municipal, 200 spectateurs. Arbitrage de Jan Siegrist, qui avertit Colville (41e, jeu dur), Nkamo (86e, jeu dur).

Florian Vaney