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Atypies fait le plein d’amour à L’Amalgame

16 décembre 2019 | Edition N°2646

Dressant le constat d’un manque d’évènements les concernant, une association qui regroupe des LGBTIQ+ a vu le jour au début du mois. Son but? Offrir des espaces de partage et d’échanges. Ses membres ont organisé une soirée «Let’s Queer» qui a fait un tabac samedi soir.

Atypies, c’est le nom de la nouvelle association yverdonnoise LGBTIQ+ qui a été créée par huit personnes soucieuses d’aborder des thématiques liées au genre. Dans la Cité thermale, force est de constater qu’il existe peu d’espaces d’écoute et de partage. Du moins c’est le constat de l’association. Les communautés lesbienne, gay, bisexuelle, trans, intersexe, queer et toutes les autres «doivent transiter sur Lausanne ou Fribourg si elles veulent pouvoir s’amuser», explique Karene Frei, membre de l’association, chargée de la communication.

«De nombreuses personnes nous ont fait part de leurs regrets, notamment dans le domaine de l’événementiel», souligne la jeune femme. Ni une ni deux, Atypies a lancé sa première soirée «Let’s Queer», samedi à L’Amalgame. Selon les organisateurs, plus de 300 particpants ont fait le détour par la salle yverdonnoise pour assister aux performances de la drag queen Princesse Genderfuck et se trémousser au rythme des DJ set de Mondiales Moquettes ou de DJ Crish Crash, entre autres.

Une vision inclusive

Mais n’y a-t-il pas un risque de ghettoïsation en organisant ce type de manifestation? «Au contraire, nous avons envie de dire à tous les gens qui se sentent concernés de venir, assure Karene Frei. À partir du moment où les choses se passent dans la bienveillance et le respect de chacun, je ne vois pas où est le mal. Affirmer nos valeurs, c’est se reconnaître en tant qu’individus à part entière.»

Si ce premier évènement a rencontré un vif succès, la trentenaire et ses collègues souhaiteraient également organiser d’autres rencontres estampillées «queer», comme des conférences, des tables rondes ou des projets culturels.

Contacté à propos du manque d’offres en lien avec des thématiques de genre, le Service de la culture ne partage pas le même avis. En 2018, le Conseil des jeunes a, par exemple, organisé une exposition intitulée Jeunes vs. Homophobie à la Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains, qui a permis de relayer une vraie préoccupation au sein de la population.

De plus, L’Échandole propose une programmation qui s’engage sur des thèmes liés au genre et à l’égalité. En 2015, un spectacle jeune public comme Catherine d’Oex à la recherche du prince charmant abordait la thématique queer et transgenre. Les 8 et 9 février prochain, la compagnie La Bocca della Luna proposera À l’envers à l’endroit, qui abordera les stéréotypes de genre, à L’Échandole. Selon le chef de la culture, Raphaël Kummer, s’il n’existe pas de lieu connoté LGBTIQ+ en ville, il estime qu’il est toutefois important que des institutions culturelles s’ouvrent sur ces questions-là.

Valérie Beauverd