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Admir Bilibani: «On est à notre place»

19 décembre 2018 | Edition N°2399

Yverdon Féminin a bouclé le premier tour à la dernière place, mais n’est pas encore distancé du reste du groupe. Son entraîneur pointe du doigt l’importance du mois et demi de préparation à venir, sur le terrain comme en coulisse.

Il n’a pas manqué grand-chose à Yverdon Féminin pour réaliser un premier tour tout à fait abouti. En fait, si Audrey Riat et ses coéquipières avaient tenu le score une poignée de secondes de plus face à Lucerne (but victorieux encaissé à la 83e), Lugano (84e) et Servette (90e), ou si elles étaient parvenues à faire tourner au moins l’une de ces rencontres à leur avantage, on pourrait même parler d’un automne franchement réussi. «Mais on ne va pas se mentir: aujourd’hui, on est à notre place», tempère Admir Bilibani.

Des progrès, mais plus de joker

Loin de l’entraîneur yverdonnois l’idée de jouer les rabat-joie. Bien au contraire. «On a beaucoup progressé. Quand je repense au premier match face à Young Boys, la différence avec notre situation actuelle est énorme. On a créé quelque chose d’intéressant sur le plan collectif. On est davantage capables de changer de rythme pour surprendre. Même individuellement, malgré qu’il s’agisse de notre point faible, on s’est améliorés.» Oui mais voilà, à mi-championnat, Yverdon Féminin pointe à la dernière place avec six points pris en treize parties.

Et la nouvelle formule mise en place en LNA ne laisse que très peu de droit à l’erreur. La saison dernière, YF avait pu s’en sortir en laissant derrière Aarau, une formation plus faible sur le papier. Mais désormais, ce joker-là n’existe plus, et les principales rivales du club de la Cité thermale avancent toutes régulièrement vers leur maintien.

Renforts nécessaires

Attention, les Nord-Vaudoises sont toutefois encore loin d’être larguées. On a même cru, l’espace de quelques matches en milieu de tour, que leur sauvetage serait plus accessible que prévu. Mais le creux de décembre a rattaché l’équipe à sa condition: avec les moyens qui sont les siens, YF ne peut s’en sortir qu’en luttant jusqu’au bout. «Reste que, dans la situation actuelle, ce sera très compliqué d’arriver à notre but, prévient Admir Bilibani. Mais on va évidemment tout faire pour éviter une issue regrettable.»

L’ancien défenseur d’Yverdon Sport et du Lausanne-Sport ne le cache pas: l’opération maintien passera par un hiver réussi, et ce sur tous les plans. «Prenez l’exemple de la dernière saison de Super League. A la trêve, Sion est bon dernier, le LS 5e. Qui finit par être relégué? Lausanne, qui s’est planté dans son mercato hivernal. Faire tourner un championnat à Noël, c’est possible.»

Faire jouer les contacts

Et le technicien, déterminé, de reprendre: «Pour Yverdon Féminin, cela signifie notamment s’attacher les services de deux ou trois vrais renforts. Si c’est possible sans argent? On va faire jouer nos contacts, nos relations, et on verra bien. A nous d’aller contacter les boîtes de la région pour savoir si une ou deux places de travail existent. Il faut s’adapter à notre époque. Toutes les équipes de l’élite possèdent au minimum un élément au dessus du lot, souvent une attaquante capable de ramener des points à elle seule. A YF, il y a de bonnes joueuses, mais personne en mesure de créer des différences décisives.»

Concernant les footballeuses déjà présentes – «et qui effectuent un travail remarquable au quotidien» –, celles-ci pourront profiter d’un séjour de trois jours à Leysin en tout début d’année prochaine. «On va faire du curling, quelques activités sportives. Mais l’idée, c’est surtout de pouvoir discuter entre nous et de passer un bon moment, détaille Bili. Notre fin d’automne a été particulièrement rude. La fatigue a pris le dessus sur tout le reste. Et enchaîner les contre-performances, ça pèse, pour le staff comme pour les filles. Ce stage, c’est l’occasion de redynamiser le groupe.» Après quoi les choses sérieuses débuteront. Et YF n’aura pas une seconde à perdre.

Florian Vaney