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Les taxis prennent un nouveau départ

17 août 2016 | Edition N°1808

Yverdon-les-Bains – Le Groupement des taxis yverdonnois, dont la direction a changé de visage, se bat pour assurer sa pérennité.

Opération maintien pour Guy Favre (à g.) et les Thierranais. ©Carole Alkabes

Opération maintien pour Guy Favre (à g.) et les Thierranais.

Depuis qu’ils sont à la tête du Groupement des taxis yverdonnois, Pierre Vidmer et Blazo Damjanovic s’investissent beaucoup pour cette structure forte de douze chauffeurs indépendants, pour autant de véhicules de quatre ou six places. Il faut dire que les défis ne manquent pas pour ce tandem après le départ, en septembre dernier, de l’ancien président multitâche Christian Genevay, qui était en place depuis 1991. «Uber est à nos portes. Nous sommes obligés de nous moderniser», commente Pierre Vidmer, le nouveau responsable.

Plusieurs chantiers ont été effectués, d’autres sont en cours. L’évolution la plus significative à ce jour ? Le remplacement, depuis le 1er février dernier, de la centrale dotée de trois réceptionnistes par un système automatique de gestion des appels, qui a permis de se passer de la communication par radio dans les véhicules et de diviser de moitié les charges. «Les courses sont distribuées à tour de rôle aux chauffeurs, qui répondent directement aux clients», précise le président du groupement.

La conclusion d’un nouveau contrat avec un opérateur téléphonique a également permis de diminuer de moitié la facture liée à ce poste. Ces bonnes opérations financières sont de grandes sources de soulagement, tant ces taxis yverdonnois munis d’une concession A sont sous pression.

Tarifs gelés par la concurrence

«Nous sommes les moins chers à l’échelle du canton. Nos prix n’ont pas augmenté depuis quatorze ans», relève Pierre Vidmer. Ce dernier déplore, au même titre que son collègue chef de centrale, la concurrence des chauffeurs dotés d’une concession B, qui ne respectent pas toujours scrupuleusement les règles auxquelles ils sont soumis (ndlr : ils peuvent travailler en ville sur appel, mais n’ont pas le droit de stationner sur le domaine public).

Si la venue d’Uber n’est, à ce jour, pas garantie, les «taxis réunis » de la Cité thermale doivent, par ailleurs, déjà composer avec l’émergence d’autres offres de mobilité comme les courses en bus sur appel et les Transports pour personnes à mobilité réduite (TMR).

Dans ce contexte, le développement de collaborations avec les entreprises et organisations de la région apparaît comme une solution crédible pour tirer son épingle du jeu. «Nous avons signé une nouvelle convention avec l’hôpital et une autre avec le Grand Hôtel des Bains», relève, à ce propos, le président du groupement.

Clientèle diversifiée

L’essentiel des courses des chauffeurs de taxis yverdonnois s’effectue dans la Cité thermale et un rayon de vingt kilomètres autour de cette dernière. Une grande diversité de profils sollicitent les conducteurs, qui s’organisent pour proposer un service 24 heures sur 24. «Nous avons une équipe de jour et une de nuit. Chacun d’entre nous assure une permanence de 1h à 6h du matin tous les douze jours. Il y a un seul chauffeur durant cette période la semaine, entre trois et cinq les vendredis et samedis. Les clients peuvent aussi effectuer des réservations », souligne Blazo Damjanovic.

Cette présence constante et la rapidité de réaction que permet le nombre de chauffeurs mobilisés sont des atouts sur lesquels le groupement veut s’appuyer, sans oublier d’innover pour garantir sa pérennité.

«Il y a encore beaucoup de choses à faire. Nous avançons pas à pas», conclut Pierre Vidmer.

La mise en place d’une application de géolocalisation est, par exemple, envisagée prochainement. Affaire à suivre.

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Ludovic Pillonel