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Hilcona a choisi Orbe pour doubler sa production

11 mai 2012

L’entreprise spécialisée dans les plats préparés a mis à l’enquête un premier projet d’extension de ses locaux à hauteur de 27 millions de francs d’investissement. A l’avenir, le groupe liechtensteinois prévoit la réalisation d’une deuxième usine de production juste à côté.

Fortunat Dillier et Hilcona Gourmet SA ont choisi Orbe, où ils se sentent bien, pour poursuivre leur croissance.

Hilcona, le roi de la pizza, des sandwiches et autres mets précuisinés se sent bien à Orbe. Tellement bien, que l’entreprise liechtensteinoise projette de s’étendre, en deux étapes, jusqu’à la création d’une deuxième usine à deux pas de la première sur le site des Taborneires.

La première usine de production d’Hilcona Gourmet SA avait été mise en service en 1999 dans le bas de la ville. «C’est le dynamisme conséquent d’Orbe et de son syndic qui nous avaient convaincus à l’époque», rappelle le directeur de l’entreprise «pour fins gourmets» Fortunat Dillier. Depuis quelques jours, une extension des locaux existants est à l’enquête. Un agrandissement de quelque 4120 mètres carrés, qui doit permettre d’augmenter principalement les lignes de production et l’espace de stockage. «On aura ainsi investi 27 millions de francs dans douze mois», souligne le directeur.

Appel au Canton

En pleine croissance, Hilcona rapatrie ainsi des productions, dont l’intégralité des sandwiches, la nouvelle extension devant également permettre d’accueillir la production de sauces, de canapés et de pizzas. C’est une véritable décision stratégique qu’a prise Hilcona. A terme, la fabrique de Schafisheim, en Argovie, va fermer ses portes. L’entreprise a choisi Orbe pour préparer le futur. «On a une politique durable et d’expansion sur le site, mais pour cela on a besoin que les terrains d’à côté soient dézonés rapidement par le Canton. On reçoit d’ailleurs la visite du conseiller d’Etat Philippe Leuba lundi», souligne Fortunat Dillier. C’est que l’entreprise de «convenience food» a besoin de garanties, n’étant guère enchantée de déjà investir 27 millions de francs sans avoir l’assurance totale de pouvoir envisager la suite de son développement. Le message est clair: du côté de la Ville et de l’entreprise, on aimerait que le Canton tienne ses promesses et mette les bouchées doubles pour réaffecter les terrains concernés de ce «pôle stratégique» de la plaine de l’Orbe.

Pour Hilcona, il s’agit là «de juguler la croissance aux horizons 2018-2020». Aujourd’hui, l’usine d’Orbe produit 8 à 10 millions de pizzas par an et 20 à 25 millions de sandwiches, ainsi que la boulangerie industrielle. Si le marché des pizzas est stabilisé, le secteur des sandwiches croît annuellement de 5 à 10%. La deuxième fabrique sera dédiée à la production d’autres produits encore à définir.

300 nouveaux emplois

C’est une extension de 45% de sa surface qu’Hilcona -qui s’était déjà étendue un peu en 2005- prévoit dans la première étape, qui doit être terminée en 2013. Soit une centaine de postes de travail en plus des 360 actuels dans la Cité aux deux poissons (1300 dans le monde). La deuxième usine devra permettre la création de 300 emplois supplémentaires pour porter le total à environ 800 sur le site!

Fortunat Dillier explique le succès des produits d’Hilcona par l’évolution des habitudes de consommation des gens: «Ils font toujours la cuisine eux-mêmes, mais de façon plus ponctuelle, à des occasions particulières. Le reste du temps, nos produits leur permettent une économie de temps.» Puis de rappeler la philosophie de l’entreprise: «Nos produits sont de premières qualité. Il ne s’agit pas de junk food. Ils sont réalisés avec des produits frais et ont une durée de vie de deux jours. On n’y met pas d’agents de conservation et autres exhausteurs de goût.»

La décision d’Hilcona est aussi une vraie bonne nouvelle pour Orbe et ses ambitions de développement, le RER vaudois en tête.

 

Pôle de développement Orbe-Chavornay

Une zone à densifier

Considéré comme stratégique par le Canton, Le pôle Orbe-Chavornay (ADEOC) continue son développement. De quoi réjouir les autorités communales. Les soucis de mobilité restent toutefois au centre de l’attention de part et d’autre de la plaine, notamment pour limiter l’impact du trafic dans le centre-ville chavornaysan et dans tout le secteur. L’arrivée du RER dans le secteur pourrait apporter des solutions.

Quant à la densification de la zone, notamment du côté du «pôle agro-alimentaire» urbigène -où il y a déjà plus de 2000 emplois-, le syndic Claude Recordon envisage de mutualiser les parkings sous forme d’un silo à étages par exemple: «Cela permettrait de gagner les surfaces occupées par les voitures actuellement et de créer de nouveau terrains libres. Car il ne va pas y avoir de nouvelles zones.»

Manuel Gremion