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Apex Tool quitte Yverdon avec 35 emplois

17 octobre 2013

Après l’annonce du départ d’UPC Cablecom, programmé l’été prochain, le déménagement, à Bevaix (NE), d’Apex Tool apparaît comme nouveau coup dur, cette fois dans le secteur secondaire.

Jean-Christophe Joye, directeur du site yverdonnois d’Apex Tool, avec quelques produits fabriqués dans l’usine de la rue de la Roselière.

Alors que Colibrys quitte le canton de Neuchâtel pour s’établir à l’E-Space du Parc scientifique et technologique (PST) d’Yverdon-les- Bains, une société établie de longue date dans la capitale du Nord vaudois, Apex Tool, s’apprête à déménager dans le canton voisin, plus précisément à Bevaix (NE). «L’essentiel est que les emplois soient préservés, c’est déjà ça», commente le conseiller d’État Philippe Leuba, en charge du Département de l’économie et des sports. Il n’empêche qu’Yverdon-les-Bains perd 35 emplois dans le secteur industriel et, du même coup, un contribuable intéressant.

Pour des logements

Le directeur du site, Jean- Christophe Joye, explique que le déménagement était inéluctable. En effet, le propriétaire des locaux, situés rue de la Roselière, envisage depuis longtemps d’y ériger des logements. Le projet initial prévoyait cinq immeubles. Mais, en raison de l’opposition du voisinage, la société propriétaire des terrains a commencé par en construire deux.

Apex Tool a ainsi pu obtenir un répit, sous la forme d’un bail arrivant à échéance en janvier prochain. Le propriétaire l’a résilié dans les délais.

Longues démarches

Cela fait juste cinquante ans que Roland Marchand avait créé Erem à la Roselière. A l’époque, la production d’outillage était principalement orientée vers l’industrie horlogère. En 1993, la société yverdonnoise est passée en mains d’un groupe américain, puis plus récemment (2010), elle a été intégrée, avec la division outillage de Danair, à Villars-Sainte-Croix, dans Apex Tool, dont la direction européenne est basée en Allemagne.

«Cela fait deux ans qu’on suivait ce dossier», relève, déçu, Jean-Marc Buchillier, directeur de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV). Et d’ajouter : «Il y a eu des propositions de locaux, mais cela n’a pas joué, soit pour des raisons de timing, soit en raison du prix.»

Le Service cantonal de la promotion économique (SPECO) a également été tenu au courant, mais au bout du compte, Apex Tool a opté pour un déménagement à Bevaix (NE). «Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur ce choix», explique Lionel Eperon, chef du SPECO.

Une chose est sûre, la recherche d’une solution n’a pas été facilitée par la structure d’Apex Tool, avec des aller et retour d’informations entre la Suisse et les États-Unis, via l’Allemagne.

Apex Tool avait besoin d’une surface de 1100 à 1300 m2. Des propositions ont été faites dans le périmètre d’Y-Parc, à l’E-Space et à Aurubis, dont les locaux sont toujours inoccupés.

Pas à long terme

Jean-Christophe Joye relève que, dans ce dernier cas, il ne pouvait s’agir que d’une solution provisoire, Aurubis désirant vendre son usine.

La société implantée à Yverdon-les-Bains, qui fabrique notamment des instruments pour l’industrie médicale, va donc emménager à la mi-décembre à Bevaix, dans des locaux de la société Robert Renaud S.A, qui, elle-même, a intégré de nouveaux locaux à Boudry.

Les collaborateurs, en grande partie domiciliés à Yverdon-les-Bains, vont devoir se déplacer. Et pour les quatre frontaliers de l’entreprise, le trajet se trouvera également rallongé. Mais l’essentiel reste que les emplois sont préservés.

 

Le canton a besoin de terrains industriels

La concurrence fiscale

Même s’il n’est pas démontré que cet élément a joué un rôle décisif, l’aspect fiscal a sans doute pesé dans la décision prise par le groupe américain. Avec un taux bloqué à 15%, Neuchâtel est redevenu un canton attractif. Dans le canton de Vaud, le taux est de 25%. «Neuchâtel a pris de l’avance. Pour nous, c’est une concurrence de proximité», déplore Jean-Marc Buchillier. «Nous avons un projet pour favoriser la mise à disposition de terrains industriels. Il y a un manque incontestable dans le canton», relève pour sa part le conseiller d’Etat Philippe Leuba.