Yverdon: Rupture de collégialité autour d’un arbre

Les municipaux yverdonnois PLR François Armada et Christian Weiler ont communiqué qu’ils assumaient une rupture de collégialité autour du projet de la plantation d’un arbre sur la Place Pestalozzi.

Le jour même de la présentation par la Municipalité du préavis qui traitait de la plantation d’un platane au centre de l’emblématique Place Pestalozzi, au cœur de la vielle ville d’Yverdon-les-Bains, les deux élus de droite ont décidé de faire sécession. Les raisons mises en avant pour se désolidariser d’un projet à 100’000 francs sont multiples. Il y a d’une part un volet budgétaire: « 100’000 francs pour un seul arbre, dans un contexte budgétaire contraint, nous paraît difficilement justifiable », détaille le communiqué reçu. Toujours selon les municipaux de droite, l’arbre sur la place gênerait considérablement la tenue de manifestations, et abîmerait la « respiration précieuse au cœur du centre-ville ». Finalement, l’argument climatique afin de lutter contre les îlots de chaleur ne convainc pas Christian Weiler et François Armada. « Durant plus de onze mois, le climat est doux, tempéré, souvent frais, argumente encore le texte. Et c’est précisément au printemps et à l’automne que la Place Pestalozzi devient un lieu de vie particulièrement agréable. A ces moments, chaque degré compte et l’ensoleillement direct est recherché. »

La population est quand même en droit de se poser quelques question sur le choix de Christian Weiler et François Armada de forcer aujourd’hui une rupture de collégialité. Pourquoi le faire sur un sujet, certes symbolique mais secondaire, alors que les deux édiles PLR avaient l’occasion d’exercer cette rupture sur le sujet bien plus brûlant du parking souterrain il y a quelques semaines? « La place Pestalozzi reste un lieu symbolique fort et j’y suis très attaché, explique le municipal François Armada. J’aime l’histoire et l’architecture. Cette place est classée au niveau européen pour ses qualités urbanistiques, c’est son vide qui fait sa particularité. » Les deux élus PLR expliquent d’une même voix que dans le cas de la votation sur le parking de la Place d’Armes, ils estimaient, avec le contre-projet, qu’un parking souterrain à 600 places, comme ils le proposaient dans le préavis avant que ce dernier ne soit amendé, était encore envisageable.

Pour la majorité de la Municipalité, cette rupture de collégialité s’inscrit dans un processus logique. « Cela fait longtemps que l’on travaille sur ce sujet, et les sensibilités sur le caractère identitaire de la place Pestalozzi étaient assez claires dès le départ, rappelle le syndic Pierre Dessemontet. Cette annonce ne nous a donc pas surpris. »

Préavis ficelé

Dans la matinée, la Municipale Brenda Tuosto, secondée par des représentants de ses services avait présenté le préavis pour la plantation d’un platane sur la place yverdonnoise. Majoritairement soutenu par la population, selon le sondage de la ville et selon une étude indépendante effectué par M.I.S. Trend, le projet devrait être présenté au Conseil communal probablement en septembre prochain, éventuellement en octobre, tout dépendra du travail de la commission dédiée.