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Une union villageoise pour le solaire

22 octobre 2014

Des habitants de Penthéréaz se sont associés pour créer une société anonyme visant à exploiter le potentiel photovoltaïque des toits de la localité.

Jean-Luc Portmann devant les onduleurs qui convertissent le courant continu fourni par les panneaux photovoltaïques en courant compatible avec le réseau. © Michel Duvoisin

Jean-Luc Portmann devant les onduleurs qui convertissent le courant continu fourni par les panneaux photovoltaïques en courant compatible avec le réseau.

«Selon mon estimation, les hangars du village offrent, à eux seuls, une surface d’environ 6000m2 pour la pose de panneaux photovoltaïques», déclare Jean-Luc Portmann. Ce moniteur d’auto-école est à l’origine de la création de Penthéréaz Energie Photovoltaïque (PEP) S.A., une société inscrite au registre du commerce depuis le mois d’octobre de l’année dernière.

«J’ai travaillé comme berger dans un alpage pendant quelques années. Le toit de la ferme était immense et orienté plein sud. Je me suis dit qu’il y avait du potentiel pour y mettre des panneaux», indique-t-il. La première impulsion était donnée. Restait à mettre en oeuvre le projet dans son lieu de résidence. Son domicile n’offrant pas de telles perspectives, Jean-Luc Portmann s’est mis en quête de particuliers aux infrastructures compatibles avec l’exploitation de l’énergie solaire. «Je me suis approché de Christian Fasel. Il avait un toit à même d’accueillir des panneaux solaires photovoltaïques», explique le président de la société anonyme.

Fonds propres et investisseurs

Avec Gérald Mayor, un ami de l’initiateur, les deux hommes se mettent à la recherche d’entreprises dans l’optique de mener à bien les travaux. «Nous avons consulté le syndic d’Echallens, Yvan Nicolier, qui a un bureau de conseil, afin de savoir comment démarrer notre projet. J’étais plutôt pour créer une coopérative, mais nous avons finalement opté pour une S.A., dans le but de faciliter les prises de décision», ajoute Jean-Luc Portmann.

Les fonds propres de cette dernière sont garantis par sept membres, chacun y engageant la somme de 20 000 francs. Sept hommes d’horizons professionnels totalement différents décidés à se lancer dans l’aventure solaire inédite de Penthéréaz. «La Commune a pris quelques parts, mais nous avons voulu que le projet soit porté par des particuliers. C’est aussi à nous de nous investir», précise celui qui a été son syndic.

Un financement compliqué

Le président ne le cache pas, convaincre les banques n’a pas été aisé. L’une d’elles a pourtant consenti un emprunt permettant la mise en place de 1800 m2 de panneaux solaires photovoltaïques sur le toit du hangar de Christian Fasel. Une installation dont Jean-Luc Portmann estime le coût total à environ 580 000 francs.

Les panneaux photovoltaïques ont remplacé l’éternit sur la toiture du hangar de Christian Fasel, faisant gagner l’endroit en luminosité. © Michel Duvoisin

Les panneaux photovoltaïques ont remplacé l’éternit sur la toiture du hangar de Christian Fasel, faisant gagner l’endroit en luminosité.

Opérationnels depuis le début de l’année, les quelque 890 panneaux ont un rendement annuel estimé à 250 000 kilowatts-heures, soit une production électrique correspondant à la consommation de 65 à 70 ménages, selon Jean-Luc Portmann. Pour l’heure, le kilowatt produit rapporte 9 centimes, mais les membres de la société espèrent le voir monter à 31 centimes grâce à la rétribution à prix coûtant (RPC) de la Confédération, leur projet étant encore dans la liste d’attente pour l’obtention de cette manne financière.

A terme, le président de PEP S.A. rêverait de voir Penthéréaz couvrir entièrement ses besoins énergétiques grâce au solaire. «C’est un bon moyen de rassembler le village. Notre motivation première est de produire de l’énergie, pas de faire de l’argent», commente-t-il.

Ludovic Pillonel