Logo

A l’affût des plus belles lames

18 avril 2019 | Edition N°2481

Vallorbe – Le Musée du fer et du chemin de fer accueille le Festival des couteliers ce week-end. L’artisanat est au cœur de l’évènement, des expositions aux animations.

C’est la seule manifestation du genre en Suisse. Chaque année, le Festival des couteliers investit les forges centenaires de Vallorbe et attire environ 2200 visiteurs, curieux comme spécialistes, qui viennent admirer – et parfois acheter – des œuvres artisanales. Ainsi, de samedi à lundi, une trentaine d’exposants venus aussi bien de Suisse que de France vont présenter leur travail dans l’écrin authentique du Musée du fer et du chemin de fer. Si chaque année le festival se pare d’un invité d’honneur, en 2019 la tête d’affiche est une collaboration entre la manufacture sainte-crix Reuge, spécialisée dans les boîtes à musique, et l’artisan coutelier français Alain Valette. A cette occasion, ils ont réalisé un couteau musical.

«Quand nous avons entendu parler d’une collaboration entre Reuge, dont le savoir-faire est reconnu dans la région, et cet artisan, on s’est dit bingo!» raconte Simon Leresche, conservateur et chef d’exploitation du Musée.

Suspense

Ainsi, les visiteurs pourront admirer «Suspense», un couteau pliable ouvragé dans lequel n’est incrusté rien de moins qu’une petite boîte à musique se déclenchant à l’ouverture de la lame. L’ouvrage est lui-même accompagné d’un coffret dans lequel est enchâssé un autre mécanisme musical.

Evolution logique

Avec cette manifestation, le Musée du fer entend se démarquer d’un simple salon d’exposition et de vente. Simon Leresche avance que «le festival sert avant tout à mettre en contact les visiteurs et les artisans, permettant ainsi la mise en valeur de leur travail». Pour le conservateur, cela passe par différentes animations, dont des démonstrations de forge in situ, mais aussi des activités comme des lancers de hache ou du tir à l’arc. «Nous ne voulons pas mettre en avant des armes, précise-t-il, mais le côté artisanal de ces objets. Tous seront faits main, que ce soient les couteaux, les haches ou l’arc.»

Le festival ne veut pas s’enfermer dans les forges mais valoriser les alentours du musée. Ainsi, à l’extérieur, «un mini marché sur le thème de la coutellerie est organisé. Les amateurs pourront acheter du bois, de l’acier, des limes ou encore faire affûter leurs lames. C’est une évolution logique. Nous essayons d’étoffer notre offre.»

Pour l’institution, c’est aussi l’occasion de s’adresser à la fois à un large public de la région et à des spécialistes, collectionneurs et autres passionnés venus parfois de loin.

Ainsi, le rayonnement du musée dépasse largement les frontières du district, puisqu’il attire des créateurs du Québec, des États-Unis et qui sait, l’année prochaine, du Japon?

Guillaume Guenat