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Yverdon Féminin congédie Umberto Galeno: les explications
Arrivé l'été dernier dans la Cité thermale, Umberto Galeno ne sera resté que le temps d'un petit tour sur le banc d'Yverdon Féminin. © Jorge Fernandez

Yverdon Féminin congédie Umberto Galeno: les explications

12 février 2021 | Edition N°2891

Football – LNB Féminine Le club de la Cité thermale s’est séparé de son entraîneur. Les Yverdonnoises, actuellement à l’arrêt à cause de la pandémie, étaient pourtant en tête du championnat.

Que s’est-il donc passé dans les rangs d’Yverdon Féminin pour que le club décide de remercier Umberto Galeno malgré un début de championnat remarquable? «Certaines choses me sont revenues aux oreilles par les joueuses et le staff, lâche sobrement la présidente Linda Vialatte. J’avais l’impression qu’Umberto Galeno ne me faisait pas confiance. Il avait de la peine à communiquer et a fait des choses par derrière, malgré les valeurs d’YF et la direction que le club souhaite prendre, ce dont il avait été informé. Dans le foot féminin, on doit travailler avec tout le monde, même à notre niveau. On ne peut pas aller chercher des joueuses étrangères comme ça.»

Umberto Galeno se défend pour sa part d’avoir agi dans le dos du club: «J’ai approché certaines étrangères, oui, mais cela a été fait en accord avec le comité. Et ce n’était pas des footballeuses professionnelles, elles seraient venues pour travailler. J’ai même proposé d’apporter mon aide pour leur trouver de l’embauche. Je ne veux pas créer de polémique, mais quand on se sépare d’un entraîneur, c’est que ça ne va pas bien. Là, les résultats étaient excellents (ndlr: YF occupe actuellement le 1er rang de LNB avec 19 points récoltés en sept matches), et j’estimais que l’ambiance était bonne. Alors quand on m’a convoqué, je suis tombé des nues.»

Pour le technicien, le problème vient plutôt des choix opérés au moment d’établir ses feuilles de match: «La présidente n’a pas apprécié que je mette de côté des joueuses de longue date. Alors je n’ai peut-être pas bien communiqué avec ces filles, mais les éléments qui ne jouent pas beaucoup ne sont pas contents, c’est partout comme ça! Et j’ai toujours fait en sorte d’aligner la meilleure formation possible sur le terrain.»

Sept mois après le départ d’Admir Bilibani, Yverdon Féminin s’est donc une nouvelle fois mis en quête de la perle rare. «On veut trouver quelqu’un qui fasse la fin de saison plus l’exercice prochain en LNA. Enfin, on espère que ce sera en LNA! Une personne motivée, qui a une bonne connaissance du foot féminin et qui est prête à le défendre, qui a envie de s’engager à 120%. Et qui comprenne que l’équipe est jeune, avec quelques anciennes, et qu’on ne peut pas tout bousculer», appuie Linda Vialatte.

L’été dernier, les Yverdonnoises avaient eu besoin d’un peu de temps pour trouver leurs marques sous la houlette d’Umberto Galeno et s’habituer à son 4-3-3. Les joueuses de la Cité thermale avaient d’ailleurs égaré leurs seuls points de l’automne lors du premier match contre Lucerne (1-1). Un scénario qui, s’il venait à se reproduire, pourrait coûter cher à YF. Les Vertes sont en effet talonnées par Thoune, 2es avec 18 points et Rapperswil complète le trio de tête avec 16 unités, alors qu’il ne pourrait rester qu’une poignée de matches à disputer pour valider le classement (lire encadré). «C’est clair qu’il y a un risque, mais le groupe est là, solidaire, et on va faire notre possible pour pouvoir fêter une promotion en LNA. Pour nous, cette décision était la bonne solution.» Voilà qui est clair.

 

La moitié de deux ou trois tours pour être promues?

Tout comme son homologue masculin, actuellement en tête de Promotion League, Yverdon Féminin aurait beaucoup à perdre si les championnats considérés comme «amateurs» venaient à ne pas reprendre. L’Axa Women Super League (anciennement LNA) doit passer à dix équipes la saison prochaine, contre huit actuellement. Les deux premières formations de LNB seront donc promues, tandis que la 3e devra disputer un barrage contre la lanterne rouge d’AWSL. De plus, les classements peuvent être validés dès le moment où le 50% des matches de la saison ont été disputés.

Si, sur le papier, il ne manque ainsi que deux rencontres aux équipes de LNB pour avoir disputé la moitié de l’exercice 2020-2021, une zone d’ombre demeure. «Le championnat aurait initialement dû se jouer sur trois tours, mais les clubs ont accepté avant Noël d’en disputer seulement deux au vu du retard pris à cause du Covid, explique Linda Vialatte. Mais les prescriptions d’exécution sont, elles, toujours basées sur trois tours. Et les clubs menacés de relégation font évidemment pression pour que cela ne change pas.»

Et la présidente d’YF de déplorer le manque de nouvelles données par l’ASF: «Pour le moment, on sait juste qu’on est censées jouer en Coupe de Suisse début avril. Mais pour ça, il faudra avoir pu s’entraîner pendant au moins trois semaines avant. Et pendant qu’on est considérées comme du foot amateur – contrairement à la Challenge League – les équipes de LNA s’entraînent et jouent normalement. Les formations qui monteront à la fin de la saison seront donc péjorées. Et cela ne fait que creuser le fossé déjà important entre les deux premiers échelons nationaux.»

Muriel Ambühl