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«Arrêter d’avoir peur de la maladie»
Yverdon, 20 septembre 2018. La Marive, Colette Roumanoff. © Michel Duperrex

«Arrêter d’avoir peur de la maladie»

21 septembre 2018 | Edition N°2336

L’auteure et metteuse en scène Colette Roumanoff, qui dirige une compagnie théâtrale depuis 25 ans en France, est venue présenter la pièce La confusionite, un spectacle décalé sur la maladie d’Alzheimer, hier à La Marive.

Lorsqu’on évoque le nom de Roumanoff, c’est plutôt à Anne, l’humoriste française, à qui l’on pense tout de suite. Mais sa mère Colette, metteuse en scène et auteure, se fait connaître depuis quelques années en France pour son combat visant à dédramatiser la maladie d’Alzheimer, qui a rongé son mari pendant dix ans, avant qu’il ne décède en 2015. Celle qui dirige une compagnie théâtrale depuis 25 ans à Paris a décidé de faire de sa lutte un spectacle décalé, La confusionite, qui a été présenté hier à Yverdon-les-Bains, dans le cadre du Symposium de la psychiatrie de l’âge avancé qui s’est déroulé à La Marive.

Colette Roumanoff, le spectacle a été joué pour la première fois mercredi soir en Suisse, comment a-t-il été reçu?

J’ai eu plusieurs réactions de la part de spectateurs qui étaient surpris et très touchés. Le public suisse est plus ouvert que le français, il me semble que l’écoute de l’autre fait partie de la culture du pays.

Comment vous est venue l’idée de mettre en scène une pièce sur l’Alzheimer?

Mon mari Daniel a été touché par la maladie en 2005 et j’ai mis un certain nombre d’années à comprendre ce qui lui arrivait. Lorsque son médecin lui a demandé de témoigner devant des étudiants sur le thème Pouvons-nous vivre heureux avec Alzheimer?, je l’ai accompagné et j’ai vu qu’il était difficile de bien expliquer avec de simples mots. Avec ma fille comédienne Valérie, nous avons donc lancé La confusionite en 2014. La pièce est largement basée sur notre histoire personnelle et les situations drôles qui nous sont arrivées.

Quel message souhaitez-vous faire passer avec ce spectacle?

Il faut arrêter d’avoir peur de la maladie. Le plus important est de préserver la relation avec les malades et ne pas les contrarier ou les attaquer. Mon mari disait souvent bonjour à son reflet dans un miroir en croyant que c’était l’un de ses amis. Je lui ai expliqué calmement et il a fini par comprendre. Il faut adopter un code de conduite, comme pour les automobilistes, et ne surtout pas prendre l’autoroute en sens inverse.

Gianluca Agosta