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150 ans: ça dénote!
Eric Tagini et Gilbert Gueissaz.

150 ans: ça dénote!

9 septembre 2022

L’Union instrumentale de L’Auberson, une des plus anciennes sociétés vaudoises, fête ses 150 ans. Quel est l’élixir de la longévité? Des chansons d’amitié à l’ancienne et ultramodernes?

 

Textes et photos: Iphigeneia Debruyne

«Hors vacances, nous répétons un soir par semaine. C’est comme une réunion de famille», raconte Maude Gonthier, la présidente et pour l’heure seule millénale de la bande. Ses dix comusiciens ont presque tous un quotidien fort différent de celui de la femme active. La majorité d’entre eux sont à la retraite. Toutefois, le rythme des morceaux choisis n’est pas vieillot. «Nous jouons de l’AC/DC, du Bob Marley. Ici et là, il y a une marche traditionnelle, sourit Eric Tagini, l’aîné de la bande. Un tube de Presley ou encore un paso doble complètent le répertoire. C’est du moderne? C’est du classique? On ne s’attarde pas là-dessus. Le plaisir de jouer ensemble, la camaraderie priment.»

Son parcours en fait preuve. Eric Tagini rejoint la fanfare en 1957. Tromboniste, il joue plusieurs instruments pour pallier les besoins de l’orchestre. Il prête la main à la batterie, aux cymbales, à la trompette. «Question de renforcer là où il fallait», affirme Eric Tagini. Quand sa carrière professionnelle le pousse à s’installer pendant dix ans en plaine, il arpente hebdomadairement la côte pour participer à la vie de la société locale.

L’Auberson est leur QG. Aujourd’hui, les répétitions se font au Musée Baud. «Suite à la rénovation du collège, nous étions presque une fanfare à 100% itinérante, disons sans domicile. Grâce à Michel Bourgoz, membre, nous avons retrouvé un point de chute hebdomadaire!» se souvient Gilbert Gueissaz, ancien président et membre-tromboniste.

Prendre la route, l’Union l’a fait à plusieurs reprises. Il y a des sorties dans les chalets d’alpage. Une tradition qui marque la période estivale. «Quand la météo est favorable et que l’envie nous vient, nous décidons de partir dans un chalet. Jouer quelques morceaux pour les convives, puis s’attabler et croquer une spécialité de la maison, voilà une sortie réussie.» Auparavant, des soirées dans d’autres cantons et d’autres pays s’ajoutaient fréquemment au programme annuel. Le duo se souvient d’un voyage en Italie, d’un séjour près de Reims (France), ou encore des soirées à Neuchâtel et dans le Jura. Des liens avec d’autres orchestres locaux ont été le moteur de ces escapades. La synergie avec d’autres groupes est un des ciments de la longévité de l’Union instrumentale de L’Auberson. La transmission du savoir-jouer et savoir-vivre en est un autre.

«J’avais 37 ans quand j’ai rejoint la société. J’ai rapidement acquis les compétences de base et ai appris sur le tas en jouant. L’ouverture d’esprit est un autre ingrédient, toutefois l’essentiel reste l’amitié et la fraternité. Transmettre ceci aux générations futures est indispensable. Pas facile mais avec notre histoire et notre savoir-vivre et une présidente jeune et dynamique, notre Maude, je dis après le 150e: en route pour le 200e anniversaire!»

 

Infos pratiques

 

Tous les renseignements: Page Facebook de l’Union instrumentale de L’Auberson

 

Un week-end de fête

 

Pour marquer ses 150 ans, l’Union instrumentale de l’Auberson a concocté un week-end festif ce samedi 10 et ce dimanche 11 septembre à la salle de gymnastique de L’Auberson. Le programme reflète l’ADN d’une des plus anciennes sociétés vaudoises: ambiance, amitié et alliance. Samedi, Mathieu Martinez, directeur de l’Union, invite d’autres groupes sous sa direction. Le petit orchestre de l’école de musique de Sainte-Croix ouvre le bal à 18h30. Un duo de saxo, un quiz musical et un concert de Les Mat’moi ça, un ensemble avec un répertoire éclectique de reprises allant d’Aretha Franklin à Adele en passant par Coldplay, égaie la soirée (entrée libre).

La buvette, qui propose également la fondue au fromage pour combler les petites et grandes faims, ouvre dès 18h. Le dimanche, la partie officielle est agendée. À 11h, l’Union instrumentale donne un concert haut en couleur. Après un repas de filets mignons (sur inscription), une société amie, l’Harmonie La Pastorale de Doubs, interprète La Bande de Jojo, un spectacle autour de Joe Dassin. «C’est chanter et danser de 3 à 99 ans. Ou j’ose dire de 3 à 150 ans et bien plus!» conclut Maude Gonthier.