Noté d’un cinq la semaine dernière, je continue de me rebiffer sur les morales en tous genres, quoi qu’en pense la rédaction! Marre que dans les médias, radios ou télés, on nous dise où il faut économiser écologiquement, ce qui est sain à manger et comment se déplacer! Marre de ces plateformes où des minettes expliquent comment il faut vivre, en nous donnant la leçon. Marre du bio et des allergies, des dangers nous guettant dans l’assiette. Marre qu’on nous fiche la trouille de respirer, d’exister, à tel point que même les patriotes vont fêter l’Indépendance vaudoise par tablette interposée.
Alors pourquoi ne pas expliquer et raconter le déclic, l’événement, à l’origine de la date fatidique du 24 janvier 1798? à cette époque, les campagnes étaient pro-bernoises, avec une certaine tranquillité, et quelques faveurs pour les nantis, alors que dans les bourgades, la Révolution française avait la cote.
à la fin du XVIIIe siècle, alors que le joug bernois branlait au manche depuis quelques années, le général Bonaparte rêvait de conquérir l’Europe, donc aussi la Suisse. Son autre général, Ménard, dans le Pays de Gex, attendait une étincelle pour venir sauver les Vaudois de la présence bernoise. Envoyant deux hussards accompagner une délégation pour discuter avec le bailli de Weiss, à Yverdon, il espérait une issue favorable. Mais la délégation française s’arrêta chez ses supporters à Moudon et se mit en piste dans les bistrots (déjà!).
Or, pour rejoindre Yverdon, et de nuit, il fallait aller au plus court, passer par Thierrens. Mais, dans ce village, une garde locale, armée genre pompiers de service ou PC, a été créée pour lutter contre les pillards, voleurs de poules ou autres révolutionnaires de la cité broyarde. Surpris par le convoi français, refusant de s’arrêter dans la nuit à la frontière du village, deux gardes locaux partirent, paniqués, avertir le village; mais deux coups de fusil jaillirent accidentellement et les deux hussards tombèrent sous les balles…
La nouvelle se répandit rapidement, presque aussi vite qu’aujourd’hui, grâce à deux dragons vaudois, chargés d’accompagner le convoi.
Le général Ménard n’hésita pas et envahit le Pays de Vaud, sous les acclamations des supporters révolutionnaires des villes.
Il marcha sur Berne, attiré plus par le trésor de la cité des Zähringen que par la liberté des Vaudois. Ainsi Napoléon créa-t-il la République Helvétique et, en devenant empereur, fit des Suisses ses fidèles soldats courageux, pour conquérir l’Europe et la campagne de Russie.
Tout s’écroula dans la retraite de la Bérézina, rivière près de Minsk, où on a pique-niqué en 1999! Du reste, un bataillon fribourgeois y est mort en héros, soutenant un pont à bout de bras, selon notre regretté Paulet Monnard! Ainsi soit-il!
Ce fait historique est signalé dans les bouquins d’histoire de Chevallaz mais souvent ignoré par les nouvelles réformes pédagogiques! Par contre, en 1991, pour les 700 ans de la Confédération, un spectacle de fiction immortel fut créé sur la place de l’église de Thierrens, intitulé L’affaire de Thierrens. A cette époque, on était pas des ramollis-ramollos!