Saviez-vous qu’Yverdon-les-Bains a été une étape clé sur la route du sel?
Le premier gisement de sel sur le territoire de la Suisse actuelle a été découvert dans le canton de Vaud, à Bex en 1554. La Suisse n’avait donc à cette époque là, que la saline de Bex à disposition pour s’approvisionner en sel. Et ce n’était pas assez.
En revanche, les pays qui l’entouraient en étaient producteurs; ceux-ci investirent les marchés des cantons et se les disputèrent jusqu’au début du XIXe siècle. On réceptionnait donc à Yverdon le sel de Franche-Comté qui avait été charrié à travers le Jura par la Via Salina. Puis on le faisait convoyer jusqu’à Berne, qui administrait alors le Pays de Vaud.
Les rois de France ont utilisé le sel comme un moyen de pression sur les Bernois afin d’obtenir des mercenaires suisses de la part des cantons. Un contrat conclu en 1765 entre les Bernois et le roi de France Louis XV prévoyait d’ailleurs la livraison de 120 000 tonneaux de sel sur une période de vingt-quatre ans. Les Bernois ont alors construit en 1776 un bâtiment pour emmagasiner le sel à Yverdon. L’édifice sera, un siècle plus tard, transformé en caserne avant de devenir l’actuel tribunal. Hormis ce lieu, il ne reste aujourd’hui que très peu de bâtiments qui rappellent le passé salin de la ville d’Yverdon-les-Bains.
Les échanges franco-suisses vont durer jusqu’au début du XIXe siècle. Car en 1836, l’exploitant minier allemand Carl Christian Friedrich Glenck découvre un filon de sel à Schweizerhalle, à proximité de Bâle, après avoir creusé 17 forages dans huit cantons différents. Désormais autonome, la Suisse exploitera dès lors ses salines. Les Vaudois, quant à eux, s’approvisionneront toujours en « Or blanc » à la saline de Bex.
Mineurs de Bex. NotreHistoire.ch
Cet article a été réalisé par Lohan Meyer, élève de 10VG 8 à l’établissement secondaire d’Echallens, dans le cadre d’un stage de quelques jours dans votre journal.
