Attaquant du HC Yverdon formé au club, Giueseppe Pappalardo a fait sa place grâce aux valeurs d’abnégation et de travail qu’il tient de ses parents.
Giuseppe Pappalardo est un battant. Un jeune homme de 24 ans qui, durant la moitié de sa vie, a construit son identité en jouant avec ses potes dans la rue à Pierre-de-Savoie, l’un des quartiers animés de la Cité thermale. Un pur produit du HC Yverdon qui a gagné sa place en 1re ligue à la volonté, par son désir de défendre les couleurs de sa ville, et aucune autre.
Ses qualités de dévouement dictent également sa vie, lui qui cumule des études universitaires en droit, un job d’agent de sécurité qui l’occupe deux à trois nuits par semaine, et sa passion chronophage pour le hockey sur glace, avec trois pratiques hebdomadaires sans compter les matches. «C’est mon choix. Il m’importe d’être indépendant financièrement, même si je vis encore chez mes parents, et je ne peux pas faire sans le hockey. Dès que la saison se termine, je me sens mou, moins performant, révèle cet hyperactif au grand cœur. Mon abnégation m’a certainement été transmise par ma maman, d’origine alémanique. Et je tiens de mon père, un Sicilien qui a grandi avec pas grand-chose, les valeurs du travail.»
« J’ai la grinta en moi »
Sur la glace, rien ne lui a jamais été donné, il est allé le chercher. Giuseppe Pappalardo n’est pas le joueur le plus habile avec le disque, de loin pas le plus gros dans les bandes, mais peut-être bien celui qui en veut le plus, lui qui n’hésite jamais à plonger devant les tirs. «Je mords n’importe quel puck. Et si je dois mettre la tête, je le fais. J’ai la grinta en moi, lance-t-il. L’équipe passe avant tout. Je ne me plains pas si je suis relégué sur le banc. Il y a une hiérarchie, et il faut la respecter. Si on gagne à Saas-Grund 1-0 alors que je n’ai pas touché la glace, je suis content. Je n’ai pas la qualité technique pour faire la différence mais, au même titre que Damien Köppli par exemple, tu peux toujours compter sur moi. Les choses, je vais les faire à fond. Je sais qu’on ne se souviendra pas de moi pour mes buts, mais j’espère comme un mec qui s’est toujours battu.»
Le bon rôle
«Gius» a disputé ses premiers matches avec la première équipe lors de la saison 2011-2012 déjà, alors cité en exemple par les entraîneurs Valeri Chiriaev puis Marc Gaudreault pour ses qualités de bosseur. Mais c’est il y a trois ans, alors qu’Yverdon évoluait en 2e ligue, qu’il a définitivement gagné sa place. Dans le vestiaire, il a rapidement endossé un costume taillé pour lui: celui d’un joueur d’utilité, très souvent aligné en désavantage numérique.
Si le HCY comptait sur le meilleur box-play de la ligue l’hiver passé, l’implication inlassable de l’ailier y était pour beaucoup. «C’est un rôle naturel pour moi, mais je sais que je dois sans cesse lutter pour garder ma place. Actuellement, notre box-play est satisfaisant, mais on doit faire mieux. Cela doit rester notre force cette année», lâche celui qui apprend à mieux canaliser ses émotions, lui qui exulte comme dans un stade de football italien à chaque but. Un travail sur soi qui, pour le moment, paie, puisqu’il n’a pas encore été pénalisé cette saison.
Tifoso de l’AS Rome, Giuseppe Pappalardo est un clubiste, à l’image de l’idole romain Francesco Totti. «Je n’ai jamais pensé à quitter le HCY. Pour moi, les choses sont claires: je joue pour ma ville, pour l’amour du maillot.» Et attention à tous ceux qui passent à portée de crosse, le chien de garde a les crocs.