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«YS ne renonce jamais à attaquer»
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«YS ne renonce jamais à attaquer»

15 février 2023

Vittorio Bevilacqua suit avec attention l’actualité d’Yverdon Sport, un club toujours cher à son cœur. Il salue particulièrement le travail de Marco Schällibaum, qu’il estime être le premier responsable des résultats actuels.

Il est plutôt rare que des entraîneurs professionnels disent du bien de leurs collègues, tant la jalousie peut être féroce dans ce milieu où les places sont chères. «Mais moi, je suis bientôt hors-circuit», sourit Vittorio Bevilacqua, qui n’hésite pas à citer le travail de Marco Schällibaum comme raison principale de l’excellent parcours d’Yverdon Sport. L’entraîneur de La Sarraz-Eclépens reste très apprécié du public yverdonnois, qui n’oublie pas le spectacle présenté lors de ses divers passages à la tête d’YS, notamment au cours de la saison 2008-09, terminée à une épatante 4e place sur 16 en Challenge League, loin devant Lausanne, Thoune et Servette, notamment.

 

Mister, que vous inspirent les résultats d’Yverdon Sport, co-leader de Challenge League?

Déjà, j’aimerais dire qu’Yverdon Sport est toujours dans mon cœur, même si parfois les gens me disent qu’ils ne me voient plus au stade. Mais c’est parce qu’YS joue très souvent le vendredi soir et que j’ai l’entraînement avec La Sarraz! Je regarde tout à la télévision et je me tiens au courant. Ce que j’ai envie de dire à ce sujet, c’est que les dirigeants font tout juste depuis trois ou quatre ans, d’abord en confiant l’équipe à Jean-Michel Aeby, qui a rempli sa mission, monter en Challenge League. Ensuite, il y a eu Uli Forte, un grand nom du football suisse, même si je n’ai pas toujours été en accord avec sa philosophie de jeu. Et aujourd’hui, Marco Schällibaum, qui a eu du succès partout où il est passé et qui présente un football attractif, constamment tourné vers l’avant. Le public yverdonnois a de la chance et doit en être conscient. Il faudrait juste un peu plus de monde au stade… Les gens qui aiment Yverdon Sport devraient être reconnaissants de ce qui se passe. Sans Mario Di Pietrantonio, le club serait amateur aujourd’hui. Trop de monde oublie de lui dire merci.

A qui revient le mérite de ces excellents résultats?

Aux joueurs et à la philosophie de leur entraîneur. J’ai du plaisir à voir jouer Yverdon, comme les spectateurs. Prenez le dernier match: on peut se dire qu’Aarau était faible, mais je pense surtout qu’Yverdon ne renonce jamais à attaquer et que c’est payant. J’adore la philosophie de jeu de Marco Schällibaum, et cela se voit que les joueurs adhèrent.

Un joueur cadre comme Ali Kabacalman était l’un des meilleurs du premier tour et il n’a commencé aucun match en 2023. Comment gérer cette concurrence?

C’est vrai, il ne jouait pas du tout avec Uli Forte, mais son profil de joueur très technique et créatif plaît bien à Marco Schällibaum. Mais il a gagné trois matches en 2023 avec Silva et Nehemie Lusuena au milieu, donc il a raison, point. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’Ali Kabacalman est un excellent joueur et qu’il aura à nouveau l’occasion de le prouver. Regardez Lusuena ou Nicolas Gétaz: ils ne jouaient pas en début de saison et ils ont été bons dès qu’ils sont entrés dans l’équipe. Le mérite leur en revient, mais c’est aussi le signe que le groupe réagit bien. Les remplaçants ne sont pas à la cave, c’est de nouveau un bel exemple de gestion de la part de l’entraîneur.

Les questions autour de la vente du club peuvent-elles perturber le travail de l’entraîneur?

De l’extérieur, j’ai envie de dire oui. Mais dans les faits, non. C’est encore plus fort, cela veut dire que Marco Schällibaum a su créer une bulle pour protéger l’équipe et laisser ces choses de côté. Si je suis entraîneur et que je lis dans les journaux que le club va peut-être changer de mains, sans doute que me poserais des questions, mais lui parvient à en faire abstraction et ses joueurs ne semblent pas perturbés. En tout cas, ils ne le montrent pas.

Mardi, vous êtes revenu pour la première fois au Stade municipal en tant qu’adversaire. Que pensez-vous des nouvelles infrastructures?

Je ne trouvais même pas le vestiaire, il était au deuxième étage, je n’avais pas l’habitude (rires)! Ce stade est toujours magique pour moi, mais c’est vrai qu’il a bien évolué, il y a plus de vingt vestiaires, des bureaux, un restaurant, la zone VIP. A l’époque, le bureau de l’entraîneur était coincé sous le toit, contre la buvette! C’est devenu un bel outil qui sera bientôt, je l’espère, un stade de Super League.

 

La faillite de Chiasso, une bonne nouvelle pour son club

 

Vittorio Bevilacqua a un grand défi à relever au FC La Sarraz-Eclépens, qu’il a repris en cours de saison: assurer le maintien en 1re ligue. Actuellement avant-derniers du groupe 1, les Sarrazins ont accueilli la faillite du FC Chiasso comme une bonne nouvelle, puisque le retrait du club tessinois du championnat de Promotion League aura comme effet collatéral que seuls cinq clubs de 1re ligue seront relégués en 2e ligue inter à l’issue de la saison au lieu de six.

En clair, le «meilleur 15e» des trois groupes sera sauvé. Or, La Sarraz est aujourd’hui 15e du groupe 1 et il serait assez ironique que Vittorio Bevilacqua atteigne son objectif cette année grâce à la faillite du club dont il est une personnalité importante, lui qui y a joué quatre saisons en LNA, de 1978 à 1982. «Ce qu’est devenu Chiasso m’attriste. J’y ai passé les meilleures années de ma vie de footballeur», regrette l’Italo-Suisse de 64 ans, qui a ensuite joué en LNA à Servette et Vevey.

 

Un match de préparation à l’aveugle face à YS

 

La Sarraz-Eclépens a affronté Yverdon Sport mardi soir au Stade municipal, s’inclinant 1-2 alors que… personne n’y voyait rien à cause du brouillard! L’arbitre et les deux équipes ont convenu après quelques minutes que deux périodes de vingt-cinq minutes seraient amplement suffisantes dans cette «peuf».

Marco Schällibaum voulait profiter de ce match pour donner du temps aux joueurs moins utilisés depuis le début de l’année, comme Ali Kabacalman, Lirik Vishi, Christian Zock et Sandro Theler, pour ne citer que ceux-là, mais l’entraîneur d’YS n’aura pas vu grand-chose de leur performance. «Même si je mets mes lunettes je ne vois rien», a plaisanté le coach en début de match. Les buts d’YS ont été marqués par Miguel Rodrigues et Saliou Thioune. La Sarraz-Eclépens a répliqué par Islin Ntongo.

Tim Guillemin