Karting – Après avoir tourné le dos au BMX, la pilote de Valeyres-sous- Montagny embrasse une nouvelle carrière de pilote.
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Jeans skinny noir, chemise blanche cintrée, cheveux détachés et maquillage discret. A la voir déambuler dans l’atelier, slalomer entre cylindres et culasses, on ne l’imagine pas au volant d’un bolide, Léna Bühler. Mais, une fois sa combinaison enfilée, elle prend des airs de redoutable compétitrice. A 19 ans, la pilote de Valeyres-sous-Montagny aborde sa deuxième saison dans le Vega Trofeo, le championnat de Suisse de karting.
«Je suis quelqu’un de très dynamique, toujours à la recherche de nouveaux défis et de sensations fortes. Et le karting a su répondre à ma soif d’adrénaline», raconte l’apprentie employée de commerce. Si, la saison passée, la jeune pilote n’a pris part qu’à une poignée de courses -obtenant des résultats honorables, dont une 6e place à Levier (F)-, elle compte sur cette nouvelle saison pour s’épanouir pleinement et faire ses armes rapidement. «Je vise un top 5 au Vega Trofeo, explique la Nord-Vaudoise. Je ne vais pas me cacher derrière des phrases du type : je vise la victoire à tout prix. Non, je veux prendre le temps de bien faire les choses, sans brûler les étapes. Même si, évidemment, c’est parfois difficile de s’y résoudre.» Outre les cinq manches du championnat national (disputé avec les hommes), Léna Bühler prendra le départ de quelques manches du Championnat de France féminin.
«Là-bas, le karting est très populaire chez la gent féminine. Le niveau est bon. Difficile de dire si j’ai des chances de briller ou non», explique, prudente, la compétitrice. Pour s’y préparer au mieux, elle pourra compter sur les précieux conseils de son équipe, GS Karting, basée à Echandens, qui l’accompagne lors de chaque compétition. Numéro un en Suisse romande, le team compte plusieurs titres nationaux à son palmarès, dont quelques-uns glanés par un certain Sébastien Buemi. «Pour obtenir de bons résultats, je peux compter sur une équipe expérimentée et un encadrement strict, c’est tout ce qu’il me faut», narre Léna Bühler.
Pour comprendre la passion qui anime la pilote, il faut remonter à 2007, et une sortie dominicale en famille sur le circuit de Vuiteboeuf. «C’est la première fois que je me suis assise dans un kart, se souvient-elle. J’ai tellement aimé ça que j’ai saoulé mon père pour y retourner quasi tous les week-ends.» Au fil des tours de pistes, la passion a grandi. Il faut dire que, sous la houlette du papa, Philippe Bühler, les progrès se font rapidement ressentir. «C’est lui qui m’a transmis la passion de ce sport», explique la fille de l’ancien champion de Suisse de la discipline, à la fin des années 1990.
Sport à connotation masculine, le karting reste une discipline assez hermétique pour les filles. Pas de quoi, toutefois, décourager Léna Bühler. «Courir avec des hommes ne me fait pas peur. Au contraire, j’adore ça. C’est une source de motivation supplémentaire», assure-telle.
Il faut dire que les sports d’adrénaline, ça la connaît, elle qui, durant dix ans, s’est adonnée aux joies du bicross. Une spécialité qu’elle a embrassé passionnément jusqu’à ses 15 ans. «J’aime l’esprit de course, ce que cela procure, glisse l’ancienne pensionnaire du BMX Club Nord vaudois. J’ai un tempérament de gagnante et n’ai pas peur de jouer des coudes pour me faire une place. Malheureusement, je n’ai pas réussi à percer au plus haut niveau, donc j’ai arrêté.» Idéal pour débuter dans le monde de la course automobile, le karting sert -pour les plus chanceux- de tremplin vers l’univers de la formule.
Une destinée que Léna Bühler verrait d’un assez bon oeil : «Evidemment que c’est le rêve que caresse la plupart des pilotes. Mais je compte déjà percer en karting. Pour la suite, on verra bien.»