Yverdon-les-Bains – La Conférence d’agglomération a permis de faire le point sur AggloY. La concrétisation des projets doit se planifier à un horizon lointain.
Président du Comité de pilotage d’AggloY, le syndic d’Yverdon-les-Bains Jean-Daniel Carrard a évoqué les perspectives.
La notion de temporalité a été évoquée à plusieurs reprises, samedi dernier à Y-Parc, à l’occasion de la Conférence AggloY, un événement qui a suscité beaucoup d’intérêt. C’est ce décalage entre une planification qui doit viser le long terme et la concrétisation des projets qu’il faut faire comprendre à la population. Un vrai défi !
C’est l’une des raisons pour lesquelles le comité de pilotage d’AggloY, avec l’assentiment des autorités cantonales et fédérales, a décidé de renoncer à un projet de troisième génération pour se consacrer à la réalisation de ceux conçus jusqu’ici, et pour lesquels un financement total de 28 millions a été obtenu.
Dans le concret
Responsable du bureau d’agglomération, Sébastien Genoud a énuméré les projets réalisés, de la liaison mobilité douce d’Y-Parc au lac, pratiquement achevée, en passant par les points de stationnement des vélos (1200 places réparties sur cinq communes), le RER et la rue Haute à Grandson, le réaménagement de la place Bel-Air et celle de la rue de l’Industrie à Yverdon-les-Bains.
En ce qui concerne le futur proche, Jean-Daniel Carrard, président du Comité de pilotage, a évoqué la route de contournement, le réaménagement de la route Grandson-Les-Tuileries, celui de la chaussée de Treycovagnes et des projets de requalification (place d’Armes, Front Gare, Gare-Lac).
«C’est en même temps magnifique et inquiétant», a souligné le syndic d’Yverdon-les-Bains, en évoquant les quelque 100 millions de francs qui devraient être votés en décembre par le Conseil communal pour le collège des Rives du Lac et la route de contournement.
Avec la place d’Armes, il s’agira de redonner de la verdure, sur l’exemple de ce qui a été réalisé à Sion, où les voitures sont garées en sous-sol.
Un nouveau site
AggloY a mis en service un nouveau site internet, particulièrement attrayant et dynamique du point de vue de l’illustration. Il permet à toutes les personnes intéressées de suivre l’évolution des différents projets. Rappelons que l’agglomération regroupe, outre la ville centre, les communes de Chamblon, Cheseaux-Noréaz, Grandson, Montagny-près-Yverdon, Pomy, Treycovagnes et Valeyres-sous-Montagny, en partenariat avec le Canton.
Vu de l’extérieur – Il faut mieux informer pour donner plus de chances à la réalisation des projets
Fluidifier les flux de circulation et densifier le bâti
La conseillère d’Etat Nuria Gorrite.
«Aujourd’hui, ce n’est pas l’argent le problème !» La conseillère d’État Nuria Gorrite, cheffe du Département des infrastructures et des ressources humaines, a, en citant l’exemple de l’assainissement de l’autoroute entre Belmont et Vennes -un financement de 800 millions de francs est assuré-, relevé qu’il s’agit de faire accepter aux habitants touchés les nuisances inévitables produites par un chantier d’une certaine ampleur.
La représentante du Gouvernement a insisté sur la notion de temporalité -les citoyens veulent du concret, alors que les autorités visent le moyen-long terme-, et la nécessité d’informer : «La co-existence de ces deux temporalités peut engendrer une division entre la classe politique et la population.»
Charlotte Baurin, de Région Morges.
Nuria Gorrite a souligné que «l’agglomération est un concentré de tous les enjeux de mobilité ». Et de relever qu’il ne faut «pas s’effrayer » de la multimodalité. A une époque où la plus grande partie des actifs -75% contre 30% en 1970- quittent leur commune pour aller au travail, tous les moyens de déplacement, y compris la marche, sont bons.
La cheffe du Département des infrastructures s’est livré à un plaidoyer pour FORTA, qui permettra de créer un fonds de financement pérenne. Car, de son point de vue, on ne peut envisager une agglomération sans les infrastructures de mobilité nécessaires.
Invitée du jour, Charlotte Baurin, responsable de projet à Région Morges -une entité du Projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM)- a insisté sur la nécessité d’informer pour éviter des échecs à répétition dans des projets visant à densifier l’environnement bâti (Bussigny, tour Taoua à Lausanne).
Exemples à l’appui, l’oratrice a démontré que densifier ne veut pas forcément dire construire en hauteur. Cette densification doit aussi être différenciée en fonction du site. Au final, le but est de réduire les déplacements entre le lieu de vie et le travail.
