Nord vaudois – A la suite de la fermeture de l’enseigne Schaer à Yverdon-les-Bains, les trois magasins restants spécialisés dans les articles de bureau ont boosté leurs ventes.

Coralie Cendra Jacot met tout en œuvre pour casser le préjugé selon lequel les prix seraient plus élevés dans les papeteries locales que dans les supermarchés. © Michel Duperrex
Bien que la reprise scolaire soit toujours une période propice pour les papeteries, cette année l’est d’autant plus pour les établissements nord-vaudois que le magasin yverdonnois Schaer a disparu, fin juin. «J’ai appris la nouvelle assez tard. J’ai un peu anticipé l’effet que cette fermeture pourrait avoir en étoffant mon stock, indique Coralie Cendra Jacot, gérante de la papeterie écologique Coeye, à Grandson. Je me suis aussi dépêchée de lancer une plateforme d’achat en ligne car il y avait de nombreux clients, particulièrement des entreprises, qui utilisaient ce canal.» Un pari qui s’est avéré gagnant puisque l’entrepreneuse a réussi à tripler ses ventes de fournitures scolaires. «Il faut dire que j’ai la chance que la librairie Payot, à Yverdon-les-Bains, redirige les clients chez moi», précise-t-elle.
Bilan positif à Sainte-Croix et à Orbe
Comme la boutique grandsonnoise, les deux autres papeteries du Nord vaudois ont senti un changement à la suite de la fermeture de Schaer. «Nous avons servi beaucoup plus de clients qu’en 2017. Et depuis peu, on a une forte demande d’articles de dessin, confie Mélinda David, directrice de la librairie Padi qui a, pour l’instant, enregistré plus de petites ventes mais un chiffre d’affaires similaire à l’an dernier. En revanche, ce que l’on a constaté cette année, c’est que les gens ont préféré attendre la rentrée pour faire leurs achats et, apparemment, ils se sont fournis ailleurs pour les sacs à dos puisqu’on n’en a vendu qu’un seul.»
Selon Christian Jaccard, propriétaire de la quincaillerie Jaccard à Sainte-Croix, qui a intégré des articles de bureau à sa boutique l’an dernier, il est encore trop tôt pour savoir si la reprise des cours a porté ses fruits. «Ce que je peux dire, c’est que les Sainte-Crix jouent le jeu du commerce de proximité. Il y a même des gens de Baulmes qui préfèrent monter ici plutôt que d’aller dans les supermarchés.» A l’image de Noémie Bernardi, qui est passée mardi avec ses deux enfants: «Je suis une habituée de la quincaillerie, alors quand la papeterie s’y est ajoutée, on a continué à venir ici. C’est surtout pour soutenir les commerçants locaux.»
Pour le revendeur du Balcon du Jura, les principaux avantages, pour ses clients, sont la proximité, un service personnalisé et des prix tout aussi compétitifs que dans les grandes surfaces. Autre atout: l’originalité. Puisque l’école vaudoise procure la plupart du matériel scolaire, les quelques fournitures manquantes et les extras sont les éléments sur lesquels les petits commerces peuvent se démarquer par leur originalité. «J’ai remarqué qu’on vient souvent chercher des marques qu’il n’y a pas dans les supermarchés», relève Mélinda David. «Souvent, les gens viennent nous voir en dernier recours parce qu’ils ont fait tous les autres magasins et qu’il n’y avait pas ce dont ils avaient besoin», renchérit Christian Jaccard. «L’autre point fort, c’est que nous vendons la plupart des articles de bureau à l’unité donc cela coûte moins cher qu’un paquet entier, surtout si on n’en a pas l’utilité», ajoute Coralie Cendra Jacot.
Une porte se ferme, d’autres s’ouvrent
Par ailleurs, la perte de l’unique papeterie d’Yverdon-les-Bains a créé un vide qui en intéresse plus d’un. «On a pensé à reprendre un commerce en ville mais la question est de savoir où s’implanter», s’interroge le patron de la quincaillerie Jaccard à Sainte-Croix, qui s’apprête, dans un premier temps, à lancer un shop online tout prochainement.
Idem du côté de Grandson: «J’ai pensé à ouvrir un autre magasin à Yverdon-les-Bains, mais c’est une réflexion qui doit se faire sur le long terme, confie Coralie Cendra Jacot. On ne peut pas faire de grands gains avec des papeteries mais il y a encore un besoin.»