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Avant-dernier lever de rideau
Musée "Au Fil de l'Eau", Pierre-André Vuitel. © Michel Duperrex-a

Avant-dernier lever de rideau

15 août 2019 | Edition N°2560

Le festival urbigène Moulin Mouline s’apprête à rempiler pour une sixième édition. Mais le gong de fin est bientôt prêt à retentir. Car le propriétaire du bâtiment abritant la manifestation culturelle a un grand projet immobilier dans le viseur.

Alors que le musée Patrimoine au fil de l’eau s’apprête à lancer la sixième édition de son festival Moulin Mouline (lire encadré), il se prépare déjà à tourner la page d’une dizaine d’années d’aventure. En effet, le bâtiment qui l’abrite, à savoir l’ancien moulin Rod, est propriété du groupe Orllati. Et ce dernier a imaginé tout un projet immobilier. Jusque-là, il ne s’agissait que d’une idée, une ébauche de plan. Mais désormais, les dessins sont devenus un petit peu plus concrets, et le groupe de construction a l’intention d’aller de l’avant. Il a notamment prévu une séance d’information publique le 9 septembre, à 19h, au casino d’Orbe. C’est pourquoi il ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet avant cette date.

Du côté du musée, la mise en marche du projet est synonyme de terminus pour le musée Patrimoine au fil de l’eau. «Si on nous demande un loyer après, on ne va juste pas pouvoir payer. On savait que notre modèle économique était provisoire», témoigne Pierre-André Vuitel, responsable du site, qui ne cache pas qu’il a pu réaliser énormément de choses grâce à la réinsertion professionnelle. Car chaque année, il accueille une douzaine de personnes qu’il forme et qu’il emploie pour remettre en état et entretenir ce patrimoine urbigène qu’il a eu l’opportunité de mettre en valeur depuis septembre 2008. «Ce lieu nous a appelés. On a eu une chance inouïe de pouvoir découvrir et valoriser un tel site avec une telle liberté, considère le Nord-Vaudois. Mais je crois aussi qu’on a pris tout le monde de court, et nous les premiers, en montrant qu’on pouvait faire des choses incroyables avec peu d’argent. Jamais on aurait pensé tomber sur des trésors, jamais on aurait pensé créer un théâtre.» Et d’ajouter, avec un brin de mélancolie: «On a eu du public, on est rentable et on a atteint nos objectifs. Après, c’est normal, le bon ordre va devoir reprendre ses droits, et cela signifie que ce n’est pas la sauvegarde du patrimoine qui va primer, mais les projets immobiliers rentables.»

Un sursis d’une année

Passionné par la région, par l’histoire et le patrimoine industriel, Pierre-André Vuitel n’a jamais caché son engouement pour ce site, ce qui a pu, parfois, déranger certaines personnes. Et sa conviction l’a permis de faire évaluer le site ainsi que ses machines par le Canton, qui a décidé de protéger une partie de l’édifice ainsi que quatorze machines. «Ce que je regrette, c’est qu’on ne soit jamais arrivés à fédérer les acteurs culturels.»

Mais avant de mettre un point final à une dizaine d’années d’activité, le responsable du musée a prévu «un feu d’artifice». C’est pourquoi l’association Développement 21, qui gère l’institution urbigène, a demandé à rester jusqu’au 30 septembre 2020, ce qui a apparemment été accepté par Orllati. «2020 sera notre couronnement, assure Pierre-André Vuitel. On ne voulait pas finir avant que nos grands projets soient terminés.» Comme indiqué dans nos colonnes en mars dernier, le musée entend sortir de ses murs pour mettre en valeur, avec des panneaux explicatifs, une quinzaine de sites de la région qui bénéficient d’un patrimoine culturel et historique important.

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Un rendez-vous comique et convivial

Le festival Moulin Mouline reviendra à Orbe dès samedi. L’occasion de découvrir, avant qu’il ne soit trop tard, le musée Patrimoine au fil de l’eau (dès 17h30), ainsi que des artistes de la région (dès 20h généralement), pour une vingtaine de francs par adulte.

La manifestation ouvrira donc les feux après-demain avec l’opéra comique de l’ensemble Lycordia, intitulé Rita ou le mari battu, à 20h. Entrée libre.

Le samedi suivant, soit le 24 août, Les P’tits Cailloux grimperont sur la scène pour présenter le résultat de leur stage d’été, à 20h

Le vendredi 30 août, à 20h30, Zack Alder démontrera ses talents de mentaliste avec son spectacle Est-ce que choisir c’est forcément renoncer? à 20h30. Le lendemain, soit le 31 août, la chanteuse Sophie Sciboz chauffera la salle urbigène avant de laisser la place au duo folk Marzella. Puis, le 1er septembre, soirée danse avec l’école Terpsichore, dès 16h45.

Le 6 septembre, des claquettes, du slam et des chansons rythmeront la soirée, dès 19h15. Prix: 25 francs par adulte, 12 francs pour les enfants. Le samedi 7, Les Sissis auront carte blanche pour faire rire le public.

Finalement, le 8 septembre aura lieu un concert de l’Ecole de musique de Cossonay, dès 15h30. Entrée: 15 francs par adulte.

Christelle Maillard