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Andrei Bashkirov et l’école du travail
© Michel Duperrex

Andrei Bashkirov et l’école du travail

25 avril 2019 | Edition N°2484

L’ancien joueur des Canadiens de Montréal et du Lausanne HC a partagé sa passion pour le sport avec les enfants du National Sports Camp d’Yverdon-les-Bains, hier.

Avant même qu’il n’ait commencé à parler, Andrei Bashkirov a déjà été interpellé. «Est-ce que vous avez remporté la Coupe Stanley?» La réponse a fusé: «Non, je n’ai pas travaillé assez dur.» Le ton était donné.

A 48 ans, l’ailier qui a fait les beaux jours du Lausanne HC au début du siècle a conservé une sacrée forme, taillé dans le roc par des années de squats – il en réalise plusieurs centaines au réveil – et d’inlassable labeur commencé tôt dans sa Sibérie natale. «Alors que je devais avoir 6 ans, on allait voir les plus grands jouer au hockey sur la neige, car il y en avait beaucoup chez moi. Pour faire comme nos aînés, qui eux avaient déjà un équipement, on fabriquait nous-mêmes nos cannes avec des branches de sapin et des cordes, a-t-il raconté aux participants du National Sports Camp organisé cette semaine à Yverdon-les-Bains. J’ai bien essayé de me mettre au ballet, mais je n’étais pas assez souple!»

Après avoir mis un terme à sa carrière en 2010, le Russe s’est établi à Prilly avec sa famille. Il s’est reconverti dans le golf, employé sur les greens de Pra Roman, au Chalet-à-Gobet, et excellent joueur. Il se retrouve ainsi chaque jour au grand air, dans la nature, son terrain de jeu favori depuis toujours. «Ce n’est pas derrière un téléphone, la télé ou un ordinateur qu’on progresse. C’est au contact des gens, des choses. Il faut bouger, toucher, sentir par soi-même. Sortir de sa zone de confort, même si l’on a peur, en allant se mesurer à des personnes différentes et pas seulement à ses amis pour développer son instinct», a soutenu celui qui a patiné jusqu’à ses 39 ans, insistant également sur l’importance d’une bonne hygiène de vie et d’une nourriture saine auprès des jeunes sportifs en herbe.

Des enfants qui, après avoir écouté les conseils du joueur ayant tâté à la NHL avec Montréal, ont pu enfiler les maillots de l’équipe nationale de Russie, du HC Davos – il a disputé la Coupe Spengler avec la formation des Grisons – ou encore du LHC que l’invité du jour avait emportés avec lui, et se prêter au jeu des photos souvenir.

L’ancien attaquant de la Sbornaja a profité de ces instants privilégiés pour lâcher quelques mots en français à ses jeunes interlocuteurs, appréciant de les voir courir, sauter, bouger, tomber, se relever et recommencer. Apprendre la vie réelle, pas virtuelle.

Manuel Gremion