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Anel Husic, dans le grand monde
(Pascal Muller/freshfocus)

Anel Husic, dans le grand monde

8 septembre 2021

Anel Husic a joué l’intégralité des trois derniers matches du LS. L’Yverdonnois de 20 ans effectue ici la toute première interview de sa carrière, en exclusivité pour La Région.

Votre sérénité sur le terrain impressionne. A 20 ans, vous ne ressentez pas la pression?
Le coach me met en confiance, il me donne ma chance et c’est à moi de la saisir. Et puis, j’ai mes coéquipiers autour, je ne prends pas trop de risques pour l’instant et je donne tout sans trop stresser, comme contre Bâle, par exemple, avec Cabral en face. J’ai joué mon jeu, je n’ai pas eu peur et je suis allé au contact, comme face à un autre joueur.

Mais quand même, jouer en M21 ou en Super League face à Bâle, c’est différent, non?

C’est nouveau, bien sûr, ça change, surtout qu’il s’agissait de mon premier match à la maison. Je tenais à être bien présent! Donc oui, j’ai quand même la pression de la Super League. Tout va plus vite, il y a plus de rythme, donc c’est important pour moi de garder mon calme, de lire plus vite le jeu, de jouer plus vite aussi. Avec les M21, je prenais plus mon temps, on va dire. Là, il faut prendre une décision rapide. Soit je mets le ballon dans l’espace, soit je fais tourner. Et puis, face à Bâle, je voulais montrer à tout le monde ce dont je suis capable, surtout face à un grand joueur comme Cabral. Il a essayé de me déstabiliser en me provoquant, mais je suis resté concentré. Je n’ai rien dit, j’ai juste rigolé.

Il en faut plus pour déstabiliser un Yverdonnois…

Beaucoup plus (rires). Même si je peux être assez nerveux dans la vie, en match, je reste calme, je me concentre sur ce que j’ai à faire. Contre Bâle, il y avait beaucoup d’espaces au milieu de terrain, puisqu’ils fermaient sur les côtés et j’étais focalisé sur mon jeu.

C’est rare d’entendre un jeune de 20 ans parler de tactique…

Avec Ilija Borenovic, on travaille beaucoup la tactique, à force ça rentre (rires). Ce que j’aime, ce sont les diagonales. Je vois le latéral adverse rentrer et hop, je mets une longue pour notre latéral. D’habitude, j’en fais plusieurs par match. Et puis, vu que j’ai eu le coach déjà la saison dernière en M21, je me dis que j’ai un rôle à jouer pour aider l’équipe, même si je suis jeune. Je sais ce qu’il attend tactiquement et j’essaie de le transmettre à mes coéquipiers.

Vous vous attendiez à jouer autant?

Sincèrement, non, puisque je viens de monter des M21 cet été. Mais en préparation, je voyais que je commençais les matches et on se rapprochait du championnat, donc je me disais que le coach avait confiance en moi et je me suis dit que peut-être… Et ça a payé. Mais rien n’est acquis. Je reste le même, humble. Je viens de finir mon CFC d’employé de commerce en juillet et je me concentre uniquement sur le football.

Quel était votre objectif, plus jeune?

Depuis tout petit, j’ai toujours rêvé d’être professionnel. J’ai joué à Yverdon jusqu’en M15, puis à Lausanne sans interruption. Mon objectif était alors d’intégrer la première équipe du LS. Maintenant que c’est fait, la prochaine étape est de m’établir en Super League, de devenir un titulaire régulier.

Qui ont été les entraîneurs importants dans votre vie?

Julien Marendaz lorsque je suis arrivé en M16 à Lausanne. L’adaptation était compliquée au début, je ne connaissais personne… Il m’a mis en confiance, il m’a aidé. Ilija Borenovic aussi, quand je suis arrivé en M21. Il a été dur avec moi et c’est ce qui m’a permis de bien progresser. Et j’ai du plaisir à revoir mes entraîneurs à Yverdon, ils me disent à chaque fois que j’ai bien progressé, ils me félicitent. Je pense à Arnaud Vialatte, par exemple, à Philippe Demarque aussi. Ça me fait plaisir. Yverdon, c’est le club de mes débuts, c’est important.

Et votre famille, elle en pense quoi de votre ascension?

Mon père, si j’ai fait un mauvais match, il va me le dire, je vous assure! Leur soutien est très précieux, ils me suivent, partout. A Zurich, Saint-Gall… ils seront tout le temps là. Ils me donnent de la force.

 

Des contacts avec la Bosnie

 

Les performances de l’Yverdonnois ont déjà attiré l’attention. «J’ai eu des contacts avec la Bosnie M21», confirme Anel Husic. Aucune convocation officielle n’est cependant arrivée. L’ASF ne l’a, elle, pas encore contacté. S’il y avait un choix à faire, il ne serait d’ailleurs pas pour autant définitif tout de suite.

 

Infos pratiques

 

LS-Sion ce dimanche à 16h30: 6000 billets ont déjà été vendus pour ce derby. Le LS inaugure officiellement la Tuilière et espère un stade plein à cette occasion.

Tim Guillemin