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Un apprenti en intendance du Repuis triplement primé

21 juillet 2017 | Edition N°2043

Nord vaudois – Malgré ses difficultés à apprendre, Mathieu Isabel a obtenu son attestation de formation professionnelle avec les honneurs. De quoi faire la fierté du directeur du Repuis et de son maître de stage.

Après avoir décroché avec brio son attestation de formation fédérale, Mathieu Isabel souhaite aujourd’hui travailler en tant qu’intendant dans les EMS, car il apprécie être au contact des résidents. ©Michel Duperrex

Après avoir décroché avec brio son attestation de formation fédérale, Mathieu Isabel souhaite aujourd’hui travailler en tant qu’intendant dans les EMS, car il apprécie être au contact des résidents.

«Nous sommes tous fiers de notre Mathieu !», lance Aurélie Guérin, responsable du Service d’intendance à l’hôpital d’Yverdon-les-Bains, en regardant son élève, Mathieu Isabel, qu’elle a suivi durant deux ans et demi. Ce jeune Yverdonnois de 21 ans vient de terminer son apprentissage au Centre de formation professionnelle spécialisée du Repuis, à Grandson (lire La Région Nord vaudois du 17 juillet). Et si Aurélie Guérin est si enthousiaste, c’est parce que son apprenti a décroché plusieurs prix, en plus de son attestation fédérale de formation professionnelle (AFP): meilleur moyenne générale, meilleure moyenne en connaissances professionnelles, meilleure moyenne en enseignement professionnel et, cerise sur le gâteau, une mention «bien». «C’est assez rare qu’un étudiant reçoive autant de prix, commente Philippe Ambühl, directeur du Repuis. Je pense que cela n’arrive que tous les trois ou quatre ans.»

Pourtant, lorsque Mathieu Isabel est arrivé au centre de formation, il voulait devenir horticulteur : «C’était trop physique pour moi», explique le jeune Mauritien d’origine. C’est alors qu’il a entrepris un stage en entretien du bâtiment. «Là, j’ai réalisé que j’avais besoin d’un métier plus cadré.» L’un de ses professeurs l’a donc orienté vers un apprentissage en intendance, ce qui lui a d’abord déplu : «Je détestais travailler la lingerie (ndlr : blanchisserie) et, surtout, je pensais que c’était un métier pour les filles», se rappelle-t-il. Ce n’est qu’après avoir effectué des stages et qu’il a pu faire face à ses préjugés et trouver sa voie.

Durant ses trois années de cursus, Mathieu Isabel a étudié quatre domaines, à savoir le nettoyage, l’accueil, la blanchisserie et la cuisine, secteur qu’il «n’aime pas du tout». «Bizarrement, c’est le nettoyage que je préfère, révèle le jeune diplômé. Parce que j’aime entretenir les locaux et on bouge tout le temps.»

 

Pas toujours tout rose

 

De la chirurgie à la médecine, en passant par la maternité et la pédiatrie, Mathieu Isabel a pu découvrir plusieurs services au sein de l’établissement hospitalier. Mais les débuts n’ont pas toujours été faciles : «Je demandais tout le temps à nettoyer les sanitaires, car j’avais peur qu’en m’occupant de la chambre j’arrache les cathéters des patients en bougeant la potence à perfusion», se rappelle-t-il. «Et il a parfois amoché quelques murs de l’hôpital avec les autolaveuses», révèle avec humour sa supérieure. «J’oubliais parfois que l’arrière de la machine était plus large que l’avant, complète le lauréat. Une fois, je suis passé trop près d’une chaise et je l’ai traînée durant plusieurs minutes avant de m’en rendre compte !» «A part ça, c’était un apprenti très volontaire et travailleur, témoigne Aurélie Guérin. Il s’adaptait très facilement d’un service à l’autre. Par contre, il est timide, alors nous avons dû lui demander d’être plus autonome, ce qui a été difficile au début.»

Aujourd’hui, il est en stage dans l’établissement médico-social Les Driades à Yverdon-les-Bains et souhaite obtenir un emploi dans ce secteur.

 

Un métier méconnu

 

«Nous sommes des gens de l’ombre, mais si on enlève le service d’intendance dans un hôpital, il ferme, confie Aurélie Guérin, responsable dudit service à l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. Avant, on envoyait n’importe qui, mais on se rend de plus en plus compte, et même les gens qui sont là depuis vingt ans, qu’il faut suivre une formation, car c’est un travail polyvalent qui a beaucoup évolué.» «C’est un métier qui a de bons débouchés, mais il est important d’avoir un diplôme reconnu au niveau fédéral pour prouver ses capacités», complète Philippe Ambühl, directeur du Repuis.

Christelle Maillard ■

 

Onnens soutient un jeune du Centre du Repuis

 

Elio Gomes (à g.) a obtenu une attestation fédérale de formation professionnelle, notamment grâce au soutien de Sacha Hirschi, employé communal, et d’Alain Portner, syndic d’Onnens (à dr.). ©Michel Duperrex

Elio Gomes (à g.) a obtenu une attestation fédérale de formation professionnelle, notamment grâce au soutien de Sacha Hirschi, employé communal, et d’Alain Portner, syndic d’Onnens (à dr.).

«C’est la première fois que nous engageons un jeune du Repuis, confie Alain Portner, syndic de la Commune d’Onnens. C’est Blaise Longchamp (ndlr : il travaille comme vice-directeur du Centre de formation professionnelle spécialisée du Repuis, à Grandson), habitant d’Onnens, qui m’a contacté pour savoir si notre Commune engagerait un jeune en difficulté. Et nous avons accepté.»

Elio Gomes, 30 ans, d’origine portugaise, travaille comme apprenti au service du village, depuis deux ans. Vendredi dernier (lire La Région Nord vaudois du 17 juillet), il a obtenu une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) en tant qu’employé d’exploitation. «J’ai connu de nombreux déboires au cours de mon parcours, confie Elio Gomes. C’est une grande satisfaction d’avoir pu réaliser cette formation, avec succès.»

Au cours de son apprentissage, le jeune homme a soutenu l’employé communal, Sacha Hirschi, dans différentes tâches: nettoyer des salles de classes, tondre le gazon, balayer, réaliser des petites travaux de menuiserie. «Les jours de pluie, il travaillait dans les bureaux de la Commune et aidait les employés du secrétariat, notamment pour le tous-ménages, confie le syndic. Même si nous n’engageons aucun apprenti pour la rentrée, nous avons été très satisfaits du travail d’Elio.» Le jeune diplômé est à la recherche d’un futur emploi.

Valérie Beauverd ■

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Rédaction