Yverdon Sport et Bavois à nouveau sur la même ligne de départ
2 août 2017Edition N°2050
Football – Promotion League – Le championnat reprend ce soir. Interview des entraîneurs Anthony Braizat et Bekim Uka.
«Nous sommes des néo-promus» Yverdon Sport
Anthony Braizat, vous avez connu la Promotion League à la tête de Servette en 2015-2016, avec une ascension à la clé. Quel souvenir gardez-vous de la division ?
C’est un championnat très disputé. Il y a un monde d’écart entre la 1re ligue et la Promotion League, que ce soit sur le plan de l’intensité, des duels, de la tactique, du physique et, tout bonnement, des joueurs. On arrive vraiment dans le monde semi-pro, face à des adversaires qu’il faudra contrer par un système bien huilé et la force individuelle. Cette année, compte tenu des moyens et des transferts réalisés, il y aura deux grosses écuries : Kriens et Nyon. Des équipes qu’on affrontera, d’ailleurs, aux deuxième et troisième matches.
Justement, est-ce une bonne chose de rencontrer les favoris en début d’exercice ?
Au moins, on sera immédiatement plongés dans le vif du sujet. Je tiens à féliciter mes hommes pour la préparation, durant laquelle on leur a beaucoup demandé. Ils ont réalisé un super travail. On s’est approchés de ce qui se fait dans l’élite. On a vu que les gars arrivaient un peu à bout de souffle lors de notre dernier amical contre Sion II. A présent, il faut que ça commence. Les joueurs ont des fourmis dans les jambes.
YS aura-t-il besoin d’un temps d’adaptation dans sa nouvelle ligue ?
Je ne l’espère pas ! On doit vite se mettre au niveau, notamment dans le jeu et l’exigence défensive. Derrière, on ne pourra plus se permettre d’évoluer comme on le faisait la saison dernière.
Que pensez-vous du mercato réalisé cet été ?
Je suis très content. On compte à peu près deux joueurs par poste. On a surtout recruté par rapport à l’état d’esprit. Un homme comme David Marazzi, par exemple, apporte beaucoup au groupe. Pour le moment, chacun doit encore se familiariser avec ses coéquipiers.
Et puis, il y a Djibril Cissé. Qu’attendez-vous de lui ?
C’est le buteur. On veut qu’il se retrouve dans la surface de réparation, et on va jouer en fonction de cela. Reprendre la compétition n’est pas évident et, à l’heure actuelle, les dix autres devront courir et défendre pour lui, ainsi que créer du jeu, afin qu’il puisse être décisif. Au fur et à mesure des matches, on pourra lui en demander plus défensivement. Ce que j’ai appris, durant ces dernières semaines, c’est que Djibril se montre très positif avec les jeunes. Il parle beaucoup et -ça c’était mon challenge- il prend du plaisir. Cela s’est vu lors des matches amicaux, durant lesquels il s’est révélé déterminant.
La blessure de Florian Gudit, touché à un genou, vous a-t-elle contraint à chercher un remplaçant au poste de demi défensif ?
Oui, on a réactivé une piste qui était en stand-by. On a engagé Stefane Rauti (ndlr : en provenance de Chiasso, ex-captaine des M21 du FC Sion), une bonne recrue.
Quelles sont les ambitions d’Yverdon Sport, cette saison ?
Nous sommes néo-promus, on aborde le championnat avec humilité. Si, dans l’état d’esprit, on est combatifs, alors ça se passera bien. Par contre, on se fourre le doigt dans l’oeil si l’on pense que tout va aller tout seul. Pour le moment, à mes yeux, on est une équipe de milieu de tableau. Le temps nous dira où on va se placer. Bien sûr, on souhaite surfer sur la vague de notre promotion, mais on reste les nouveaux venus. Je ne me focalise que sur le premier match. Les choses intéressantes commencent !
Ce soir, à 19h30 : Köniz – Yverdon Sport.
Touchés durant la préparation, Marque, Rossé et Lusuena devraient être éligibles.
Deux hommes à suivre tout particulièrement
Djibril Cissé
Auteur de six buts en quatre matches de préparation, l’ancien international français ne semble rien avoir perdu de son sens du but. Il constituera l’attraction du championnat. A 36 ans dans dix jours, que peut-il encore donner ?
François Marque
Blessé dès la première semaine de la préparation, le défenseur à la réputation de véritable muraille n’a pas encore pu montrer sa valeur cet été. Il a repris l’entraînement et il est attendu comme une pièce maîtresse d’Yverdon Sport.
L’effectif d’Yverdon Sport
Gardiens : Ludovic Zwahlen, Dany Da Silva (Lausanne-Sport)
Défenseurs : Babacar Dia, Patrick Cazzaniga, Adriano De Pierro, Gilberto Reis, Esteban Rossé, Raphaël Glauser, François Marque (DPMM Brunei), Dylan Tavares (Servette II), Tristan Chavanne (Xamax M18).
Milieux : Aurélien Chappuis, Nehemie Lusuena, Florian Gudit (blessé), Stefane Rauti (Chiasso), Yanis Lahiouel (Bavois), Théo Rochat (juniors A).
Attaquants : Allan Eleouet, Arthur Deschenaux, Alex Gauthier, Quentin Rushenguziminega, Djibril Cissé (SC Bastia), David Marazzi (Le Mont), Brice Ngindu (Stade-Lausanne-Ouchy).
Départs : Maxime Brenet ; Mehdi Challandes (La Chaux-de-Fonds), Isaac Bamélé (Fribourg), Lianel Lauper (La Sarraz-Eclépens); Julien Ruchat, Maxime Schertenleib (études); Alexandre Khelifi (Bavois), Matt Moussilou.
