Yverdon-les-Bains – Jean-Claude Cornamusaz et Jacques-Emile Henry s’occupent de la ferme du Comptoir du Nord vaudois depuis trente ans.
Une joyeuse cacophonie règne actuellement à la ferme du Comptoir du Nord vaudois (CDNV), qui se déroule jusqu’à dimanche à Yverdon-les-Bains. Entre les gloussements d’une poule d’Appenzell huppée au plumage argenté et les bêlements d’un mouton d’Ouessant, les animaux s’en donnent à cœur joie. C’est qu’en cette fin d’après-midi (ndlr: lundi dernier), ils attendent avec impatience leur ripaille.
Un bidon bleu à la main, Jean-Claude Cornamusaz se dépêche de distribuer l’eau aux veaux, avant de caresser ses deux ânes de Provence, Bambino et Amandine. Depuis trente ans, cet habitant de Pomy participe chaque année à la manifestation yverdonnoise. Passionné par les petites bêtes, il possède des centaines de poules, des canards, des pigeons, des lapins, des moutons et des ânes, dans la ferme qu’il a achetée en 1976. Pour la 45e édition du comptoir, il a sélectionné les plus belles d’entre elles. «C’est la dernière fois que j’y participe. Il est temps de laisser la place à d’autres», affirme le fermier.
«On vient ici deux fois par jour pour les nourrir», indique Jacques-Emile Henry, un ami du village qui l’épaule depuis plus de deux décennies. Debout à côté du clapier, il observe un lapin blanc qui se faufile pour aller se cacher. Lors d’une précédente édition, une dizaine de rongeurs aux longues oreilles avaient creusé le sol et pris la poudre d’escampette. «On avait dû leur courir après pour les rattraper», se souvient Jacques-Emile Henry. Depuis cette fugue, les Pomérans ont installé une planche en bois pour les empêcher de s’échapper à nouveau.
Du pis à la brique de lait
S’il y a une chose que les deux hommes apprécient particulièrement lors de ce rendez-vous annuel, ce sont les échanges avec le public et plus particulièrement avec les enfants. «Certains d’entre eux sont stupéfaits de découvrir que le lait ne coule pas de la brique mais du pis de la vache», relève Jean-Claude Cornamusaz. Et le sexagénaire d’ajouter: «Parfois, les visiteurs viennent nous alerter parce qu’ils croient que les animaux sont morts, alors qu’ils ont le droit de se reposer comme tout le monde.»
Depuis dix ans, l’organisation de la ferme est gérée par le conseiller national Jean-Pierre Grin, soucieux de faire connaître le monde agricole aux citadins. Pour ce faire, l’ancien syndic de Pomy invite chaque année plusieurs entités comme l’Union fruitière ou l’Agropôle de Molondin.
Carmen attend un heureux évènement
Mais revenons à la basse-cour. Chaque édition, Jean-Claude Cornamusaz sélectionne des brebis en gestation. Si la naissance de la petite Greta, nommée ainsi en référence à la jeune militante suédoise Greta Thunberg, a fait sensation auprès du public cette année, d’autres avant elle ont été les vedettes du comptoir. «On s’inspire souvent du prénom de certaines personnalités locales pour baptiser les nouveau-nés, comme la fois où on a choisi celui de la députée Pierrette Roulet-Grin», explique Jacques-Emile Henry.
À côté de la petite agnelle noire Greta, qui tète sa mère avec frénésie, Carmen, une brebis d’Ouessant qui porte le prénom de la municipale yverdonnoise chargée de la culture, se veut beaucoup plus calme. Née l’an dernier, elle attend un heureux évènement pour le mois prochain. Quant à savoir si les deux Carmen se sont concertées pour donner la vie la même année, c’est une autre histoire…