Yverdon avait perdu après 8 minutes

Hockey – Playouts de 1re ligue – Dominé 5-1 par Villars mercredi, le HCY a manqué sa première chance de se sauver. Plus que le résultat, c’est la manière qui inquiète.

Moritz Pfäffli va chercher le palet au fond de ses filets, dépité. Un geste qu’il a répété cinq fois en 40 minutes mercredi.

Quand vous êtes menés 3-0 après 8 minutes de jeu, alors que vous jouez contre la relégation, c’est que vous allez passer une mauvaise soirée. Mercredi, les Yverdonnois sont passés totalement à côté de leur match, pourtant si important, à Villars. Facile vainqueurs 5-1, les locaux reviennent ainsi à une longueur (2-1 pour Yverdon) dans la série pour le maintien.

Depuis le début de la saison, l’équipe de la Cité thermale est victime de trous noirs inexplicables. A plusieurs reprises, elle a réalisé des matches tout bonnement indignes, à des années lumières de ce qu’elle présente en temps normal. Largessses défensives et complaisance dans les duels : la prestation du HC Yverdon dans les Alpes vaudoises ne se résume à pas grand-chose. «On a fait tout faux ce qu’on pouvait faire faux», regrettait le gardien Pascal Streit, qui a suppléé un Moritz Pfäffli devenu très ordinaire après deux tiers de calvaire. A vrai dire, la performance du géant alémanique, qui a gardé sa cage inviolée dans le dernier vingt, est un des seuls points positifs de la soirée côté nord-vaudois.

Même réduits à neuf attaquants et quatre défenseurs (!), les Villardous se sont baladés sur la glace. On en veut pour preuve les innombrables traversées de patinoire d’Ermacora, jamais chatouillé par ses adversaires. Pas étonnant, dès lors, que Villars ait si rapidement pris les devants.

Le but de Chabloz, au terme d’une belle action collective, n’a été qu’un bref sursaut d’orgueil des hommes de Jiri Rambousek, alors qu’il y avait déjà un passif de trois réussites au tableau d’affichage. «On a laissé nos adversaires faire ce qu’ils voulaient, on n’a pas été présents physiquement, on n’a pas tiré au but. On n’a pas joué», reconnaissait Pascal Streit, incapable d’expliquer l’irrégularité affichée cette saison par le HCY. Ce qui est inquiétant, c’est la manière. Qui plus est à la lumière de l’enjeu d’un tel match. Durant la rencontre, on a senti beaucoup de frustration plutôt que de la révolte au sein de l’effectif yverdonnois.

Acte IV demain à Yverdon

A l’inverse, l’équipe a déjà prouvé plusieurs fois cette saison qu’elle était capable, au lendemain d’une performance indigeste et sans émotion, de retrouver tous ses esprits et son allant. Et Dieu sait s’il en faudra demain, pour conclure cette série. Car personne, ici, n’a envie d’envisager un nouveau déplacement à Villars pour le match couperet.

Acte III : Villars HC – HC Yverdon 5-1 (3-1 2-0 0-0) Yverdon mène 2-1 dans la série

Buts : 5e Dupraz (Müller) 1-0 ; 6e Ermacora (Dufresne) 2-0 ; 8e Kohli (Jelovac) 3-0 ; 14e Chabloz (Bochsler, Pasche) 3-1 ; 27e Vesin (Jelovac) 4-1 ; 40e Kohli (Jelovac) 5-1.

Villars : Dorthe ; Müller, Perlmann ; Jelovac, Dufresne, Rossel ; Ermacora, Bernasconi ; Rochat, Kohli, Dupraz ; Mülhauser, Marro, Vesin. Entraîneur : Laurent Rigolet.

Yverdon : Pfäffli (41e Streit); De Vasconcelos, Betschart ; Bochsler, Chabloz, T. Berthoud ; Reidick, Van Cleemput ; Campanile, Vioget, Joliat ; Tinguely, Pasche ; Vallotton, B. Berthoud, Deschenaux ; Sovilla ; Nicolet. Entraîneur : Jiri Rambousek.

Notes : Patinoire de Villars, 372 spectateurs. Arbitre : A. Durussel. Pénalités : 5×2’ contre Villars ; 4×2’ contre Yverdon. Villars sans Savioz, Iuliani et Gaillard ; Yverdon sans Neuschwander (armée), Deriaz (travail), Christinaz et Pizzirusso (blessés).