«On compte une année d’expérience» FC BAVOIS
Bekim Uka, il est coutume de dire que la deuxième saison est toujours la plus difficile. Qu’en pensez-vous ?
Il est vrai qu’il faut confirmer, que nos adversaires nous connaissent mais, pour moi, avant tout, on compte une année d’expérience. Et cela pèse plus dans la balance. L’an dernier, on n’avait pas nos repères, on découvrait de nouveaux terrains, les équipes, une ligue. Ce n’est plus le cas. Désormais, on sait où on met les pieds.
Bavois a réalisé deux gros coups sur le marché des transferts. Le premier se nomme Luis Pimenta…
Il va pouvoir nous amener beaucoup par son vécu, son expérience. C’est aussi un vrai buteur, on le constate à l’entraînement. Il sent le jeu et est toujours bien placé à la finition. Il sera un renfort.
Et le second, c’est Arnaud Bühler. Comment avez-vous fait pour convaincre un joueur avec une telle carrière de poser ses crampons aux Peupliers ?
Arnaud est un joueur et un homme intelligent. Il a 32 ans, il a voyagé et a, lui aussi, du vécu. Si certains ne parviennent pas à tourner la page du football professionnel, lui cherchait un certain équilibre (ndlr : le défenseur travaillera dans les bureaux Paul Vaucher S. A., l’entreprise du président du club bavoisan, Jean-Michel Viquerat). Sur le terrain, il va pouvoir entourer les jeunes comme Seipi et Zali, ainsi que nous amener de la stabilité. De notre côté, on a vraiment du plaisir d’avoir pu recruter un régional qui a fait un super parcours. Et celui-ci n’est pas encore fini.
Au final, seuls deux titulaires de la saison dernière, Yanis Lahiouel et Qendrim Makshana, vous ont quittés durant le mercato. C’est plutôt une bonne nouvelle…
Et pourtant, dix joueurs sont partis au total. Parmi eux, il y a ceux qui ont mis un terme à leur carrière, puis on s’est séparés des blessés, tandis que d’autres n’ont pas réussi à s’imposer chez nous pour diverses raisons. On aurait bien voulu conserver Yanis Lahiouel et on pensait qu’il resterait ; ma foi cela n’a pas été le cas. Quant à Qendrim Makshana, il a évolué une saison et demie chez nous, ce qui est plutôt pas mal pour un joueur qui changeait bien plus souvent d’équipe par le passé. On le retrouvera face à nous avec Köniz.
Comment jugez-vous votre campagne de transferts ?
On recherche encore un «dix» et un attaquant. Cela dit, on a réussi à amener de la qualité, et je pense sincèrement que le niveau moyen de l’effectif a augmenté. Après, chaque saison a sa propre histoire.
De deux équipes vaudoises -Stade Nyonnais et vous-, la ligue est passée à quatre, suite aux promotions d’Yverdon Sport et de Stade-Lausanne-Ouchy. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Cela change la vie ! Par le passé, tout le monde, ici, trouvait la Promotion League pas très attrayante, et tout d’un coup elle le devient, même si ce n’est pas comparable à ce qui avait cours en 1re ligue, quand elle comptait sept ou huit équipes vaudoises ces dernières années.
Quels sont, à vos yeux, les favoris cette saison en Promotion League ?
Le Stade Nyonnais aura de très solides arguments, avec des nouveaux arrivés (ndlr : il y en a eu douze en tout à Colovray !) comme Tibert Pont (Servette), Ibrahim Tall et Fabrizio Zambrella (tous deux Le Mont), alors que l’équipe était déjà compétitive. Kriens sera toujours là, aux avants-postes. Yverdon pourrait être le troisième larron. Cela dépendra de son début de championnat.
Ce soir, à 20h : Bavois – Cham.
Bavois évoluera sans Mejdi (suspendu), Cuénoud (blessé) ni Marins (convalescent).
Deux hommes à suivre tout particulièrement
Arnaud Bühler
Le Baulméran a quitté le foot professionnel, et Wil, pour revenir dans la région où il a grandi. L’ancien capitaine du FC Sion est attendu comme un véritable leader aux Peupliers, et comme le nouveau patron de la défense.
Luis Pimenta
Le Portugais a le sens du but et l’a prouvé durant la préparation, avec sept pions. Bavois a trouvé un parfait remplaçant, plus expérimenté et plus combatif que son prédécesseur, à Makshana. Il aura de grosses responsabilités.
L’effectif du FC Bavois
Gardiens : Robin Enrico, Valmir Sallaj (Xamax).
Défenseurs : Sébastien Le Neün, Hicham Bentayen, Adil Seipi, Muamer Zeneli, Nezir Kurtic, Jean-Michel Monteiro, Arnaud Bühler (Wil), Gabriel Cuénoud (Azzurri 90 Lausanne), Timothie Zali (Team Vaud M21).
Milieux : Aziz Demiri, Yannick Bovay, Ylber Mejdi, Valentin Dupuis, Romain Beynié (CA Bastiais).
Attaquants : Adrian Alvarez, Micael Martins, Bourama Ouattara, Luis Pimenta (Le Mont), Alexandre Khelifi (Yverdon Sport).
Départs : Marco Grosso (seniors 30+); Loïc Ombala ; Renatus (assistant 1re équipe), Yanis Lahiouel (Yverdon), Eros Pitronaci (La Sarraz-Eclépens), Lionel Mallein, Fabijan Markaj, Bastien Oberli ; Dren Basha (Bavois II), Qendrim Makshana (Köniz).