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Ambitions d’une bibliothèque idéale
La directrice, Marie-Laure Meier, soutient qu’une bibliothèque plus moderne sera un atout pour toute la région. ©Michel Duperrex

Ambitions d’une bibliothèque idéale

16 novembre 2018 | Edition N°2376

Yverdon-les-Bains – L’institution manque de place. Après avoir sondé son public, elle se projette dans un avenir d’envergure au sein du futur quartier Gare-Lac.

Les vieux murs de la bibliothèque publique et scolaire sont devenus exigus. Les lecteurs, les employés et les collections s’y sentent à l’étroit. Après plusieurs réaménagements au fil des ans, les possibilités d’optimisation sont épuisées. L’établissement veut donc voir plus grand et profiter de la planification du quartier Gare-Lac pour occuper un futur centre culturel de 4 000 m2, qui verrait le jour en 2025, sur la place de l’Ancien Stand. Le bâtiment actuel serait alors mis en vente par la Ville.

Le projet de créer une nouvelle bibliothèque n’est pas nouveau. Depuis 2013 déjà, l’idée est dans les cartons, car la saturation du lieu, qui voit défiler 50 000 visiteurs annuels, est endémique. «Nous sommes une bibliothèque scolaire. Nous devons accueillir chaque classe yverdonnoise durant quatre périodes par année, explique Marie-Laure Meier, la directrice. Ensuite, une recommandation cantonale demande à ce qu’on dispose de dix livres par élève, soit 41 000 ouvrages en tout. Nous devrions augmenter de 25% nos collections». Des missions difficiles, alors même que l’institution peine à aménager de nouvelles étagères. Concernant l’encadrement de la lecture publique, le constat est aussi clair: «Il n’y a plus assez d’espace de lecture entre les rayons et nous manquons de places de travail pour les étudiants.»

Cependant, l’idée n’est pas seulement de voir plus grand, mais aussi de voir mieux. Pour saisir les aspirations des usagers, un sondage a été effectué auprès des lecteurs et des différentes écoles de la ville afin qu’ils dessinent les contours de leur «bibliothèque idéale». Depuis le mois de septembre, 150 souhaits ont été formulés. Il en ressort des besoins et des attentes très divers: zones de détente, espaces de discussion, élargissement des horaires, meilleur accès pour les personnes en situation de handicap…

Des esquisses de la bibliothèque idéale ont été dévoilées mercredi soir grâce à une série de fresques de Léandre Ackermann, illustratrice qui s’est inspirée des idées des participants au sondage.
Visibles au rez-de-chaussée de la bibliothèque, ces œuvres témoignent de la variété des demandes formulées, qui seront, elles, affichées dès la fin du mois de décembre. © Michel Duperrex

La volonté de dépasser la vision sacralisée de l’austère temple du livre est manifeste. «Cela doit être un «troisième lieu» (ndlr: ni un lieu de travail, ni d’habitation), un lieu de sociabilisation, de mise à disposition de la formation et de la culture», précise la directrice. Ainsi, le nouveau bâtiment s’inspirera de ce qui se fait dans d’autres bibliothèques, notamment à New York et dans les pays scandinaves, pour devenir une institution ouverte, accessible, accueillante et aux offres diversifiées. L’objectif est de répondre au rôle social qu’on attend d’elle.

La municipale chargée de la culture, Carmen Tanner, se réjouit de ce virage: «C’est l’amorce de notre révision de l’activité culturelle. La bibliothèque doit devenir un lieu de vie et d’échange.» L’édile loue par ailleurs la démarche participative qui a permis de poser les bases du projet. Une telle infrastructure, au coût actuellement estimé à 10 millions de francs, doit toutefois encore être concrétisée. «Cela fait partie de nos projets phares, conclut Carmen Tanner. Mais il doit encore passer devant le Conseil communal.»

Guillaume Guenat