Féru d’histoire, et surtout de celle de sa région, Steeve Andrey publie un livre sur la vie de la gare de Vallorbe. Il offre au lecteur un retour en arrière avec son propre regard, et permet de (re) découvrir tout un pan du passé.
«Ce bouquin, c’est une petite revanche. Je n’étais pas doué à l’école. On m’a fait croire que je n’arriverais à rien dans la vie. Et j’ai quand même réussi à pondre un livre à 29 ans!» philosophe joyeusement Steeve Andrey à propos de l’ouvrage qu’il vient de publier.
Et pas n’importe lequel. Ce livre, Vie(s) de gare, faisant écho à l’exposition homonyme du Musée du fer, relate la vie de la gare de Vallorbe depuis les années 1850. Ce petit bouquin historique représente précisément ce qui passionne ce jeune assistant socio-éducatif. «C’est quelque chose qui me nourrit. Je n’ai pas pu en faire mon métier comme je n’ai pas fait d’études, mais je suis passionné d’histoire depuis gamin. Pas forcément de chemin de fer ou de train, mais de la grande histoire qui se mélange avec notre histoire régionale. Celle qui est tout près de chez moi, que je peux toucher, que je peux voir», raconte le Vallorbier avec passion.
Et cette passion, elle lui vient de ses grands-parents. «Ils m’ont beaucoup parlé de leur enfance ou de la gare, comme mon grand-père y travaillait, et ça m’a toujours passionné. Il me disait qu’il avait vu Brigitte Bardot au buffet de la gare ou encore Alain Delon. II me relatait ce qu’il s’y passait.»
Mais pourquoi faire un livre sur cette gare? «Tout le monde la connaît sans la connaître», explique Steeve Andrey.
C’est lors de son cursus socio-éducatif qu’il doit rendre un travail de fin de CFC (TPA). L’idée lui vient de se pencher sur l’histoire ferroviaire de la Cité du fer et il commence à récolter des informations, à fouiller dans les archives et contacte Simon Leresche, conservateur en poste au Musée du fer à ce moment-là. «Après ce travail, j’avais récolté bien assez d’informations pour en faire un livre. J’ai même été frustré de ne pas avoir pu tout dire! On aurait pu faire un livre rien que sur le tunnel du Mont d’Or. C’était un travail sur deux ans, en plus de mon travail à plein temps en psychogériatrie.»
Par chance, un généreux donateur offrira les moyens au livre de Steeve Andrey d’être publié et de pouvoir, enfin, raconter aux Vallorbiers le récit de leur gare, empreinte d’une histoire sans fin. Car selon le jeune passionné, «il n’y a pas d’ouvrage complet sur cette épopée». Et cette dernière, il la raconte de manière chronologique, à travers six personnages clés qui ont marqué l’histoire de cette immense gare, développée dans un village reculé, vivant alors de la paysannerie et de la métallurgie.
Perdu dans ses archives, qu’il a notamment tirées de Gérard Vuadens, Steeve Andrey se glisse alors dans la peau d’un Vallorbier du XIXe siècle pour tenter de comprendre les enjeux de la mobilité à cette époque et tout ce que cela engendrait.
Si le Vallorbier a travaillé bénévolement à la publication de son livre, le résultat d’un investissement de longue haleine, il le fait ava nt tout par passion et avec l’objectif de promouvoir le patrimoine régional. Que ce soit par le souvenir pour les plus anciens, ou par l’apprentissage pour les plus jeunes, cette brochure a pour but de transmettre et de garder une trace écrite de cette gare internationale. «C’est un rêve de gosse qui se réalise pour moi qui n’ai pas fait d’études. Maintenant, je peux acheter mon livre sur Amazon! C’est incroyable!»
Infos pratiques
La gare de Vallorbe, Vie(s) de gare (Steeve Andrey, Editions Livreo-Alphil, mai 2021): disponible à la vente en librairie et au Musée du fer de Vallorbe.
Steeve Andrey organise également deux fois par année des visites de la ligne de Jougne. La prochaine est agendée au 4 septembre.
