«Yverdon a permis au championnat de s’améliorer»
22 mai 2025 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Michel DuvoisinEdition N°La Région Hebdo No 12
Alexandre Farina vivra sa quatrième finale consécutive en LNA avec le RC Yverdon, samedi au Stade municipal. La dernière pour le technicien français, qui quittera le club à la fin de cette saison.
Alexandre Farina, vous vivez votre dernière semaine au RC Yverdon…
J’en parlais juste avant, ce sont les derniers jours, puis ce sera terminé avec le club. Peut-être qu’après j’aurai une ou deux semaines pour fêter la victoire, espérons-le! Rien n’est toutefois acquis, on respecte notre adversaire, Hermance, mais ce serait bien de terminer comme ça.
Vous avez passé quatre ans sur le banc du XV de la Cité thermale, pour autant de finales. Quelle série!
On en a même six sur huit possibles, en comptant les deux finales de Coupe de Suisse disputées. C’est sûr que quand Kacper Lawski et Geoffrey Grange (ndlr: des joueurs de l’équipe) m’ont fait venir ici, si on m’avait assuré qu’on ferait un tel parcours, j’aurais tout de suite signé. Cette régularité, c’est ma plus grande fierté pour tous ceux qui ont travaillé avec moi. Même si on aurait malgré tout pu gagner plus, ce qui a été accompli, ce que j’ai vécu ici, est déjà énorme.
Comment appréhendez-vous cette dernière finale de samedi?
Je mets de côté le fait que ce soit ma dernière. Je l’appréhende très positivement, on travaille normalement, on arrive à un point où on a autant de blessés que les autres années, comme toutes les équipes. On aborde ce match avec l’expérience qu’on a de jouer sur cette grande pelouse d’YS, en essayant de gommer les petites erreurs commises par le passé.
Justement, quelle est la formule pour ne pas revivre le scénario de l’an dernier, et la défaite d’un point contre Nyon?
A mon âge et avec mon expérience, je prends cette échéance comme un rendez-vous normal. Il y a juste des choses, par exemple tactiques, sur lesquelles plus appuyer. Sincèrement, il n’y a pas qu’une formule: il y a la formule Farina, la formule Patrick (ndlr: Tirello, son adjoint)… La formule, c’est être fort le jour J, être collectif. Et le staff, on essaie de mettre tout ça en place.
Quel souvenir gardez-vous de ces quatre saisons passées en Suisse?
Un très bon souvenir, avec des résultats plus que positifs. Le niveau a augmenté durant ces quatre ans. Justement, en réaction au fait qu’on a essayé d’avoir cette régularité, les autres ont recruté. Le club d’Yverdon a permis au championnat suisse de s’améliorer. Car la première année, on a survolé, alors qu’on n’avait pas un banc très fourni. On l’a eu les années suivantes, mais les autres ont progressé. La preuve, cette année, le dernier est allé faire des résultats chez le 2e, le 3e, des choses qui n’existaient pas à ma première saison. Je pense que ça va continuer ainsi, et je l’espère pour le rugby, dans ce pays où le hockey et le foot sont rois.
Et humainement, que gardez-vous de cette période?
Ça a été une belle aventure. Le président m’a fait confiance du début à la fin. Au terme de la saison dernière, j’ai été très propre en lui annonçant qu’il avait un an pour recruter mon successeur, que je voulais partir. Je souhaitais être réglo pour rendre au club ce qu’il m’a donné. J’insiste sur ce point, mais les bons souvenirs, c’est cette régularité. On est le seul club à avoir atteint le dernier carré, la finale tous les ans. C’est une fierté pour moi, les joueurs, le staff, la ville. Je trouve génial que les gens prennent le journal et se disent: «Tiens, le club de rugby est en haut depuis un petit moment!» C’est très gratifiant pour tous ceux qui appartiennent au club.
Quel souvenir souhaiteriez-vous laisser de votre passage?
Deux championnats en quatre ans! Gagner cette deuxième finale de championnat après celle de 2022, c’est ce dont je rêve. Après, le reste, c’est du détail: je préfère que tout le monde lève le trophée plutôt que moi je le fasse.. J’ai transpiré pour ce club, j’ai tout donné, comme beaucoup des joueurs, comme le président. On a formé une belle équipe, on a tout donné. Je pense que mon départ fait figure de fin de cycle, je le ressens ainsi. Il y aura des changements: le nouveau coach, Simon Maisuradze – avec qui ça va bien le faire –, un nouveau départ, une nouvelle méthode… Il va se passer quelque chose, et je crois que c’est très bien ainsi. On n’est pas irremplaçable, on a fait notre job, et d’autres prendront le relais.
Le RCY a deux titres à gagner
Huit matches sont au programme des finales du rugby suisse, samedi au Stade municipal. C’est la quatrième année consécutive qu’Yverdon reçoit l’événement, organisé par la Fédération suisse de rugby, en collaboration avec le RCY. Le club yverdonnois tentera de décrocher deux titres: celui d’Excellence A, le championnat des réserves, à 12h30 contre Nyon II, et celui de LNA, à 17h30 face à Hermance.
Billets disponibles au stade samedi (20 fr.), ou dès à présent (15 fr.) via le site de la fédération: www.suisserugby.com.
Revanche à prendre
«On va tout faire pour gagner ce dernier round, afin d’être au sommet du rugby suisse une deuxième fois», lance Alexandre Farina, en évoquant la finale de samedi contre Hermance. Un adversaire valeureux, que le coach du RCY apprécie: «C’est un des clubs avec les meilleures valeurs du rugby suisse. On a un peu la même philosophie. C’est une famille, très soudée.» Yverdon a néanmoins une revanche à prendre, après la courte défaite en finale de Coupe de Suisse de 2024.