Benoist Guillard est arrivé en 2005 à Yverdon-les-Bains, une ville qu’il n’a jamais quittée et où il souhaite désormais être municipal. Un pas de plus dans un processus d’intégration déjà plus que réussi pour cet élu vert avec une vraie fibre sociale.
Benoist Guillard croit fermement qu’Yverdon-les-Bains est mûre pour élire deux Verts à la Municipalité. Candidat sur le ticket rose-vert en compagnie de Carmen Tanner, cet ingénieur commercial de 47 ans sent «un désir de la population d’avoir une politique plus verte.» Cet élan, il le constate tant au niveau fédéral que local. «Je ressens un vrai soutien lors de nos prises de position au Conseil ou lors des démarches participatives», explique le conseiller communal.
Sa candidature se veut donc un atout de plus pour faire basculer la ville à gauche et entamer un virage vers plus d’écologie, même si le PLR a insisté sur ce point lors de la présentation de son programme de campagne. «J’ai vu ça, en effet. Si on a réussi à les convaincre de mettre la priorité sur ces points, c’est déjà un pas, même si je n’oublie pas que nous sommes en campagne. Mais enfin, si c’est un signe vers plus de collégialité et que la démarche est sincère, je prends.»
Outre l’aspect écologique que l’Yverdonnois d’adoption souhaite promouvoir, le volet social est au coeur de ses priorités. «Je suis arrivé ici en tant que francophone, l’intégration a été facilitée. Mais tous n’ont pas cette chance et j’aimerais que les atouts de cette ville soient plus facilement accessibles à toutes et à tous. Nous n’avons pas assez de places en accueil de la petite enfance, c’est un vrai problème, sur lequel il faut agir sans délai. J’ai toujours eu une sensibilité de centre-gauche, et ma fibre écologique est devenue de plus en plus forte au fil des années, simplement en regardant autour de moi. Le climat, la biodiversité, la pollution, la santé publique… Ces thèmes-là nous concernent tous et c’est pour moi une motivation quotidienne de m’engager en politique pour faire bouger les choses.» Ainsi, la mobilité est un enjeu majeur, pour lequel il milite sans relâche. «Chacun a le droit de se déplacer comme il l’entend, mais il faut faire de la place pour tout le monde.»
Enfin, point important, le candidat vert souhaite agir au niveau des bâtiments. «L’écologie, ce n’est pas que la mobilité, c’est aussi l’énergie», souligne-t-il. «Il y a un potentiel d’action sur les bâtiments communaux et je me vois bien y apporter ma patte. Il y a là un retard qu’on doit rattraper et je suis convaincu qu’il faut une sensibilité particulière dans ce domaine. Les nouveaux bâtiments sont aux normes, pas de souci, mais une partie du patrimoine communal a été bâti dans les années 60 à 70 et il y a des dysfonctionnements que l’on peut corriger. Je pense à l’isolation, aux fenêtres, au chauffage… Il y a des moyens d’action.» Qu’il se verrait bien manoeuvrer depuis un siège municipal.
Soyons sérieux…»
À peine sa candidature connue, Benoist Guillard s’est vu affubler par le PLR d’une étiquette d’extrêmiste anti-voitures. «J’ai lu ça, oui. Soyons sérieux… Tous les débats auxquels je participe se font dans le respect et mes arguments sont basés sur des faits. Je ne suis pas d’accord avec le PLR sur la taille du parking de la place d’Armes, c’est vrai. Je suis d’avis qu’il faut plafonner la circulation automobile au centre-ville et je continuerai évidemment à le dire. Celui qui vient travailler au centre et qui ne bouge pas de la journée, il peut venir autrement qu’en véhicule privé. Évidemment, je comprends celui qui vient en voiture faire ses achats au centre, ou celui qui en a besoin durant la journée. La clé, cest le multimodal. Une grande partie de la population souhaite se déplacer autrement, mais ne le fait pas, parce que les déplacements sont trop longs, trop dangereux en vélo ou trop chers en transports publics. On doit écouter ces gens et améliorer la situation.»
«Yverdon est une belle ville, avec de moins belles choses, comme la place d’Armes»
Voilà quinze ans que Benoist Guillard vit à Yverdon-les-Bains, où il est arrivé depuis la France. «J’habitais à Paris, mais je viens à la base d’une région rurale, d’un village de 2000 habitants en Touraine, c’est vraiment tout petit. Je suis monté à Paris pour mes études et lorsque mon épouse s’est retrouvée mutée au siège de sa société à Neuchâtel, j’ai trouvé un travail à Lausanne.» Voilà l’explication géographique du déménagement à Yverdon-les-Bains, à peu près au milieu. Encore fallait-il s’y plaire et y rester.
«Je dois dire que quand je m’y suis promené la première fois, j’ai trouvé très beau. Le centre est magnifique, tout comme la nature, avec le lac et le Jura en arrière-plan. Il y a de moins belles choses, aussi, comme la place d’Armes, mais on y travaille! Pour le reste, Yverdon est une ville à taille humaine, avec tous les services nécessaires et tous les sports possibles et imaginables. Et je dois dire que je trouve qu’Yverdon est une ville très accueillante et d’ailleurs, il y a beaucoup de mouvement de population, j’ai l’impression que les habitants sont habitués à ce phénomène de va-et-vient.»
Le couple s’est intégré rapidement, notamment grâce à ses enfants. «C’est le premier facteur, bien sûr, via les UAPE. Nous nous sommes vite fait des amis. Je me suis assez rapidement mis membre de l’association des parents d’élèves, puis de Pro Velo.» Il est d’ailleurs devenu le président de cette association importante à Yverdon, un poste qu’il vient de quitter provisoirement, le temps de la campagne, par souci de neutralité.