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Les trois saints des Lakers

12 avril 2018 | Edition N°2224

Steeve, Gardner et Axel Louissaint ont été réunis pour la première fois sous le même maillot, à Vevey. La saison n’a pas été aussi paisible qu’escompté pour le trio yverdonnois.

«La première fois qu’on s’est retrouvés les trois ensemble sur le terrain, j’y ai fait attention, oui. Ce d’autant plus qu’il y avait nos parents juste en face.» Gardner, le rassembleur du trio des Louissaint, ne cache pas que le moment s’est avéré spécial, même si depuis il s’est répété à quasi chaque rencontre des Riviera Lakers. Réunis pour la première fois sous les mêmes couleurs, les trois frères yverdonnois ont vécu des moments forts. Ils n’ont toutefois guère pu profiter de faire les fous ensemble, puisque que la formation veveysanne n’a assuré son maintien que le week-end dernier, dans la salle des Pully Lausanne Foxes, grâce à son succès 77-57.

«On a réalisé une de nos meilleures prestations. Surtout, on a très bien défendu, notamment face aux étrangers de Lausanne, souligne Steeve, l’aîné, qui a passé plus d’une demi-heure sur le terrain samedi passé. Ça fait du bien de s’imposer ainsi, et encore plus dans un derby. On est chauds pour bien finir devant nos fans samedi. D’ailleurs, on offre dix billets aux joueurs de l’USY Basket pour la rencontre face à Winterthour. Les gars n’ont qu’à m’appeler.»

Ils s’attendaient à mieux

L’heure est à l’apaisement  dans les rangs veveysans, à une journée du terme d’une saison harrassante. En se retrouvant au bord du Léman, les Louissaint couvaient des objectifs élevés. La formation néo-promue espérait atteindre le top 6 ou 7 de la SB League. Mais l’équipe a certainement payé son manque d’expérience et est tombée dans «une spirale infernale» de 18 défaites consécutives, ne relevant la tête qu’en toute fin de championnat. Les Lakers ont aussi payé les nombreuses blessures, notamment au sein de son cinq majeur. Axel (adducteurs) et Steeve (poignet cassé) sont d’ailleurs passés par la case infirmerie.

Dans les moments pénibles, le trio s’est beaucoup soutenu, même si «c’est l’équipe qui compte». Le vestiaire a tenu bon, assurent les Nord-Vaudois, qui ont chacun profité de passablement de temps de jeu. «Ça a été une belle expérience d’être réunis les trois, mais on a beaucoup de regrets quant aux résultats, relève Gardner. Honnêtement, je m’attendais à ce qu’on casse tout, qu’on réalise quelques exploits. Ça aurait été une belle histoire.» Et son grand frère, habitué à jouer le haut du tableau, d’ajouter: «C’est la première fois que je ne participe pas aux playoffs. Ça fait bizarre de finir si tôt. On va tout faire pour ne pas revivre une telle saison.»

Un public en or

Un élément, et pas des moindres, a tout de même marqué positivement l’exercice et les esprits: le soutien populaire reçu. «Je n’avais jamais vu un tel public, alors que les choses allaient mal», lance Axel, très reconnaissant. Et Steeve de poursuivre: «C’est une des meilleures ambiances de Suisse. Qu’est-ce que ça aurait été si on avait obtenu plus de victoires? On a des supporters en or.» Et le club, qui dispose d’une structure efficace dans sa formation, dispose d’un «vrai potentiel», ajoute l’ex-international.

Pour la première fois tous dans le même vestiaire – Steeve et Gardner avaient déjà évolué ensemble une saison à Monthey –, les Yverdonnois ont appris à se connaître dans un contexte différent. «Je me suis surtout rendu compte que mes frères étaient très positifs, alors que les résultats étaient compliqués», relève Steeve, dans le costume du grand frère bienveillant.

 

Portrait de famille

Les Louissaint se suivent à intervalles réguliers: Steeve a fêté ses 30 ans, Gardner compte 26 printemps et Axel 22. L’aîné d’1m90, international durant de longues années, n’est pas que meneur – son poste – sur le terrain, mais également de la fratrie. «Il est notre exemple, notre guide», lancent les deux autres à propos du plus expérimenté des trois. Gardner (1m95, ailier) est pour sa part le sage. «On peut dire le philosophe et le rassembleur», ajoute Axel. Ce dernier (1m98, ailier shooteur) est le plus expressif du trio, «celui qui en veut le plus et a le plus à prouver», soutient Gardner, avant de conclure: «Et ses dunks sont impressionnants. Ils claquent!»

La fratrie ne sait pas encore quel maillot chacun portera dans quelques mois. Top scorer de la formation de la Riviera, Axel rêve encore de dénicher un contrat dans un championnat de première division européenne. Steeve, lui, se voit bien renouveler son bail à Vevey: «Je n’ai pas envie de rester sur une mauvaise note.» Tout reste ouvert.

Manuel Gremion